Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Mescladis e còps de gula
Mescladis e còps de gula
  • blog dédié aux cultures et langues minorées en général et à l'occitan en particulier. On y adopte une approche à la fois militante et réflexive et, dans tous les cas, résolument critique. Langues d'usage : français, occitan et italien.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Archives
Visiteurs
Depuis la création 616 009
Newsletter
30 octobre 2019

Ceija Stojka : le sort fait aux Roms (et au romanes !)

Ceija1

 

Mots et images d'une rescapée du génocide

 

Amenza ketane taj na korkouri

ke feri ketane same surale

kopatschi karing o tscheri

paji pi stanka marel pe,

aj tu, tu gelantar a lumasa.

 

 

 

Nous tous ensemble et non seule

car ensemble seulement nous sommes forts

l’arbre se dresse vers le ciel,

l’eau meurt contre le rocher,

et toi tu vas de par le monde.

(extrait d’une chanson de Ceija, CD Ceija Stojka, Me Dikhlem Suno, 2000, Non Food Factory)

 

Ceija Stojka est une artiste et auteure rom de premier rang, disparue en 2013. Ceija (prononcez Chaïa, qui signifie la fille) est née en 1933 d’une famille lovara qui se déplaçait avant guerre en voiture à chevaux à travers l’Autriche, surtout en Basse Autriche, en Styrie et au Burgenland. Ces Roms menaient une vie proche, pour faire un comparaison parlante, de celle de nombreuses familles sinté ou manouches à la même époque : un peu de commerce de chevaux (les Lovara tirent leur nom du mot « ló », cheval en hongrois), et surtout beaucoup de « chine », c’est-à-dire du petit commerce et de la quête de porte-à-porte, assurés par les femmes. Mais en 1939 les Roms sont assignés à résidence et la famille se fixe à Vienne, dans le 16e arrondissement. Le père, Wackar, transforme la roulotte en cabane pour gagner en discrétion. Cela ne sera certes pas suffisant : en 1941 Wackar est déporté à Dachau (1941) et assassiné au centre de mise à mort de Hartheim (1942). Sa femme Sidi, à laquelle on envoie ses cendres par la poste, déploie des trésors d’ingéniosité pour se cacher avec ses six enfants, jusque dans les tas de feuilles mortes du Kongrezpark voisin (c'est ce que représente le tableau de Ceija qui illustre le post). Mais cela ne suffit pas non plus. Toute la famille est arrêtée et envoyée à Auschwitz, où Ceija voit mourir du typhus, après une contamination délibérée, son petit frère Ossi. Sa soeur Mitzi est envoyée à Ravensbrück puis à Buchenwald, ses deux frères, Hansi et Karli, se retrouvent eux-aussi à Buchenwald. Elle et sa sœur Kathi restent avec leur mère. Après un transfert à Ravensbrück, elles échouent à Bergen-Belsen, où les Anglais les libèrent après des mois passés sans nourriture, survivants parmi les montagnes de cadavres. Sa mère et ses quatre frères et sœurs en réchapent aussi, miraculeusement, lorsqu’on sait que 16 % à peine des Roms d’Autriche seulement échappent à l’anéantissement hitlérien.

La vie reprend sans aide ni compensation, sans aucune reconnaissance publique, mais avec le reproche récurrent d’être « encore » là. Ceija vend des tapis sur les marchés, se marie, a trois enfants et, comme les autres survivants, dans cette société autrichienne fort peu encline à s’intéresser au sort des Roms, elle se tait, elle serre les dents sur l’agonie sans nom vécue dans les camps, jusqu’à ce qu’elle entreprenne, à la fin des années 80, de mettre par écrit, en allemand, alors qu’elle ne fréquenta l’école que quelques mois dans sa vie, son expérience concentrationnaire et ses souvenirs d’avant et d’après le génocide1. Le résultat laisse pantois : dans une langue simple, percutante, sans pathos, à hauteur d’enfant, Ceija dit l’indicible des camps et conte la vie des Roms, des voitures à chevaux jusqu’à la motorisation et, pour la plupart, la sédentarisation.

