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Mescladis e còps de gula
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  • blog dédié aux cultures et langues minorées en général et à l'occitan en particulier. On y adopte une approche à la fois militante et réflexive et, dans tous les cas, résolument critique. Langues d'usage : français, occitan et italien.
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2 septembre 2020

Une histoire de la Littérature mirandaise

 

mirandesLitterature

Ũa Stória de la lhiteratura mirandesa

 

à propos de : Alberto Gómez Bautista, Historia de la literatura mirandesa, Lanua editora, Toledo, 2017.

 

Pas de langue sans littérature !

Désireux de mettre un peu à jour mes connaissance sur la « langue » mirandaise (d’un point de vue strictement linguistique il s’agit du « dialecte » asturo-léonais parlé en Portugal)1 et ses usages, je me suis procuré un petit livre en espagnol qui propose une histoire de la littérature mirandaise en mirandais, l’un des idiomes ayant aujourd’hui le moins de locuteurs en Europe – 3500 environ selon l’auteur2 , sur un petit territoire d’un peu plus de 500 km² soumis à un exode massif. L’auteur est un très bon connaisseur de la langue, à laquelle il a consacré une thèse de doctorat accessible en ligne, et où l’on trouve d’ailleurs une petite anthologie de textes littéraires en mirandais. Je me suis aussi appuyé sur l’article, en ligne également, d’Amadeu Ferreira, qui était (il est décédé en 2015) par ailleurs, sans aucun doute, l’auteur majeur de la littérature mirandaise contemporaine, « Notas d’antroducion a la lhiteratura mirandesa » (en mirandais donc, Ianua, n° 4, 2003, p. 97-113), article également suivi de morceaux choisis.

Comme j’ai donné dans d’autres post quelques indications sur cette langue romane du groupe astur-léonais (Le Mirandais, seconde langue officielle du Portugal ; Domingos Raposo, le mirandais en mirandais) et sur la culture populaire mirandaise (Brève excursion en terre mirandaise, via Euskadi ; Mirandun, Mirandela… La Talvera au Portugal), je me concentrerai ici sur cet ouvrage qui décrit et participe lui-même à l’établissement d’un corpus littéraire mirandais autonome. Il s’agit presque d’un cas de laboratoire pour étudier la relation entre affirmation d’une identité par la langue et nécessité de disposer d’un littérature autonome. Le mirandais en effet ne peut s’affirmer comme langue à part entière, dans le cadre de l’idéologie linguistique dominante, que si ceux qui revendiquent une telle identité linguistique et culturelle parviennent à démontrer l’existence et à faire exister une littérature proprement mirandaise, clairement distincte des littératures portugaises et castillanes, mais aussi en mettant de côté et on peut le dire, en écartant la littérature astur-léonaise, dont elle est proche (d’un point de vue linguistique) et lointaine à la fois (privée de continuité terrioriale dans les pratiques linguistiques). Ici, la frontière nationale et le souci extrême des Mirandais de se déclarer Portugais jouent un rôle décisif (comme le dit Gómez Bautista, « no existe un conflícto politico o identitario, dado que, en general, los mirandeses sesientenportugueses. Existe, nocabe duda, una reivindicaciónlingüísticaycultural »). C’est par exemple le cas dans le court texte de présentation de la langue par Domingos Raposo que j’ai présenté et traduit dans un post précédent.

Cela conduit d’ailleurs paradoxalement ceux qui affirment que le mirandais est une langue à part entière à renoncer à l’ancienneté en matière littérature, une ancienneté qu’ils pourraient pourtant revendiquer, à condition de l’articuler à la littérature astur-léonaise ou tout simplement en passant par dessus la stricte catégorie de « littérature » (dont on sait ou devrait savoir ce qu’elle peut avoir de moderne et d’arbitraire) pour s’ouvrir à celle plus générale et moins orientée « d’écrits », car des écrits médiévaux mirandais existent bien dont la langue est fort proche du mirandais parlé aujourd’hui, comme l’avoue en note de bas de page l’auteur de ce livre, mais ces écrits relèvent du droit et n’ont donc pas droit de cité dans l’ouvrage.

