Bentolila et l’enseignement immersif des langues régionales
“Baptême par immersion”
Enluminure IXe siècle d’une anthologie théologique avec textes en haut-allemand et latin.
Munich, Bayerische Staatsbibliothek. AKG Images
L’école du rabâchage
Après la censure de la loi Molac par le Conseil Constitutionnel, qui remet ainsi en cause l’existence même de l’enseignement des langues régionales en immersion, pratiquée pourtant avec succès depuis 50 ans (voir ici, la reprise de la réaction de Philippe Martel), deux médias au moins – le Journal du Dimanche, le 29 mai dernier et Arte le 31 – ont fait appel à Alain Bentolila pour délivrer un pseudo-point de vue de linguiste averti. Bentolila… toujours Bentolila, encore Bentolila. Je l’avais découvert en 2007, effaré (voir Mal à la langue ! Le Débat, n° 144) à la lecture de sa diatribe contre la soi-disant indigence linguistique et mentale des jeunes des banlieues, à l’époque démolie par le regretté Pierre Encrevé (« l’échec linguistique dans la situation scolaire est un indicateur très insuffisant des capacités linguistiques et cognitives des enfants vivant dans un milieu culturel sans rapport avec la culture scolaire »). Cela n’a pas empêché depuis Bentolila de répéter à l’infini ses lieux communs et préjugés stupides, tout à fait indignes d’un linguiste, sur les parlers de banlieues… et sur l’enseignement des « langues régionales », ses deux cibles favorites (il a maintenant rajouté l’écriture inclusive, dont il dit d’ailleurs que « c’est la même chose » que « l’immersion » !1).
Le même article
Car ce qui est préoccupant, ce n’est pas tant que Bentolila aligne des inepties contre ses têtes de turc, mais que l’on continue visiblement à les considérer avec sérieux. Car cela démontre selon moi l’absence d’intérêt des journalistes pour ces questions. S’ils faisaient leur boulot, ils se rendraient tout de même compte que, sur la question des langues régionales, tout comme sur celle des banlieues d’ailleurs, Bentolila réécrit en fait le même article depuis... 2001 (il s’en prenait à l’époque déjà à Jack Lang et à son soutien aux écoles bilingues !). Je veux dire par là que ce n’est pas seulement le contenu qui est le même, les quelques mêmes opinions étroites et a-scientifiques, mais les mots, les expressions, les formules d’accroche, les phrases entières, les exemples, pendant deux décennies ! Pire encore, le texte qui vient d’être publié est un auto-plagiat quasi intégral d’un précédant publié anonymement en ligne en 2016 sur le site du Centre International de Formation et d’élaboration d’outils à destination des Maîtres, dont le président n’est autre... que Bentolila lui-même. Mais des phrases et paragraphes entiers étaient déjà présents dans un article pour L’Express en 2015, en fait déjà repris d'un texte pour Le Monde de 2001 ! Qu’il recopie et réécrit toujours le même texte, je le démontrerai en note chemin faisant2, non pour documenter un cas intéressant de paresse d’écriture mais parce que cela démontre l’existence d’une pensée qui bégaie, celle de Bentolila certes, mais aussi de tous ceux qui se plaisent à l’écouter se répéter si exactement et lui ouvrent leurs tribunes. Bref, il est le symptôme d’un inquiétant blocage. Mais cette confrontation de quelques uns de ses articles sur le même sujet (nulle tentative d’exhaustivité ici!) permet aussi, en scrutant les micro-variations et quelques unes macro aussi, destinées à rendre son discours acceptable, de comprendre assez exactement les sous-entendus et les enjeux de son combat, idéologique de bout en bout. Cette confrontation est même nécessaire, car il masque désormais certaines de ses idées fixes, devenus quasi insoutenables, mais il est facile de démontrer qu’elles sont toujours présentes. La seule évolution notable de son discours est désormais une concession faite à un enseignement optionnel et minimal des langues à régional, à la condition expresse qu’il ne se fasse pas par immersion, c’est-à-dire qu’il ne crée pas des locuteurs, ce qui pour lui doit être évité par dessus tout.
