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Mescladis e còps de gula
Mescladis e còps de gula
  • blog dédié aux cultures et langues minorées en général et à l'occitan en particulier. On y adopte une approche à la fois militante et réflexive et, dans tous les cas, résolument critique. Langues d'usage : français, occitan et italien.
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12 janvier 2013

Brève excursion en terre mirandaise, via Euskadi

Photo 069

 Costantim 27 décembre 2012

 

Voyage d'hiver : Trás-os-Montes par Hegoalde

 

Entre Noël et le premier de l’an, je suis retourné, un peu à l’improviste, dans la région de Miranda do Douro au nord du Portugal, près de la frontière espagnole, où l’on parle le mirandais (voir mon post d’août dernier). Mon objectif n’était pas, en si peu de temps, d’en apprendre plus sur la langue. J’ai quand même eu la confirmation que celle-ci est en grand danger, n’y ayant pratiquement plus, nulle part, selon les personnes que j’ai rencontrées, de transmission familiale, y compris dans les petites aldeias (villages). Sa présence à l’école n’est que purement symbolique (un cours optionnel de trois quart d’heure par semaine et un seul maître pour toute la région !).

Par contre les personnes d’un certain âge ne se font pas prier pour vous montrer comment les choses se disent en mirandais… la fierté est évidente d’avoir une langue reconnue comme telle (« officielle »), même si tout le monde semble résigné à sa disparition, ou plutôt à une sauvegarde purement symbolique. J’ai rencontré aussi par hasard (enfin pas exactement, presque par hasard, comme je dirai plus loin), l’un des acteurs de la blogosphère mirandaise, Thierry / Tiégui, du village de Cicouro, qui vit en France et a appris la langue à Bordeau, au sein de sa famille (voir par exemple son blog You que sei...). Parfois l’émigration ou l’exil offrent paradoxalement des opportunités de transmission qui ont presque disparu in situ.

 

Haltes en Euskadi

Lorsqu’on part du Limousin, où la langue vernaculaire est moribonde, pour gagner la région de Trás-os-Montes, où le mirandais ne se porte guère mieux, malgré la reconnaissance dont elle bénéficie, quel choc, en tout cas, que de faire halte en Euskadi, côté Espagnol. La longueur du voyage nous y convie. Mais aussi, quel bonheur ! Car, en ce pays – je dis une trivialité, excusez-moi –, c’est vraiment autre chose ! A Donostia / San Sebastian, où je me suis arrêté à l’aller, même si le castillan domine, la langue basque est présente partout, et pas seulement parce que Zorionak (Bonnes fêtes) s’affiche en lettres de 20 m de haut sur le palais des congrès flambant neuf. C’est bien le basque qui est parlé dans les cafés de jeunes de la vieille ville. Et je garderai un souvenir ému de ce bistrot, au matin, où la serveuse discutait avec des enfants de sa famille et leur mère, dans un basque troué de mots et d’expressions espagnoles. Cette scène tout à fait banale, évidente, se charge pour nous de la plus grande émotion… Des enfants bascophones, s’exprimant naturellement dans une langue qui circule dans l’intimité familiale et ne se cache pas. Une scène que nous n’osons même plus imaginer ici. Et cela, oui, comparativement, nous remplit de tristesse ; ce n’est pas seulement que la langue puisse être parlée en bouches enfantines mais aussi et plus encore qu’elle puisse être celle du lien entre les âges.

Au retour, j’ai fait une halte à Zizurkil, près de Tolosa, où toutes les indications urbaines sont d’abord en basque, dans un gite de la vallée d'Aiztondo, tenu par la ferme d’à côté. Dans cet espace, le basque était partout ; langue là aussi de toute la famille, et omniprésente dans ce gite destiné pourtant aux touristes : dans la bibliothèque, qui comprenait notamment les œuvres de Fernando Artola Sagarzazu alias Bordari (Bakoitzak berea), romancier et grand poète improvisateur, et trois monographies entièrement en basque ou bilingues sur l’histoire et l’habitat de Zizurkil ; sur le mur, où trônait une grande carte en relief d’Euskal Herria aux couleurs passées d’où toute frontière entre France et Espagne était ostentatoirement absente... A la radio, plusieurs stations émettaient en Euskadi et, au moins, une chaîne de télévision.

Et vous ne voudriez pas que je trouvasse (!) les fadaises de la CRIL de Limoges affligeantes !