Initialement destinés à un usage familial, ces écrits seront conduits jusqu’à la publication grâce à la rencontre d’une journaliste et chercheuse, Karin Berger, qui venait la trouver pour l’interviewer et qui put lire les feuilles détachées déjà écrites. Outre cette aide décisive, Berger consacra à Ceija deux beaux films documentaires, qu’il faut voir, même si l’on ne connaît pas l’allemand (un sous-titrage en anglais est disponible sur le DVD qui rassemble les deux2) : Ceija Stojka. Das Porträt einer Romni(Ceija Stojka. Portrait d’une Romni)3 et Unter den Brettern hellgrünes Gras (Sous les planches l’herbe est plus verte)4. Ceija a composé successivement deux récits suivis : Ist das die ganze Welt ? (1988, C’est ça le monde ?) et Reisende auf dieser Welt (1992 Voyageurs en ce monde), tous deux republiés avec de longues entretiens, sous le titre général de Wir leben im Verborgenen (2013, Nous vivons cachés)5. L’ouvrage est paru en français en 2018 et il faut impérativement le lire. Berger a aussi recueilli de vive voix le récit de l’expérience extrême de Bergen-Belsen, Traüme ich, dass ich lebe ? Befrei aus Bergen-Belsen (2005) : Je rêve que je vis ? Libérée de Bergen-Belsen6. Ce fut le premier titre disponible en français, traduit comme l’autre par Sabine Macher. Parallèlement à ce travail d’écriture, Ceija produit une œuvre picturale, peut-être plus puissante encore que ces écrits, tout aussi autodidacte et dont les thèmes sont les mêmes, exactement les mêmes, au point de former un ensemble compact, l’écriture envahissant d’ailleurs souvent les dessins et les toiles. La plus grande partie est l’expression de l’horreur des camps, là encore saisie au niveau d'un regard d’enfant : la hauteur des bottes des gardiens SS est vertigineuse, elles peuvent même être le sujet du tableau. D’autre toiles font éclater les couleurs de la vie perdue et retrouvée d’avant et d’après. J’ai découvert cette œuvre, à Paris, avec le public français, à l’occasion d’une magnifique exposition de La Maison Rouge, en 20187 ; comme les autres visiteurs, j’étais médusé, saisi, transi d’émotion. Dans ces dessins et tableaux, la graphie de Ceija, je l’ai dit, est très présente, une écriture phonétique approximative, généralement en allemand, qui donne une idée sans doute fidèle de ses textes avant leur correction orthographique par Karin Berger. D’ailleurs, il serait très intéressant d’avoir quelques photographies de quelques unes des pages des manuscrits, ce que je n’ai trouvé nulle part (peut-être l’auteure ne souhaitait-elle pas les montrer ?).

Les récits sont régulièrement ponctués de phrases en romanes (romanes vlax / lovara), surtout lorsque Ceija donne la parole à sa mère dans les camps, où les Roms ne communiquent pratiquement que dans leur langue. Inutile en effet de préciser que, comme tous les Roms (Tsiganes) parlant quelque variété de romani čip sont au moins bilingues, Ceija connut évidemment l’allemand autrichien « dès le berceau » dit-elle, expliquant qu’en effet, toutes les interactions avec les gadjé se faisaient en allemand, même si l’on parlait romanes en famille. Ces interventions en langue romani, dans le texte, sont toujours très émouvantes, qui disent la détresse, la terreur et le courage immense de Sidi. Ainsi, le jour où l’on s’apprêtait à gazer les Roms d’Auschwitz : « Agana awillas o zeito, igren arne anen dumaro. Wast dei chutilen e murie zocha (L’heure est arrivée, il faut me donner la main et vous accrocher à ma robe). Elle nous regardait avec ses yeux bleu clairs, remplis de larmes » (p. 34, toutes les citations son empruntées à l’édition de 2018). Au dernier moment, il y eut ce jour-là contre-ordre. Une autre fois, lors du trajet en train pour Ravensbruck, « notre maman a dit : Feima sutei anen agana o swundo Del feri side batschas brelles : Peut-être maintenant le bon Dieu nous aidera, il faut juste qu’on y croie très fort » (p. 40.) Sidi, raconte sa fille, répétait aussi souvent : « Muro lascho Del schudin mure duje schawen ei garn dreijin ingge : Bon Dieu, s’il te plaît aide mes deux garçons. Peut-être qu’ils sont encore en vie » (p. 58), etc.