 

Les découvreurs

Ainsi cette histoire littéraire commence-t-elle à la fin du XIXe siècle seulement, par quelques poésies mirandaises et traductions de Camões en mirandaisFlores mirandezas, 1884 – d’un philologue, archéologue, érudit portugais qui n’était pas mirandais, José Leite de Vasconcelos (1858-1941), découvreur et analyste de la langue, qu’il nomme « dialecte mirandais » (1882, ce n’est qu’en 1906 que la relation est établie avec les autres variétés d’astur-léonais par le philologue espagnol Ramón Menéndez Pidal). Vasconcelos travailla avec quelques intellectuels mirandais qui, le cas échéant, lui corrigeaient sa langue, comme Bernardo Fernandes Monteiro (1826-1906) traducteur des quatre évangiles en mirandais, dont des parties seulement furent publiées (il faudra attendre un siècle avant que la traduction pour voir paraître une édition complète des Évangiles dans une traduction de Amadeu Ferreira) et comme l’abbé Manuel Joaqim Sardinha, ami et disciple du grand révolutionnaire Antero de Quental. Sardinha écrivit d’ailleurs à l’intention de Vasconcelos des lettres en mirandais, démarche unique à l’époque, où il traite entre autres de la situation du mirandais et des Mirandais. Ainsi écrit-il à son mentor que, grâce à lui et dans son sillage,« … ampeço a çcubrir filones d’ouro nesta antressantíssima lhéngua, que se ten cunserbado stacionária, cumo la gentes senzielhas que la fálan, Dius sabe quantos seclos aberá yá. I todo esto debemosnosoutros, los anfelizes mirandeses, a los gobernos paternales de l rei nuosso sinhor, que simpre nos há çpreziado i a los sábios nunmenos paternales de la nuossas academias, que nonsequiera sáben de la eisisténcia de tal mina, esto ye, de tal lhéngua. Bergonha aterna a todoseilhes ! » (« j’ai commencé à découvrir des filons d’or dans cette langue si intéressante, qui s’est conservée inchangée, comme les gens simples qui la parlent, Dieu sait depuis combien de siècles. Et tout ceci nous le devons, nous-autres malheureux Mirandais, aux gouvernements paternalistes du Roi notre Seigneur, qui toujours a méprisé, et aux sages non moins paternalistes de nos académies, qui ne savent même pas qu’existe une telle mine, c’est-à-dire, langue. Honte éternelle à eux tous ! », texte présenté par Vasconcellos en exergue de Flores mirandezas). Comme le souligne Gómez Bautista, le premier objectif de ces découvreurs est avant tout, y compris dans leurs compositions originales, de donner des exemples et documenter ainsi, pour l’avenir, une langue dont l’extinction est à leurs yeux proche, voire imminente, le processus de ce que nous nommons diglossie étant extrêmement avancé (Vasconcelos écrit en 1900, en portugais, « A língua mirandesa é puramente doméstica, por assim dizer, a lingoa do lar, do campo e do amor : com um estranho um aldeão falla logo português » : « La langue mirandaise est purement domestique, pour ainsi dire, langue du foyer, du champ et de l’amour : avec un étranger un villageois parle aussitôt portugais »). On peut même dire que la littérature mirandaise est née de cette conviction de la mort prochaine de la langue, de la volonté de conserver une trace.

Mais il apparaît aussi que ces auteurs des premières générations, en fait, disons du premier siècle, avaient une conscience aiguë du caractère éminemment social du mépris dans lequel était tenue la langue. C’est le cas des quelques auteurs qui interviennent dans ce long laps de temps qui sépare la première décennie du XXe siècle des années 1970 voire 1990, comme António Maria Mourinho, un prêtre, folkloriste, grand collecteur de littérature orale, dont les poésies mirandaises, écrites entre 1941 et 1945, sont, dit Gómez Bautista à la suite de Amadeu Ferreira, empreintes de « ruralisme mystique » (A Ferreira). C’est plus vrai encore de Manuel Preto (1914-1983), un autre prêtre mirandais (on ne soulignera jamais assez l’importance du bas clergé dans les travaux sur les langues minorées), mais missionnaire celui-là, au Timor et en Mozambique, alors colonies portugaises, d’où il écrit ses Bersos Mirandeses

Dans ce recueil, Preto se veut la voix des sans voix qui parlent mirandais : « Iou num sou iou / Chamo-me Manuel, mas nun sou Manuel : / Num me chamo Marê, mas sou tamên Marê. / Puniram-me un nome, mas som todos l’s nomes / De ls homes y de las mulliêres / De la squina de l Nordeste./ Sou la voz de la têrra an que naci e me criei ! // Toda la tristeza / De la gente mirandesa / Ye mar que m’antrou n’alma / I me roubou la calma / Sin modo nin lei! / /Sou la boç de miranda / (Cumo un pobrezico, roto, muorto, sfameado,/ Que pide un cacho de pan, un palheiro, ua croa) / A gritar para Lisboa: /«Ah que dal rei ! Ah que dal Rei !» : « Moi, je ne suis pas moi / je m’appelle Manuel, mais ne suis pas Manuel,/ Je ne m’appelle pas Marê mais je suis aussi Marê./ Ils me donneront un nom, ce sont tous les noms / Des hommes et des femmes / Du coin du Nord-est./ je suis la voix de la terre où je suis né et où j’ai grandi // Toute la tristesse / Des gens de Miranda / Est une mer qui m’est entrée dans l’âme / Et m’a volé la sérénité / Sans façon ni loi // Je suis la voix de Miranda / (Comme un clochard, brisé, mort, affamé, / qui mendie un bout de pain, une botte de foin, une pièce) / qui crie à Lisbonne : / « Ah que donne le roi ! Ah que donne le roi ! ».