Des langues défaillantes et déficientes
Tout son raisonnement s’appuie sur un constat qui se veut factuel, mais qui est en fait résolument politique (disons une lecture politique de l’histoire), qui peut se résumer ainsi : l’histoire est passée, le français a désormais, grâce à la Révolution française acquis un monopole et une exclusivité linguistiques qu’il serait dangereux de modifier par la promotion scolaire des langues régionales par l’immersion. Ce faisant, il entend parler « au nom du réalisme, de l’efficacité et de l'unité nationale »3. Par contre, au nom sans doute de la même conception du réalisme et de l’efficacité, il ne s’oppose pas à la pratique immersive de l’anglais, tout en soutenant son interdiction pour les langues régionales (début de l'intervention sur Arte).
Écoutons sa leçon de réalisme et de loyauté linguistique : le français « a [...] confisqué à son seul usage les cercles officiels de la communication, chassant du même coup d'autres langues de ces lieux de pouvoir »4. Dans l’absolu (d’un point de vue moral sans doute?), cela dit-il est une « injustice » : « ces instruments de communication minorés, que l’on nomme dialectes ou patois, sont en fait des langues qui ont 'manqué de chance'. Elles possédaient tout comme la langue française des structures phonologiques, syntaxiques et lexicales qui leur eût assuré un égal potentiel de communication »5. Le mot important est ici celui de « potentiel » car, dans ses interventions plus anciennes, il affirme en effet qu’une fois chassé des lieux de pouvoir et de savoir, les langues régressent et ne sont plus que l’ombre d’elles-mêmes, d’où en fait la pertinence du terme de patois. « Elles portent aujourd’hui, dans leur vocabulaire et même dans leurs structures syntaxiques, les traces de la marginalisation qu’elles ont subie », disait-il avec diplomatie dans sa version de 2014. Cette aberration d’un point de vue purement linguistique (une langue minorée n’en perd pas pour autant ses fonctions, capacités et spécificités grammaticales et lexicales) est présente dans son discours depuis au moins 2001 : « les langues engendrent des moyens en rapport avec les ambitions qu’on leur propose. Conséquence, les langues régionales n’ont par exemple pas développé de système temporel permettant d’exprimer un futur ou un passé détaché de l’instant. Cela les prive de toute situation de distance. Elles restent cantonnées à un système familier, de connivence. »6 Je ne perdrai évidemment pas mon temps à démontrer que le futur et l’imparfait sont bien présents dans toutes les langues de France (y compris dans les langues ou dialecte où il n’y a pas de déclinaison spécifique du futur, comme en manouche) et que la marque d’infamie qui serait présente dans le lexique et la syntaxe ne correspond à rien. Certes on rencontre des lacunes lexicales dans les langues régionales les moins appareillées, mais elles sont toujours corrigées par les emprunts à la langue dominante avec laquelle elles sont en contact permanent. Ce que je constate, moi, dans mes relations avec les locuteurs de ses langues minorées et raréfiées (occitan et sinto), y compris ceux qui ne les ont pas pratiqués à l’école (le sinto ne bénéficie d'aucun enseignement), c’est que, jusqu’au bout, une langue conserve toute sa force expressive et ses capacités communicatives. Les langues meurent debout, et avec toute leur tête !