En fait, ces passages en romanes sont demeurés dans la graphie initiale de l’auteure, une écriture phonétique approximative établie à partir du code allemand. Au vu des soins intensifs prodigués pour la correction de l’allemand et… du français dans la traduction, cela est évidemment très choquant. Le problème, une fois de plus, est celui de la dignité des langues minoritaires et, par là, bien sûr, de ceux qui les parlent, puisqu’il est jugé tout à fait acceptable qu’aucun code graphique strict ne soit appliqué là où la moindre distorsion dans la langue majoritaire ne serait pas tolérée. Ainsi, dans les récits de Ceija, un même mot est-il graphié de diverses manières ; pire encore, des mots sont coupés en deux : « scha wen » (pour schawen : fils) ou « da ra » (pour « dara » dans l’expression « na dara » : n’aie pas peur – qui devient dans l’édition française « na da re » !), etc. Une telle désarticulation lexicale n’est pas acceptable, ou alors, il faudrait que l’allemand soit rendu de la même façon, comme il vient sous la plume de Ceija, ce qui serait, comme je l’ai dit, très intéressant mais rendrait le déchiffrement un peu compliqué (Berger a raconté sa première expérience de lectrice du texte allemand : « Ceija a sa propre orthographe, elle a passé peu de temps à l’école et elle écrit phonétiquement. Je finis par comprendre que le mieux, c’est de lire le texte rapidement et à haute voix. ça fonctionne très bien ! Soudain les phrases s’ouvrent et les lettres assemblées font sens », p. 256). Ce que cela révèle – et cela est plus encore évident dans l’édition française – est que les extraits en romani ne sont pas là pour être lus pour eux-mêmes, mais juste pour illustrer le texte, lui donner une couleur romani. Or cela est terrible, juste terrible, parce que cette langue à ce point négligée au profit des langues nationales, est justement celle que l’on a voulu anéantir dans les camps en même temps que ses locuteurs.

Plus encore, on peut dire que Ceija fut incontestablement une militante en matière de langue et de culture romane. Berger, qui entendait Ceija parler romanes chez elle en famille, mais qui pourtant lors de son compagnonnage au long cours ne l’a pas apprise (du moins suffisamment pour informer son travail d’éditeur), lui a posé la question de l’importance du romanes pour elle. Elle lui a ainsi répondu : « ça dépend de mon humeur. Si je suis de très bonne humeur à la maison et que je ressens de bonnes vibrations envers la famille, alors je leurs sers plutôt du romani, et ils le reçoivent et me le rendent gentiment. Si je suis en colère, alors je parle souvent aussi en allemand. […] On ne laisse dépérir aucune langue, ni l’une, ni l’autre. […] j’aime les deux langues. c’est une grande erreur des Roms en Autriche qu’ils ne l’assument pas. Comme ça ils parlent toujours allemand, toujours allemand, et ils oublient le romani. Je crois qu’il y a plein de jeunes qui ne le parlent carrément plus. » (p. 189-190).

Chaque fois qu’elle a pu le faire (c’est-à-dire pas si souvent), elle s’est elle-même exprimée dans cette langue en public, notamment à l’occasion d’un entretien de 1998 avec Mozes Heinshink pour la radiodu Romano Centro, que l’on peut écouter en ligne (Phonogrammarchiv, site de l’ÖAW) : Amari odjori sas nasvali (Nos âmes étaient malades). Une partie de l’entretien a été transcrite par Heinschink dont il faut saluer le travail inlassable de collecteur et de linguiste des variétés de la langue romani parlées en Autriche, et publiée dans le journal du Romano Centro (n° 76, juin 2013), que l’on trouve aussi en ligne. Je donne cette transcription, avec sa traduction française dans un autre post, car les propos de Ceija sont, une fois encore, remarquables (on peut donc à la fois écouter sa voix et lire le texte). Elle a par ailleurs procuré aux linguistes du Romano Centro, un glossaire manuscrit de son parler8. Ces linguistes - Dieter Jamlwachs, Petra Cech, Mozes F. Heinschink - ont produit un énorme travail autour de la langue : fixation d’une graphie, dictionnaires, grammaires, méthodes d’apprentissage, collectage et publications de contes, etc. Cela est très considérable, et sans aucun doute lié aux droits acquis par la minorité Rom et Sinto en Autriche et la comparaison s’impose avec la France où l’on ne peut qu’établir un lien entre le refus de reconnaître l’existence des minorités linguistiques et le peu de soin apporté à la romani čip, et en particulier de la variété sinto / manouche qui reste sans doute la plus parlée ici et pour laquelle, aujourd’hui encore, il n’existe quasiment rien9.