En 1938, Alfredo Cortez, un dramaturge alors renommé, sans être mirandais écrivit Saias (Jupes), une pièce en mirandais (un choix qu’on lui reprocha beaucoup) qui présente un réquisitoire en règle au profit des femmes mirandaises souvent maltraitées ou abandonnés par leurs maris migrants : « Xómos nós, las muliêres que aramos, chumbramos, que culhimos, que todo regramos » (« C’est nous les femmes, qui labourons, semons, récoltons, arrosons tout »). Et les hommes doivent savoir que « la furça que gastan cum nós, yé furça que mus dan para restruça-los »  : « la force qu’ils dépensent contre nous est la force qu’ils nous donnent pour nous rebiffer ». Cette thématique si prégnante en un pays de très forte émigration masculine, est toujours aujourd’hui à l’ordre du jour (Gómez Bautista renvoie en particulier à Bina Cangueiro, La Paixarina Azul i Outras Cuontas 2010).

 

Nouvelle vague

Avec la reconnaissance officielle de l’existence de la langue mirandaise et l’établissement d’une graphie en 1999, explique l’auteur, on assiste à une grande vague de production littéraire, qui a dépassé toutes les espérances de ses promoteurs, mais aussi une nouvelle attitude par rapport à la langue se fait jour : il ne s’agit plus de laisser un témoignage mais, désormais, de « rendre l’idiome prestigieux, de démontrer que, à travers lui, il est possible de transmettre n’importe quel type de message et exprimer n’importe quelle pensée ». Le souci, n’est plus seulement de conserver une mémoire, mais de transmettre une langue « entière et enrichie ». Les auteurs ne sont pas légion, mais tout de même très nombreux pour une zone géographique aussi restreinte et si peu de locuteurs ; Gómez Bautista avance d’ailleurs que le mirandais est peut-être l’une des langues ayant le plus d’auteurs publiés par rapport au nombre de parlants.

Le premier nom à citer, déjà rencontré, est celui d’Amadeu Ferreira, l’un des artisans majeurs de cette reconnaissance, qui fit ses premières armes en mirandais dès 1975. Sa production est impressionnante, aussi bien par sa qualité, sa quantité et sa diversité, investissant des genres aussi différents que la poésie, le théâtre, le roman, publiant de la littérature orale populaire (contes, proverbes, lhonasc’est-à-dires galéjades –, etc.), composant des articles scientifiques, des essais… Il intervint beaucoup sur internet (blogs, sites web etc.), et pas mal de pages déjà ont disparu. Il anima longtemps un cours de mirandais à l’université de Lisbonne. Son Manifesto na Modo de Hino sur la Lhénga Mirandesa, lyrique et percutant, composé en septembre 1999 mériterait d’être traduit, je le ferai d’ailleurs prochainement en occitan. J’en tire un paragraphe, que Gómez Bautista ne cite pas, mais que je trouve fort beau :

Hai palabras que, quando las dezimos, mos fáien quedar cun piel de pita, mas solo nós damos por esso; hai sonidos que mos ambuolben cumo ũa óndia de calor, mas solo nós sentimos l cúscaro que a las bezes traiemos andrento a derretir; hai antrejeitos de la lhéngua andrento la boca, falando, que fázen cuçquinhas que naide mais sinte; hai ditos que nun ténen outra maneira de se dezir i naide antende quando nun somos capazes de ls traduzir; hai cousas que, quando ousamos outra lhéngua pa las dezir, sónan cumo stranhas i, na fin, quedamos cul’eideia de que nun fumos capazes de las dezir. Hai palabras, sonidos, ditos, cousas, que drumírun tanto tiempo cun nós, que ganhórun cama par’aquel lhado i quando nun mos deitamos para esse lhado ye cumo drumir anriba ũa piedra.

 

Il est des mots qui, lorsque nous les prononçons, nous donnent la chair de poule, mais cela nous seuls nous en apercevons ; il est des sons qui nous enveloppent comme une onde de chaleur, mais nous seuls sentons fondre ce gel que nous portons parfois en nous ; il est des tours de langue dans la bouche, en parlant, qui nous font des chatouilles que personne d’autre ne sent ; il y a des façons de dire qui ne peuvent se dire autrement et personne ne comprend quand nous n’arrivons pas à les traduire ; il est des choses qui, lorsque nous cherchons à les dire dans une autre langue, sonnent comme étrangères et, à la fin, nous avons l’impression de ne pas avoir été capables de les dire. Il est des mots, des sons, des manières de dire, des choses qui ont pris place dans le lit à nos côtés et ont dormi tant de temps avec nous, que lorsque nous nous tournons de l’autre côté, c’est comme si nous dormions sur une pierre.