 Zizurkil

Souvenir de Zizurkil : dans le gite

 

La fête de Constantim (Miranda do Douro)

Mais je ne suis pas allé au Portugal via Euskadi pour confronter les situations socio-linguistiques et comparer le limousin au mirandais… Je signale seulement à l’attention des Limousins que, s’ils vont à Zamora, à quelques encablures de Miranda, ils pourront visiter une chapelle romane dédiée à… San Leonardo de Noblat. Ils se sentiront moins perdus !

Même si le motif principal du voyage n’avait pas de rapport immédiat avec la thématique du blog, j’en dirai quelque mots, car il montre au moins que la diversité linguistique ne fait pas obstacle à la circulation de pratiques culturelles communes, indéfiniment adaptables et transformables, d’un bout à l’autre de l’Europe (et en fait bien au-delà). En écrivant cette phrase, je pensais aux contes et à des formes comme celle du duel poétique. Mais c’est d’autre chose qu’il s’agit. J’avais été fasciné, à Bragança, au musée du masque, par les tenus incroyables, incroyablement belles, chamarrées et étranges, des personnages masqués qui se produisent dans les villages de la région, côté portugais et côté espagnol, pour les fêtes de la période du solstice d’hiver. J’avais parcouru, avec le même émerveillement, le livre de photographies de Charles Fréger, Wilder Mann, consacré à la figure qui se trouve au centre des rituels de solstice aux quatre coins de l’Europe, celle de l’homme sauvage : homme-monstre, l’homme-diable, l’homme-animal (ours, cerf, sanglier), homme-végétal, souvent ceint de cloches et de grelots. Fréger était aussi passé par le Portugal.

C’est ainsi que je me suis retrouvé, le 27 décembre, dans le village de Constantim, tout près de Miranda, sur le plateau granitique des confins, de la « raia » (frontière), le matin de la fête du saint patron, Jean l’Évangéliste, fête aussi de la jeunesse (festa dos moços).

Jamais je ne vis fête de solstice plus discrète. En arrivant dans la rue principale du village embrumé, quasiment désert, dénué de toute décoration ou d’un quelconque autre signe, j’étais sûr de m’être trompé de jour. Mais ces villages ne sont pas comme les nôtres ; ils sont composés de différents quartiers, et un passant m’indiqua vers où je devais me diriger pour rencontrer la petite troupe des quêteurs qui donnait l’aubade de maison en maison.

Chemin faisant, entre les vieilles et belles maisons de granit souvent mal en point, parfois ruinées, les maisons modernes que l’on appelle en France « de maçons portugais » et les jardins enserrés dans leurs murets de pierre grise où sont encore plantés les hauts pals des balanciers destinés à tirer de l’eau, on voyait sur une place excentrée les restes d’un grand brasier, un peu comme un feu de la saint Jean (de l’autre Jean, le baptiste), mais avec de très grosses bûches capables de brûler plusieurs jours. J’en en avais vu un de semblable la veille à Miranda do Douro devant l’église avec les charriots décorés qui servent à récolter le bois, tirés – ai-je lu –, par la jeunesse du lieu.

A Constantim le feu est allumé le soir du 26 décembre et accompagné d’un rituel précis : une troupe de jeunes du village (pauliteiros, il y en a dans toute la région, mais sur place les gens disent simplement "dançadores"), costumés, exécutent des danses de bâtons, comme on en voit justement au Pays Basque et en bien d’autres lieux d’Europe, accompagnés d’une bande musicale (gaiteiros), avec cornemuses et percussions. Près du feu, on boit du vin et de l’eau de vie et on mange des lupins et des châtaignes cuites, offertes par les deux masques centraux de la fête : le « carocho » et la « belha » (la vieille).

Photo 078

o Carocho (l Carochu)

Le « carocho » est la version locale de l’homme sauvage. Il porte un masque hirsute en cuir, mais il est vêtu d’une espèce d’uniforme, dont le référent historique ne peut être très ancien ; sur ce vêtement, il porte des pièces d’étoffe et des rubans et tout autour du haut du corps des sortes de longs colliers constitués de pièces de bois. Il est choisi chaque année en secret par la commission qui organise la fête, et, en théorie au moins, son anonymat est préservé.

La « belha » est un jeune travesti masculin maquillé agréablement, en robe longue colorée et en fichu portant un collier de châtaignes cuites (bellos) et une fourche de bois sur laquelle est pendue quelques plis de saucisse sèche.

C’est dans cette tenue que les deux masques participent à la longue quête, de maison en maison, qui commence au matin suivant, accompagnés des huit danseurs et des musiciens. Ils se présentent comme une famille nombreuse (le père, la mère et leurs huit enfants), affamée, quémandant de porte en porte.

J’ai fini par trouver la petite troupe, au fond du village, attiré par la musique et le jet d’une fusée. Un homme de la troupe est en effet préposé à lancer par intermittence des fusées de joie dans le ciel gris de décembre. Deux autres portent un grand seau en plastique plein de lupins cuits. Quelques curieux suivent (à peine une vingtaine de personnes tout au plus), parmi lesquels des photographes et – je les reconnais de loin – des chercheurs.

Celui que l’on voit tout de suite, qui est vraiment au centre de toute la performance de déambulation, c’est le carocho, dont le comportement est ostentatoirement, vigoureusement, résolument anomique, désordonné, déréglé. Il est affublé d’une pince en bois télescopique avec laquelle il saisit les jambes des enfants et les appareils photos, il court, ouvre les barrières, renverse et jette tout ce qu’il peut (mais m’a-t-il semblé sans jamais rien briser ou gâcher d’important), arrête et rançonne les voitures. Il affecte d’être libidineux au dernier degré, se saisit des femmes et surtout des jeunes filles, les couche sur la route en simulant plus ou moins l’union sexuelle, monte sur un tonneau et fait semblant de se masturber… Il se précipite dans les maisons, où, à ce qu’on dit (les spectateurs n’entrent pas), il a le « droit » de voler de la nourriture s’il n’est pas satisfait de ce qu’on lui offre, utilisant sa pince à cet effet. Par contre, il ne parle pas, il ne dit pas un mot. Pour préserver son anonymat ? Parce qu’il est hors civilisation et donc hors langage ? (ce que j’ai vu sur ce point n’est pas exactement en accord avec ce que j’avais lu, un anthropologue affirmant que le carocho se permet de critiquer les gens et de lancer des plaisanteries grasses ; y a-t-il eu un changement récent du rituel ?).

Le rituel est le suivant : la troupe joue et danse devant la porte, pendant que le carocho et sa « vieille » entrent dans la maison où on leur donne de la nourriture et de l’argent ; généralement toute la troupe des danseurs est invitée à se restaurer et à boire. En retour, un bol de lupins cuits est offert à chaque maison. On aperçoit en passant devant les habitations que les entrées sont apprêtées avec des napperons et des bouquets pour recevoir le groupe de quête.

Avec l’argent et les victuailles récoltées, le lendemain a lieu un festin où ne peuvent participer que les habitants du village et peut-être, tout au plus, quelques voisins proches.

Quand le tour du village est achevé, vers deux heures de l’après midi, toute la troupe, avec une grande partie des habitants, se retrouve à l’église pour la messe votive. Seul le carocho n’a pas le droit d’entrer. Tous les autres y viennent en grande tenue, y compris la « belha », parfaitement à sa place dans sa tenue de travesti ! Les pauliteiros exécutent une danse avec les musiciens au beau milieu de la messe, suivie d’une procession avec la statue du saint.

Je ne tenterai pas ici, surtout pas, de reprendre et de résumer les analyses que les folkloristes et les anthropologues ont pu faire de ces fêtes, comme survivances de rituels de solstices païens, héritage lointain des saturnales, sur les conditions de leur persistance à travers une intégration au rituel catholique, etc. le sujet est à mon avis complexe et demande une érudition et des outils critiques dont je ne dispose pas. Il serait par contre très intéressant de demander dans quel état d’esprit exactement les masques, les danseurs et les habitants exécutent aujourd’hui ces rituels (il existe un bouquin de ce type pour le carnaval du village de Podence, dans la même région[1]).

 Pour ma part – c’est donc l’œil d’un spectateur étranger mal averti – à Constantim, j’ai trouvé ces rituels très émouvants. J’ai eu le sentiment d’une grande simplicité, de discrétion presque – rien de tonitruant, rien finalement de vraiment spectaculaire – et surtout d’une grande humanité, car ce qui se dégageait surtout était la relation de chaleur et de sympathie entre la troupe des masques, danseurs et musiciens et les personnes visitées, surtout les plus âgées d’entre elles, principalement des vieilles dames vêtues de noir qui, pour la plupart, m’ont paru recevoir les quêteurs avec gentillesse, bonheur et même gratitude.