Mais surtout, Ceija était aussi chanteuse, et elle chantait en Romani, des chansons traditionnelles, mais aussi et surtout certaines composées par elle-même ou sa sœur. Un beau CD, très beau même – la voix de Ceija, sa façon de chanter se démarque fortement des formes anciennes folklorisées10 – , fut enregistré, que l’on peut encore facilement se procurer : Me Dikhlem Suno : J’ai eu (lit. vu) un rêve, titre de l’une de ses propres chansons. Sur le livret du CD, les paroles d’une partie d’entre elles sont rapportées, aussi notées sur une base graphique allemande (voir l’extrait cité en exergue). Lors d’un entretien avec Karin Berger, Ceija a longuement parlé de l’importance des chansons en romani pour elle et dans sa famille, de l’appropriation mémorielle de chants plus anciens, désormais indissociable du génocide : « Dans les chants traditionnels, le Rom exprime tout ce qui lui fait mal, ses blessures, toute sa peine. Il ne s’y reflète que ce que les Roms ont vécu. Tante Gescha chantait souvent une chanson pour ses frères qui ont été assassinés dans les camps. Elle la chantait aussi pour osn père et pour sa mère. Tant que l’on chante une personne qui n’est plus en vie, on pense à elle, elle est toujours là » (p. 232). C’est en chanson que l’on déplorait les disparus des camps et Ceija résume les lamentations des femmes, leur désespoirs et ce qu’elles chantaient aussi pour se redonner du courage : « la prochaine s’écriait : « Na daran ! N’ayez pas peur ! Nous aussi on est roms, et on n’a pas peur. Aussi forts qu’ils soient, ceux qui viennent, on saura se défendre. » Une autre dit : « Den patscha ! Ça suffit maintenant, du calme ! Vous n’avez pas encore assez déchiré votre coeur ? Pensez aux enfants aujourd’hui, vous avez besoin de la force, il faut en élever des nouveaux » » (p. 232).

Karin Berger, dans l’ouvrage publié en 2013, ne cache pas les limites de ses compétences linguistiques en matière de romanes et elle reconnaît bien volontiers que cela constitue un problème. Dans le texte de sa main qui clôt le volume (Voyages dans la Kaiserstrasse, voyage entre les mondes), l’éditrice raconte ses difficultés lorsqu’au moment de mettre la dernière main au texte avant sa publication, elle sollicite l’aide de Ceija pour établir les passages en romenes et prend l’exemple suivant qui, en effet, laisse songeur : « Gopadscha (arbres) par exemple, je l’avais écrit avec un « b doux, comme je l’entendais quand elle parlait. Mais donnant un petit coup sur la table Ceija dit : « Mais non, le bois est dur, il faut l’écrire avec un p dur ! » (p. 265). Évidemment, de tels principes de notation, pour poétiques qu’ils soient, sont plutôt discutables, mais peut-être aussi Ceija avait-elle sa façon de prononcer ce mot, que l’on trouve dans les lexiques sous la forme kopača (le p est bien là, et un k, dur comme le bois, qui se dit justement kaš en romanes !)… C’est pourquoi d’ailleurs, pour la réédition des textes, Berger dit dans sa préface avoir demandé à Dieter Halwachs de normaliser la graphie du romanes, mais celui-ci lui aurait conseillé de conserver la graphie originale, en se contentant d’ajouter quelques segmentations de mots. Pour ma part, j’ai juste constaté que les plus grosses erreurs de la première édition n’avaient pas été corrigées. Mais à ce sujet, un détail mérite d’être souligné, ce passage important sur la question de l’écriture du romanes a tout bonnement été supprimé de la traduction française, sans doute parce que jugé sans intérêt. Qui en effet aurait quelque chose à foutre en ce pays des belles-lettres de la correction de la langue des Roms ?11 Il ne reste que le seul remerciement de Berger aux linguistes du Romano Centro, mais comprend-on pour la transcription et traduction d’un poème inséré dans le livre, improvisé en romani par Ceija au moment du tournage de son premier film (Portrait d’une Romni). Ce poème, que je rapporte ci-dessous avec sa traduction, est en effet graphié dans le livre (édition allemande, reprise en français), selon un code s’approchant de la codification utilisée par les linguistes cités dans leurs publications, mais non entièrement (pas de signes diacritiques : il offre plutôt un moyen terme, pour une réalisation graphique normée voir ici le texte de l’itv de Ceija). Ainsi, avec une parfaite incohérence, deux codes assez étrangers l’un à l’autre sont-ils utilisés pour rendre le romenes dans un même volume. Mais bon sang, une fois encore, que dirait-on si l’on faisait la même chose pour la langue de Goethe, ou celle de Molière ?