Ferreira a publié une série de recueils poétiques sous le pseudonyme de Fracisco Niebro (il eut deux autres pseudonymes : Marcus Miranda e Fonso Roixo) en mirandais seul ou bilingues mirandais / portugais3. Il est aussi l’auteur de quatre pièces de théâtre (si l’on compte un premier essai de 1975), dont trois de la maturité qui ont été jouées (à souligner), du 1er roman mirandais publié sous forme de livre : La Bouba de la Tenerie (2011) et d’une incroyable série de traductions de textes « classiques » en mirandais : Orgueil et préjugés de Jane Austin, les Lusiades de Camões (en entier !), des textes de Pessoa également, un recueil de poètes latins (Virgile, Horace et Catulle), les Évangiles, comme nous avons vu, et enfin... Astérix (Asterix i Goulés, 2005), avec d’autres auteurs (trois Astérix ont été traduits par des auteurs associés et ils l’ont été excellemment nous dit Gómez Bautista)4.

Surtout Ferreira n’était pas un écrivain isolé, il sut agréger autour de lui d’autres auteurs, qu’il contribua à former comme Adelaide Monteiro, Faustino Antão, Bina Cangueiro, et d’autres comme Cristina Martins ou Carlos Ferreira… Mais il n’est pas très intéressant de dresser des listes de noms propres. En tout cas pouvons nous trouver ces noms et quelques autres associés à leurs textes sur internet, en particulier sur le blog, très riche, quien cunta ua cuonta ... A ce sujet d’ailleurs, Gómez Bautista nous apprend que le premier roman en mirandès fut écrit en ligne par Carlos Ferreira, géographe, professeur de mirandais, mais aussi créateur de masques ; ce roman publié en 2007 par chapitres sur le blog cité ci-dessus s’intitule Antonho Trucal (Relatório eitnográfico, talbeç para un remanse. Il s’y trouve encore, grâce au ciel, même s’il n’est pas facile d’en trouver les chapitres dans le bon ordre ! (chap. I, chap II, III, IV). Je note cependant que ce blog de littérature n’est plus actif, apparemment, depuis 2009. C’est dire une fois encore toute la fragilité du travail en ligne5, dont l’importance pourtant est devenue absolument cruciale. D’ailleurs, Gómez Bautista – à mon sensle néglige trop ; il aurait dû vraiment s’arrêter sur l’évidente locomotive et vitrine qu’a constitué la publication en ligne dans la constitution et l’institutionnalisation de la littérature mirandaise contemporaine.

Il faudrait aussi s’arrêter sur les gros efforts pour constituer une littérature enfantine et juvénile en mirandais, permettant de conclure que le mirandais, en deux décennies s’est appareillé à l’écrit pour se transmettre et durer, durer au moins comme langue écrite !

Jean-Pierre Cavaillé

 

1Pour connaître précisément l’argumentaire de ceux qui la défendent comme langue, voir l’article en ligne de Reis Quarteu, « L Mirandés: Ua Lhéngua Minoritaira an Pertual », in Xavier Frías Conde et Francesc González i Planas (eds.), De Linguis iberoromanicis (as linguas iberorrománicas perante o século XXI), Romania Minor, 2003.

2Ils étaient estimés (mais sur quelle base?) à 10-15 000 il y a une vingtaine d’années de cela.

3Cebadeiros, 2000 ; L Ancanto de la Arribas de l Douro, 2001 ; bilingues : Cula Torna Ampuosta Quien Quiera Ara / Em Cama Feita Qualquer Um Se Ajeita, 2004 ; Pul alrobés de ls calhos / Pordentro dos calos, 2006 ; Ars Vivendi, Ars Moriendi, 2012.

4 Une biographie de Ferreira a été publiée l'année de sa disparition. Je la signale, bien que je ne l'ai pas lue : Teresa Martins Marques, O Fio das Lembranças, Biografia de Amadeu Ferreira, Âncora Editora, 2015.

5 En particulier j’ai constaté que le fonds de littérature orale mirandais en ligne de l’université de Lisbonne, sur le site du CLUL, n’est plus accessible. Lorsqu’on se rend sur la page du projet « Linguagens Fronteiriças: Mirandês » sous la responsabilité de Manuela Barros Ferreira, démarré en 1994, on lit simplement : « Concluído » et toute la somme documentaire qui était liée à cette recherche a disparu. De la part d'une université, c'est évidemment sidérant.

 

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