Je n’ai pas parlé des spectateurs étrangers au village, la petite formation des chercheurs, preneurs d’image et de son accompagnant la troupe, dont j’étais (en pur dilettante). Ceux, sans doute, qui passent pour des touristes et n'en sont pas vraiment. Il y avait là un homme de grande taille, vêtu de l’une de ses grandes pèlerines de feutre que les bergers portaient autrefois, dont j’avais lu le livre (Inverno mágico. Ritos e Mistérios Transmontanos, 2004) qui m’avait donné envie de venir, un anthropologue nommé António Pinelo Tiza, visiblement un habitué, qui serrait les mains de tous. Il y avait là aussi la photographe espagnole mondialement connue Cristina García Rodero (voir son livre Rituels). J’y ai fait la connaissance du blogueur franco-mirandais Thierry Tiégi, venu en voisin, dont j’ai parlé plus haut et qui m'a expliqué plein de choses… Quelques autres suivaient, l’appareil photo parfois beaucoup trop intrusif (c'est ce que Tiégui déplore dans son post, avec raison), généralement ignorés par les masques continuant leur imperturbablement chemin. La scène m’a fait pensé à ce quei se passe lors de la fête de la poésie improvisée de Ribolla, en Toscane, où les chercheurs constituent aussi une partie considérable du public et interviennent d’ailleurs dans l’événement lui-même. Ainsi, des formes de culture populaire complètement décalées par rapport à la culture de masse contemporaine, et donc largement négligées ou méprisées par les classes populaires et d'ailleurs aussi les élites d’aujourd’hui, survivent aussi à travers cette présence, cet accompagnement, des chercheurs, qui sont les seuls à pouvoir en affirmer publiquement l’intérêt et la dignité. Des puristes, qui sont eux-mêmes d'ailleurs des "savants" (ou des savantasses), trouvent cette présence et cette implication délétères et contre-nature, mais c'est qu'ils se font une idée totalement fausse des traditions et des cultures (dites) populaires.

C’est largement ce qui se passe aussi pour les langues minorées, lorsqu’elles ont la chance (ce qui n’est certes pas toujours le cas) que des linguistes s’intéressent à elles, et au-delà, militent (bien ou mal, c’est une autre question) pour assurer le maintien de leur pratique. Cette nouvelle alliance objective est sans doute largement fondée, de part et d’autre, sur certains malentendus qui peuvent s'avérer très dommageables, mais elle est indéniable et globalement, me semble-t-il, bénéfique, même si elle mérite d’être soumise, bien sûr, à l’analyse critique.

Jean-Pierre cavaillé

 

Photo 071

la Belha

Pour de meilleures photographies de la fête de Constantim que les miennes, voyez celles de Manuel Fonseca prises à en 2010. Aussi une belle photographie de Carlo Jimenez prise 2008 et une série intéressante de Antero de Alda prises en 2006 et 2009 (il montre surtout des intérieurs), avec des commentaires, je ne sais pourquoi, en anglais (avec en plus un petit bout de musique prise sur le vif). Voir aussi les posts de Thierry Tiégui avec photos (cliquer pour l'agrandir) de la fête de cette année (1 ; 2; 3) en mirandais (mais parfaitement lisibles, vous verrez). Je n'avais trouvé aucune vidéo valable en ligne, sinon un service de la télévision en ligne SIC, qui mérite d'être vu, jusqu'à ce que Tiégui m'envoie celle qu'il a faite cette année même, du coup j'en ai trouvé aussi deux de lui de l'année dernière à voir aussi ! (1 et 2)

Enfin, il faut visiter le site de l’Academia Iberica Mascara, consacrée à toutes les fêtes similaires, au Portugal et en Espagne.



[1] Paolo Raposo, Por detrás da Máscara: ensaio de antropologia da performance sobre os Caretos de Podence, Instituto dos Museus e da Conservação, 2011.

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Commentaires
E
Je suis basque et ardent défenseur des langues minoritaires, mais je ne supporte pas, cette supercherie de revendication linguistique et territoriale "Occitaniste"<br /> <br /> 1 - L'Occitanie est une région virtuelle qui n'a jamais éxistée tant sur le plan politique, administratif que culturel <br /> <br /> Au moyen âge l'on attribuait la dénomination langue d'oc à la région sud est de la France à cause de la transmission orale par ces troubadours -<br /> <br /> Attribuée l'occitan à la langue gasconne est une hérésie linguistique et un danger pour la conservation de cette véritable langue<br /> <br /> L'Occitanisme bidon est issu de certains illuminés toulousains têtes pensantes de cette vaste rigolade - Le plus grand danger pour une langue est de la normalisée et de l'uniformisée - Non le provençal et le catalan ne sont pas gascon tout comme le dialecte du limousin et du périgord - La gascon se parlait du Pays Basque jusqu'à l'entrée de Bazas en Gironde et cessait d'être parlé aux portes de Toulouse - <br /> <br /> Non l'occitan n'est pas le gascon, catalan, ni du limousin, ni perigourdin -<br /> <br /> Le pseudo "occitan" ne peut vivre ni survivre, il faut des locuteurs, il faut une histoire commune, une culture commune, une histoire commune, être une nation , un peuple -<br /> <br /> Il faut que la langue soit usitée dans la vie journalière, dans la rue, à l'école, dans l'administration, la culture, les médias, qu'elle soit enseignée à l'école dès le plus jeunes ages, collège, lycée, université, qu'elle soit langue administrative et politique....<br /> <br /> Un pays, qui ne parle pas sa langue et un pays sans culture, sans histoire, sans passé et surtout sans avenir... Le danger de l'occitanisme est le même que celui de la langue française avec l'Europe comme langue de communication l'anglais -<br /> <br /> Non la France est la France et en France nous parlons français - Oui au catalan, provençal, gascon, dialecte du limousin et du périgord, à la langue d'oc mais non à l'Occitan et à ce vaste cirque bidon d'Occitanie - Préservez , conservez,et transmettez votre langue et votre patrimoine tel qu'il vous a été confié par les générations antérieures, car il appartient à l'humanité entière -
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D
La questi', qu'ei bien : 'na grafia, per qui, per qué ?<br /> <br /> L'idéia de la panlatinitat/romanitat etc., qu'ei 'n'idéia totjorn plasenta e sai lo prumier a la sosténer mas si p'una gent dau país, o gaire, 'riben legir la grafia classica, passem a costat de qqr. L'idéia de plusiors niveus de normalizaci' segon lo public visat me plai.<br /> <br /> Per la gent d'un canton que son pas acostumada a legir la classica, quò me fariá ren d'utilizar 'na grafia classica sarrada o quitament 'na grafia a la francesa o felibrenca.<br /> <br /> Per de la poësia d'ambici' panoccitana, aime mielhs utilizar la grafia classica "larja" (l'ipernormalizada de mp).<br /> <br /> Me diràn beleu que siriá far "deux poids, deux mesures", be, ma fe, si qu'es entau per que quò marche, perqué pas !
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M
Qu'ei bien la citacion, qu'éra interessanta e efectivament son contexte. Per l'istòria própra de queu libre ? Ma fè, qu'ei entau !<br /> <br /> <br /> <br /> Los tres niveus, qu'ei per essaiar de boissar tots los cas possibles que nos podem rencontrar. Normalament qu'ei lu trabalh daus militants de propausar quò d'aquí, après chacun fai çò que vòu e utilisa çò que li sembla lu mièlhs dins lu contexte e dins sas experiéncias. L'important qu'ei d'aver los utilhs à dispausicion.<br /> <br /> <br /> <br /> Sur la dubertura/barradura : de la méma maniéra que nos som tots lu colhon de quauqu'un, n'em ei totjorm l"embarrat" de quauqu'un. Sai ton embarrat, mas tu, tu sei l'embarrat de lu que pensa França e se, ei l'embarrat de lu que pensa Monde. E me queu darniér ei mon embarrat, perque ieu pense qu'òu ei mai destructor que creator. la bocla ei boclada, e n'em pòt rèn ne'n tirar coma leiçon. E entre nautres, si tu creses que s'embarrar dins quela societat ei aisat ? No, ilhs te séguen jurqu'ente tu vodrias pas los veire. L'embarrament, ne sabe méma pas si qu'ei possible e si quò z'a eitat un jorn. Co qu'ei segur ei que dins l'occitanisme lemosin ei impossible de s'embarrar talament que deipei mai de cent ans, quò nos ei tornat díre totas las cinc minutas, talament que lu trabalh sur lu quite lemosin ei nonmas parcialament fait e pena grafia ne li ei vertadierament adaptada. E fáu tot pariér far atencion, à fòrça de tròp se drubir, n'em s'eijarra ! (qu'ei per ríre).
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J
Ooops !<br /> <br /> <br /> <br /> Per mant'es amics autorn de me, vene d'una autra planeta.<br /> <br /> <br /> <br /> E d'autras, e d'autras...
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M
@ JP Bertrand<br /> <br /> « Nous entendons bien l’objection, et que si nous laissons trop de liberté aux « patoisants » leur dialecte va s’effriter par manque d’unité. » <br /> <br /> <br /> <br /> Mercè per quel exemple que montra bien, qu’à penas eisida dau uòu, d’aucuns an fait pression per que la « novéla » grafia fuguís adoptada. Auei enquéra qu’ei malaisat, imaginatz çò que quò podiá eitre avant 1930 ! Sai d’acòrd quand vautres disetz coma Degun, qu’aurá la gent legissen gaire, à mon eidéia, ilhs legissen enquéra moens que dins lu temps. A l’origina, l’objectiu de la grafia normalisada éra de montrar que la linga podiá s’eicrir, tot nòtre trabalh aurá vai eitre de tornar montrar que la linga pòt se legir. E qu’ei un autre probléma. A mon eidéia, quò n’ei pas talament per las colhonadas que los libres de Mourguet s’an bien venduts mais qu’éra per qu’ilhs eran los soles accessibles de maniéra autonòma, e coma vautres zu disetz un libre en grafia normalisada necessita d’aver un tutor, un regent à portada de man o dins la maison. Pense que la gent adultes ne vòlen pas eitre tenguts per la mán tròp longtemps : fáu trabalhar sur l’autonomia de la gent.<br /> <br /> <br /> <br /> Sur la grafia, personalament, n’ai jamai dich que la grafia deviá eitre « fonetica », dise que la grafia deu aver de las reglas e qu’ei diferent. Qu’ei d’alhors dins queu sense que van las formas graficas que vautres propausatz (notament los accents). Concernant, lu « es », à mon eidéia, qu’ei un pauc mai complicat, perquè chas me coneisse cinc realisacions de queu fonéme : pesta /’pechto/, testa /’té :to/, vesta /’varto/, pescha /’païtso/, frescha /’freitso/. Aleidonc, l’utilisacion d’un sole signe diacritique ne pòt pas permétre de crubir tots los cas. Fau bèn comprene que la grafia dáu lemosin, auei, ei iper-normalisada, quel iper-normalisacion se tròba tanbèn dins tots las letras etimologicas à l’interior dáus mots. Ne li a pas de reglas d’adequacion grafia-fonia.<br /> <br /> <br /> <br /> Personalament, propausariá tres niveus de grafia :<br /> <br /> - lu prumier ‘niriá de la grafia francisada à la grafia mistralenca (grafia locala), accès directe à la linga (quò necessita un pauc d’abitudas mas ‘las son víte preisas). Pei eicrir, chacun eicrís coma òu vòu, l’important qu’ei d’eicrir, per conservar lu vacabulari e los biais de díre.<br /> <br /> - lu segond siriá una forma de grafia normalisada de prumier niveu, emb de las reglas, pas de consonantas etimologicas à l’interior dáus mots (à la fin qu’ei pas geinant), e que faguessa la diferéncia dins l’alternanças vocalicas (per exemple, ieu laisse, tu leissas… coma ieu tròbe, tu trobas), quò siriá una grafia locala, quò vòu díre completament adaptada ad una forma locala de la linga.<br /> <br /> - lu toisiéme siriá la grafia iper-normalisada tala que nos la coneissem auei, per tots los sabents e « sabentasses » que « voldriàn se far plaser à se rotlar dins la polvera dau passat, a jugar de l’espatlas, a non bellar coma los moltons, a s’esvedlar dins l’espaci de la coneissença estranha e esterna… »<br /> <br /> <br /> <br /> Per exemple, la conjugason dau verbe « peichar/peschar » dins los dos niveus de grafia nomalisada :<br /> <br /> <br /> <br /> Iper-normalisada : peschar, pesche, peschas, pescha, peschem, peschatz, peschen<br /> <br /> Normalisada : peichar, paiche, peichas, paicha, peichem, peichatz, paichen/peichen (los dos se disen). Qu’ei nonmas una propausicion, perquè n’em podria tanbèn eicrir : peichar, pèiche, peichas, pèicha, peichem, peichatz, pèichen/peichen (l’important ei de diferenciar /ei/ de /ai/).<br /> <br /> <br /> <br /> Objectiu de tot quò : montrar que la linga quò s’eicrís, mas tanbèn que quò se legís e lu pus important que QUO SE PARLA e quò pòt s’aprene perque li a tota una progression eitablida de manièra realista e que la gent que militen per sa sauvagarda an prevut de l’eitapas dins l’aprentissatge. Nos devem absoludament favorisar l’autonomia de la gent e l’auto-aprentissatge.
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