Cette représentation erronée des langues minorées, étonnante de la part d’un linguiste de profession, est bien présente en filigrane dans l’article pour le JDD, lorsqu’il dit, à la fin de son article, que la langue affaiblie « ne développera de nouvelles formes orales, [...] ne déploiera une écriture de qualité que si elle sait conquérir de nouveaux défis de communication. […] Alors, et alors seulement, elle inventera les mots et les structures capables de donner, à ce monde nouvellement investi, un sens qui serait nécessairement différent de celui imposé jusque-là par la langue dominante. ». Autrement dit, n’apparaîtraient pas aujourd’hui dans en ces langues point de nouvelles « formes orales » et elles seraient démunies d’« écriture de qualité », faute des « mots » et des « structures » (grammaticales ?) capables de les produire, étant irrémédiablement et définitivement, non par essence mais par décision de « l’Histoire » et nécessité républicaine, réduites à l’état minable d’expression pure de la « connivence » et de « l’entre-soi ! ». Mais comment peut-il dire qu’il n’existe point là d’écriture de qualité, sans avoir jamais rien lu de la littérature produite en ces langues ? Et à quoi donc travaillent nos écoles bilingues avec leurs méthodes et matériel pédagogiques, les livres, films, podcasts qu’elles utilisent et produisent (car tout cela existe en breton, en occitan, en basque, etc.), sinon justement à relever le défi d’une culture ouverte, publique, contemporaine, exploitant les nouvelles formes et les nouveaux supports de communication, qui plus est résolument tournée vers le plurilinguisme ? Or justement, c’est cela que Bentolila ne supporte pas, car cela dément complètement sa théorie de langues structurellement diminuées du fait même de leur minoration (donc bonnes à jeter!) et aussi parce que, sans le dire clairement, ce plurilinguisme et ce multiculturalisme contreviennent à l’idée qu’il se fait d’une école dont la vocation est de former, comme il l’écrivait déjà en 2001, des « enfants forts, résistants culturellement », et je comprends bien que cela veut dire solidement arrimés à une identité monolingue imperméable à l’altérité culturelle. Il s’agit pour lui de défendre et promouvoir un isolat scolaire exclusivement francophone dans une société qui, de fait, à son grand dam, est multiculturelle et plurilingue.
Isolats scolaires
Or, justement, il ne cesse de dénoncer le fait que ces langues régionales seraient selon lui réduites à l’école, confinées justement à des « isolats scolaires »7. Pour soutenir une chose pareille, il faut vraiment n’avoir jamais mis les pieds dans ces écoles immersives, sous contrat avec l’État, qui appliquent les programmes de l’Éducation nationale et dont l’enseignement est étroitement articulé à celui de l’école publique où les élèves poursuivent leurs études, généralement avec succès, sans être souvent de milieu favorisés (contrairement à ce qu’il affirme, là encore sans preuve aucune). Mais surtout, les écoles immersives sont inséparables d’un environnement social et culturel où la langue est promue et illustrée de multiples façons, même si en effet elle est parfois peu parlée. Cette concession, me direz-vous, donne raison à l’intéressé, qui dit et redit que les langues régionales n’ont qu’un « statut de papier », expression qui tient lieu d’explication, un statut, ajoute-t-il, qui « ne résulte pas de profonds bouleversements des forces économiques, politiques et éducatives » (phrase que l’on retrouve comme les autres, en cinq de ses article !)8. En effet, les bouleversements spectaculaires, depuis la naissance de ces écoles il y a 50 ans, ne sont pas au rendez-vous. Mais le résultat est là, éclatant et désormais visible grâce au coup de projecteur qui vient d’être porté sur l’enseignement immersif, du fait même de sa censure constitutionnelle (écoutez par exemple le reportage de France Culture, qui se réveille enfin, le 4 juin 2021). Bien sûr ces écoles (associatives surtout, publiques aussi), goutte d’eau dans le paysage scolaire, alors que tout est fait, dans le domaine scolaire comme par rapport à toutes les tentatives de plus large socialisation des langues, par tous les Bentolila de France et de Navarre (et Dieu sait qu’ils sont nombreux), pour étouffer les initiatives et dire non à la demande sociétale, pourtant forte et répétée, d’une ténacité en vérité étonnante. Certes cette demande est fortement focalisée sur les écoles, mais elle s’adresse aussi aux médias et ne demande qu’à s’étendre.
Mais surtout il est facile de répondre à Bentolila que ces revendications d’un enseignement scolaire des langues menacées d’extinction, présentes un peu partout en métropole et à l’Outre-mer (j’ai vu passer récemment à ce sujet des informations sur les Îles Marquises, pour ne rien dire de la Guyane et de la Nouvelle-Calédonie), ne sont en rien une lubie française. Partout dans le monde, sur tous les continents, des populations réclament la prise en charge de la transmission de leur langue par l’institution scolaire, parce qu’il ne sont justement plus en mesure de l’assurer eux-mêmes par transmission familiale et communautaire. De La Nouvelle-Zélande à l’Amérique du Sud en passant par l’Afrique, de telles revendications existent, trop souvent méprisée voire réprimées. En ceci la France n’est en rien un exception, où les locuteurs se heurtent à des dénis évidents de droits culturels, comme nous avons un bon exemple avec cette décision du Conseil constitutionnel. Ce grand mouvement planétaire de lutte contre la raréfaction linguistique et le nivellement culturel, Bentolila ne semble même pas le percevoir. Seul l’occupe et le préoccupe le sort du français, l’une des langues du monde, pourtnat, les plus sûres de leur avenir. La preuve en est que la seule concession qu’il est prêt à faire est l’introduction dans les premières année de l’école primaire (et seulement là) d’une autre langue que le français, lorsque les enfants n’ont pas le français comme langue maternelle, mais alors exclusivement pour faciliter l’apprentissage de la langue nationale, afin de mieux et plus efficacement abandonner ensuite ces langues défaillantes de la petite enfance : « L’usage scolaire du wolof ou du serer au Sénégal, du berbère ou de l’arabe dialectal au Maroc ou en Algérie, du créole en Haïti (et dans certaines écoles défavorisées de Guadeloupe, de la Martinique et de la Réunion) et bien sûr des langues indiennes en Guyane constitue donc le tremplin nécessaire à l’apprentissage du français, d’abord à l’oral, puis dans sa forme écrite. »9 Une langue native, n’a donc de place légitime à l’école que comme « tremplin » vers le français, unique « langue de la promotion sociale », sa conception politique des langues excluant en fait toute forme de bilinguisme (voire trilinguisme) égalitaire reconnu et promu institutionnellement (cela ferait des enfants, sans force ni résistance culturelle!). Et c’est justement parce que les écoles immersives forment de vrais locuteurs, des individus capables de parler réellement ces langues minorées au bord de la disparition dans une égalité au moins symbolique avec le français, qu’il les trouve à la fois absurdes et dangereuses. « Au nom du réalisme, de l'efficacité et de l’unité nationale », il convient « d'imposer le français comme seule langue de l’État dans toutes les écoles, les tribunaux et les institutions de la République ». Cela est vrai pour la France mais aussi, on l’a vu, bien au-delà, partout où existe le français ; il est beau et bon que toute autre langue s’incline devant lui. Bentolila nage en fait en pleine idéologie coloniale.
Catalan versus langues régionales de France
Aussi peut-il sembler étrange – mais c’est mal le comprendre – qu’à chaque fois (à croire qu’il n’a pas d’autres exemple à fournir), il oppose la situation du catalan en Espagne à celle de nos langues, corse compris : « Si l’introduction de la langue catalane dans les écoles de l’autonomie fut légitime et juste, c’est parce qu'elle était l'aboutissement d’un processus de transformation politique, administrative et sociale ». Cela est faux, car la création d’écoles en Catalogne a accompagné et non suivi ce mouvement qui, soulignons-le, jusqu’à une date très proche, n’était pas indépendantiste (ou plutôt les indépendantiste n’y était qu’une faible minorité), mais l’est devenu du fait de la remise en cause des acquis autonomistes (en autres en matière linguistique). Certes nous ne sommes d’aucune façon dans une dynamique politique du même type, mais pourtant il est tout à fait légitime de comparer le long processus qui a porté à la reconnaissance du catalan comme langue de communication et de culture à tous les effets, et celui qui depuis un siècle et demi et, pour ce qui est des occitans, à travers des liens toujours entretenus avec les cousins catalans, discrètement et non sans de multiples difficultés, tente de se frayer un chemin en France. Et c’est d’ailleurs cela qui fait tant peur en France (et envie ! voir ici Pourquoi tant de haine ? Les événements de Catalogne vue de France) : le spectre aujourd’hui purement fantasmatique d’un scénario à la catalane. Car ce que Bentolila admire en Catalogne (ou feint d’admirer) c’est ce qu’il redoute par dessus tout en France. C’est la raison pour laquelle il répète d’ailleurs que la « revendication » de l’enseignement des langues régionales est « purement idéologique ». Et d’ailleurs, que veut-il dire exactement par « idéologique » ? Bien sûr en sous main il s’agit de dénoncer le régionalisme, voire l’autonomisme et demain, sans nul doute (le mot à déjà été prononcé plusieurs fois dans les médias cette semaine) le « séparatisme » latent que contiendrait cette demande. A propos des Corses et de leur revendication du corse à l’école, il parle même « d’égoïsme idéologique », car pour lui cela ne saurait se faire qu’au détriment des élèves et en particulier des élèves les « les plus en difficulté », « les plus défavorisés ». Or précisément, le reportage entendu ce jour sur France Culture faisait parler une inspecteur d’académie ventant le succès dans une école d’enseignement prioritaire à Moissac de la pratique de l’occitan associé à la valorisation des langues de primo-arrivants (espagnol, arabe dialectal…).
Ne soyez pas égoïstes, sacrifiez vos langues !
A l’égoïsme linguistique de ceux qui veulent promouvoir les patois, Bentolila oppose l’idéologie (c’en est une évidemment !) du sacrifice nécessaire et du consentement à ce sacrifice : ces langues qui auraient pu potentiellement concurrencer le français, écrit-il ici et ailleurs,
« on les sacrifia au nom d’un idéal républicain : une langue, une école, une armée. Doit-on considérer que ce fut une décision injuste et arbitraire? Non! J’affirmerais aujourd’hui que ce fut au contraire une décision pertinente et éclairée. Élire le français comme notre langue commune fut en effet faire le choix du rassemblement. Éduquer en français dans nos écoles fut une décision de partage culturel et d’égalité des chances. Apprendre à défendre la nation en français fut un facteur de mixité sociale. » Il est clair que l’école que nous avons connue et que nous connaissons encore se caractérise par « le partage culturel et l’égalité des chances » ! Quand à la mixité sociale des soldats de la république chacun put la constater, par exemple lors de la première guerre mondiale, où les inégalités sociales ont d’abord permis à tout ceux qui le pouvaient, de s’embusquer pour échapper au massacre ! Et ce que Bentolila dit ici est d’autant plus drôle (si l’on veut) qu’il parle par ailleurs, en fait dans les mêmes textes, de la violence et de l’inégalité insupportables introduites partout où l’on oblige des enfants à apprendre à lire et écrire dans une langue qu’ils ne parlent pas ! Cela ne concerne justement pas les écoles immersives où la parole est toujours première et englobante. Mais, par contre, n’est-ce pas ainsi que s’imposa le français à toutes les populations, en fabriquant presque autant d’inégalité qu’elle en supprimait ? L’école de la République, moteur de « partage culturel » et « d’égalité des chances » ! Du gâchis oui, le grand gâchis des langues et cultures, de France et d’ailleurs. Et je me tais, sinon je vais moi aussi tomber dans la répétition compulsive.
Jean-Pierre Cavaillé
PS) Une dizaine de posts ont été ici consacré à la défense de la méthode immersive et aux écoles immersives Calandreta. Voir le plan du site.
1 Arte, Sans doute parce que dans les cas, il lui semble que la langue française est attaquée et meurtrie par des idéologies qu’il combat : le féminisme pour l’écriture inclusive, le régionalisme (voire pire!) pour l’enseignement des langues régionales.
2 Mon corpus : « L’école et les langues régionales : maldonne », Le Monde 4 mai 2001 ; « L’école ne sauvera pas le patrimoine linguistique », La Lettre de l’éducation, 28 mai 2001 ; « Les langues régionales, confusions et illusions », L’Express, 31/01/2014 ; « Inégalités linguistiques », Constructif, n° 12, novembre 2005 ; « Les langues régionales, confusions et illusions », site CI-FODM, 23 novembre 2016 ; « Le corse de la maternelle à l’université ? », La Croix, 19 février 2018 ; « Les langues régionales à l’école, un combat inutile et douteux », JDD, 29 mai 2021. Je signale par la suite ces articles par titre du média et année. J'ai omis son bouquin La Langue française pour les nuls, 2012, qui contient aussi exactement la même matière textuelle.
3 Aussi : « … convient-il, au nom du réalisme et de l'efficacité, d'imposer le français à l'exclusion de tout autre instrument linguistique ? » (la réponse est oui ! Évidemment), Constructif 2005. « … au nom du réalisme, de l'efficacité et de l'unité nationale, convient-il d'imposer le français, comme seule langue de l'État dans toutes les écoles, les tribunaux et les institutions de la République? ». C’est, répond-il, l’option, « la plus pertinente », L’Express, 2014.
4 « L'histoire, et plus particulièrement l'histoire coloniale, a traité de façon très inégale les différentes langues du monde. Certaines ont ainsi confisqué à leur seul usage les cercles officiels de la communication, chassant du même coup d'autres langues de ces lieux de pouvoir », Constructif 2005 ; « L'histoire a traité de façon très inégale les différentes langues de notre pays. Le français a ainsi confisqué à son seul usage les cercles officiels de la communication, chassant du même coup d'autres langues de ces lieux de pouvoir. C'est le cas du breton, du basque, de l'occitan », L’Express 2014.
5 « Corse, basque, breton, créole : ces instruments de communication minorés, que l'on nomme communément dialectes ou patois, sont en fait des langues qui ont manqué de chance. Elles partagent avec les langues dominantes les mêmes structures fondamentales et le même potentiel de communication, mais elles ont été longtemps - et sont encore - confinées à un usage de proximité et de connivence », Le Monde 2001 ; « Tous ces instruments de communication minorés, que l'on nomme dialectes ou patois, sont en fait des langues qui ont manqué de chance. Elles partagent avec les langues dominantes les mêmes structures fondamentales et le même potentiel de communication, mais elles ont été longtemps – et sont encore – confinées à un usage de proximité et de connivence », Constructif 2005.
6 « L’école ne sauvera pas le patrimoine linguistique », art. cit. 2001. voir note précédentes pour les redites.
7 « La création d’isolats scolaires en Bretagne, en Occitanie ou ailleurs ne se justifie ni sur le plan pédagogique (la plupart des élèves ont pour langue maternelle le français) ni sur le plan social (la langue de promotion est le français) ». Le Monde 2001; « Quant à la création d'isolats scolaires en Bretagne, en Occitanie ou ailleurs, cela tient d'une mise en scène qui feint de promouvoir une langue maternelle, alors que la plupart des élèves découvrent avec peine une langue qui leur est étrangère », Constructif 2005..
8 « Une langue déteste qu'on lui concède un statut de papier qui ne correspond pas à de vrais territoires sociaux, culturels, économiques... qu'on l'inviterait sincèrement à conquérir », Le Monde 2001 ; « Une langue déteste qu'on lui concède un statut de papier qui ne correspondrait pas à de vrais territoires sociaux, culturels, économiques… », Constructif 2005 = L’Express 2014 = JDD 2021 !
9 La Croix 2018.