 

J.-P. Cavaillé

 

 

Slobodoj Mange

Taj gadaj but bersch pala godo
so mukle ame, kana avri avilarn,
igen pharo sas o trajo
pale palpale te rakhas andi luma,
andi schukar luma,
ka o selenimo barol,
ka tsch’ avel manusch pre ame
kon pale ame mundarel.

De mindig i dar andi ame si.

Me schoha tschi birij
te me kado te bistrav.
Schoha nitschi.
Taj mek trajij
no mindig pe kado si te gindij,
so kerde amenca,
o Hitler taj leske manuscha !

Me a lumatar mangav,
hot e manuscha aminti te len
puterde jakhenca
te schana perdal paj luma taj te dikhen,
hot kecavo
aba schoha te na avel pi luma.

Sako manusch si te gindij ande,
slobodoj mange,
me avres te mundarav
taj te lav lengo trajo.



J’ai la liberté
Et bien des années après, une fois libérés, c’était très difficile de devenir dans le monde, dans le beau monde, où le vert pousse, où personne ne nous menace et désire nous assassiner. La peur est toujours en nous. Je ne réussirai jamais à oublier cela. Jamais. Tant que je vivrai je penserai à ce qu’ils ont fait de nous, ce Hitler et ses gens. Ce que je désire du monde est que les gens fassent attention et qu’ils gardent les yeux ouverts sur le monde qu’ils traversent et qu’ils veillent à ce que cela ne se reproduise jamais. Chacun doit penser en soi : j’ai la liberté de tuer quelqu’un d’autre et de lui prendre sa vie.

 

 

 

 

 

2 Der Österreichische Film, Edition der Standard, Filmarchiv Austria, # 172, 2010.

3 Vienne, Navigator Film, Johannes Rosenberger, 1999, 85 min.

4 Vienne, Navigator Film, Johannes Rosenberger, 2005, 52 min.

5 Éditions Picus, Vienne. Le second récit paraît sous un titre légèrement différent : Reise in eine neues Leben : Voyage vers une nouvelle vie.

6 Premier texte paru en français : Je rêve que je vis ? Libérée de Bergen-Belsen. traduit de l’allemand par Sabine Macher, Plounéour Ménez, Paris, Editions Isabelle Sauvage, 2016.

7 Voir le catalogue de l’exposition : Gerhard Baumgartner, etc., Ceija Stojka : Une artiste rom dans le siècle, Paris, Fage éditions, 2018.

8 Petra Cech et Mozes F. Heinschink la remercient d’ailleurs dans leur introduction de leur dictionnaire : Wörterbuch der Romani-Varianter der Österreichischen Lovara. Lovari – Deutsch – English, Wien, Romano Centro, 2002.

9 Voir Jérôme Segal, « Roms d’Europe : le cas autrichien », Les Temps Modernes, 2014/1 (n° 677), p. 116-125.

10 « Les textes de mes chansons sont en romani, mais elles sont quand même très différentes des chansons traditionnelles. Par la langue et la forme tonales, elles sont modernes. Il y a aussi de la mélancolie dedans mais pas de la même manière », p. 250.

11 « Die Orthografie der in Romanes-Sprache verfassten Sätze hatte ich in den Erstausgaben gemeinsam mit Ceija nach ihrer phonetischen Realisierung gestaltet. [passage sauté dans la traduction :] Trotz nun bereits entstandener Schreibregeln folgte ich für die neue Ausgabe dem rat des Linguisten Dieter Halwachs, diesen Shreibstil grünsätlich beizuhalten. Er fügte lediglich fehlende Segmentierungen von Wörtern ein. »

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité