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Mescladis e còps de gula
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  • blog dédié aux cultures et langues minorées en général et à l'occitan en particulier. On y adopte une approche à la fois militante et réflexive et, dans tous les cas, résolument critique. Langues d'usage : français, occitan et italien.
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5 janvier 2015

Anti régionalisme primaire dans le Monde Diplo

carteeuroperegions1

La carte illustrant l'article (voir détail infra)

Anti régionalisme primaire dans le Monde Diplo

Je pensais que l’on pouvait reprocher bien des choses au Monde Diplo, mais en tout cas pas la qualité de son information. J’y ai souvent lu en effet des articles fouillés et sérieux, comme dans nul autre journal d’expression française, surtout portant sur des questions de politique internationale, des papiers remarquables où la complexité des situations et des conjonctures est finement analysée.

Le spectre de l’ethnolibéralisme

Mais il est vrai que ce journal se tient toujours sur le fil du rasoir, toujours prêt à se laisser envahir et submerger par ses obsessions idéologiques, en particulier sa faiblesse à l’égard des États autoritaires, pour peu qu’ils affichent des politiques antilibérales. Aussi fus-je certes peiné pour la réputation du Diplo, mais non autrement surpris de trouver dans son numéro de novembre un long article de deux grosses pages de Paul Dirkx intitulé : Comment la machine bruxelloise et les séparatismes s’alimentent mutuellement. États en miettes dans l’Europe des régions (on le trouve en intégralité sur ce blog). Le titre annonce la couleur : il s’agit, au lendemain des consultations écossaises et catalanes, à grands coups d’amalgames, de mettre peu ou prou tous les « régionalismes », « autonomismes » et « indépendantismes » européens dans le même sac : celui de l’ « ethnisme » ou plutôt de ce que l’auteur nomme « ethnolibéralisme ». Dirkx est pourtant bien obligé de faire des distinctions, ne serait-ce qu’entre les régionalismes ou séparatismes de droite et de gauche, entre ceux – dont il doit bien reconnaître qu’ils sont devenus plutôt rares – qui défendent ouvertement une conception ethnique de la nation et tous ceux qui mettent en avant un idéal de société ouverte et plurielle. Mais en fait il ne tient aucun compte de ses propres distinctions, car inéluctablement, pour lui, derrière ces images attractives se dissimule un ethnicisme qui ne dit pas son nom et derrière les partis qui affichent leur anti-néolibéralisme (en Écosse ou ailleurs) c'est encore le néolibéralisme qui est à l'oeuvre, du seul fait que ces partis sont régionalistes ou séparatistes. Tout se passe derrière et en sous-main. A la fin il n’y a pas de « régionalisme » ou de « séparatisme » qui ne soit « ethnolibéral », alors que, cela est bien connu, les vieux États-nations européens, et les partis qui en défendent l’intégrité contre l'Europe et les régions, comme ils le démontrent tous les jours, sont de solides remparts contre les identités ethniques et le néolibéralisme !

Ce partage du monde est tellement grossier que je ne suis même pas sûr de l’intérêt qu’il y a de le contester, sinon qu’on le trouve en effet partout exprimé : il est en passe de devenir un élément de propagande souverainiste pour la restauration des vieux États-nations dans leur toute-puissance perdue à la fois contre l’Europe et contre tous les mouvements, les plus variés qui soient, indépendantistes, autonomistes, régionalistes voire même ceux qui s’en tiennent, comme le nôtre, à revendiquer des droits linguistiques et culturels (mais sur la carte qu’il donne, nous sommes néanmoins rangés parmi les « revendications autonomistes d’audience variable »).

La thèse, nous la connaissons depuis longtemps, elle n’a rien de nouveau, ni d’original : j’ai déjà eu l’occasion de montrer combien elle obéissait à une logique complotiste d’un simplisme effrayant : l’Europe (« la machine bruxelloise ») et – dans une gradation de l’horreur – les régionalistes, autonomistes, séparatistes, tous ethnicistes par définition, travaillent main dans la main pour détruire les États et livrer les masses inermes aux griffes du néo-libéralisme sauvage. Ce montage caricatural repose sur le postulat selon lequel les États nations à l’ancienne offriraient la seule protection à la mise en coupe réglée du monde social par le capitalisme sauvage… Caricatural, car il n’est pas bien difficile, sans même aller chercher Marx, de rappeler que le capitalisme le plus impitoyable s’est pourtant fort bien développé dans le passé à la faveur desdits États et que les mesures sociales en effets mises en cause partout aujourd’hui n’ont certes pas été offertes sur un plateau aux citoyens par leurs gouvernements, mais ont été conquises de haute lutte, imposées par le bas à des élites sociales largement solidaires, hier comme aujourd’hui, du patronat et de la finance. On voit partout des politiques néolibérales imposées par les gouvernements actuels des États-Nations, et l’auteur est lui-même obligé de reconnaître que l’indépendantisme écossais est étroitement lié à la lutte contre Thatcher et Blair.

C’est bien ce que mettent en évidence aussi les exemples privilégiés par l’auteur : la Belgique, qu’il connaît le mieux et qu’il met surtout en avant[1], et la France. Celle-ci, en particulier, est un pays où – quoi qu’il dise – le processus d’autonomisation régionale est justement quasi inexistant, si on le compare aux autres pays européens. L’imposition sans aucune consultation, en l’absence de tout débat citoyen, de la réforme territoriale des régions en 2014 en est la démonstration la plus flagrante. Aussi est-il pathétique que Dirkx doive se rabattre sur une stupide propagande a posteriori – l’application pour téléphone « nomme ton territoire » qui semble avoir d’ailleurs fait le plus grand flop – pour dénoncer la soi-disant braderie régionaliste du gouvernement français actuel.

Il serait sans aucun doute plus judicieux de soutenir que le néolibéralisme (qu’il resterait d’ailleurs à définir de manière un tant soit peu précise, tout comme l'ethnisme) imprègne toutes les formes d’organisation politique, des plus locales jusqu’aux plus internationales, en passant bien sûr par les États, et que c’est donc à tous ces niveaux qu’il faut agir, lorsque l’on prétend le combattre.

 

Pas de démocratie pour les (supposés) antidémocrates

La question politique de fond, qui est tout de même celle de la démocratie, est entièrement escamotée par ce type d’approche. Le but même de l’argumentation est d’ailleurs de procéder à cet escamotage. Toute légitimité démocratique est de fait niée a priori aux mouvements autonomistes ou séparatistes alors que, par contre, les actions les moins démocratiques des États Nations pour empêcher à leurs citoyens d’accéder à l’autodétermination sont spontanément justifiées. Cela n’est, à la limite, même pas raisonné dans le texte de Dirkx, qui d’entrée de jeu envisage la partition de l’Espagne ou de la Grande-Bretagne comme étant de l’ordre de l’« impensable », un impensable devenu hélas oh grand hélas « non seulement pensable, mais réalisable ». Évidemment, cet « impensable » (qui ici veut dire inadmissible ou inacceptable et non évidemment, à proprement parler impensable) est celui de l'auteur, car cela fait bien longtemps que beaucoup y pensent sérieusement comme une chose parfaitement souhaitable et réalisable. De même ne peut-il s’empêcher d’établir des relations entre ces processus et ceux de prise de pouvoir des extrêmes-droites, reprenant en sourdine – et même d’ailleurs à haute et claire voix – la filiation supposée entre ces mouvements et nazisme. Pour nombre d’entre elles le récit de reductio ad hitlerum, fut-ce au prix des plus grandes falsifications, est absolument impossible – et l’auteur doit bien en convenir (par exemple pour les Catalans, les Basques, les Écossais, etc.), mais là encore cela ne change rien à son interprétation globale et à ses constantes insinuations nauséabondes.

Ce qui lui permet ainsi de refuser toute légitimité à l’autodétermination des peuples, c’est-à-dire l’application du principe démocratique lui-même à ceux qui la réclament est la conviction que toutes ces forces politiques d’émancipation qui se disent démocrates, en réalité ne le sont pas. Le ton est donné d’emblée dans l’article par le renvoi au breton Yann Fouéré (1910-2011), figure qui présente l’intérêt majeur dans la polémique d’associer un passé pour le moins controversé au sujet du rôle joué lors de la seconde guerre aux positions ethnicistes exposées dans l’Europe aux cent drapeaux, en faisant comme si cet ouvrage de 1968 pouvait être considéré comme l’étendard des militants régionalistes et séparatistes de tout poil. Dirkx cite ainsi une déclaration du groupe parlementaire de l’Alliance libre européenne (ALE), associée au parlement européen aux Verts (eux-mêmes donc gravement compromis !), dirigée par le corse François Alfonsi (et où figure, entre autres, Gustave Alirol du Parti Occitan) : « Nous nous concentrons sur l’autodétermination, parce que nous pensons que tous les peuples ont le droit de décider de leur propre avenir. Ils ont le droit de choisir démocratiquement et sans contrainte le type de gouvernement et le type de société dans lesquels ils entendent vivre. » Pour Dirkx, c’est là de « l’angélisme » communicationnel de façade, qui dissimule des convictions ethnicistes chevillées au corps. Ah bon ? Encore faudrait-il le prouver.

 

Double langage et paranoïa complotiste

Je veux bien, après tout, que l’on dise que les membres de la ALE tiennent un double discours. J’accepte la supposition, parce qu’elle n’est que l’application à un cas particulier d’une règle générale. J’ai en effet la conviction que tout activisme ou militantisme politique, quel qu’il soit (et j’insiste là-dessus, quel que soit son positionnement politique), implique un clivage entre ce que l’on se dit entre partisans et ce qui est déclaré publiquement. Je ne peux développer ici ce qui me paraît une donnée anthropologique, qui ouvre la porte, j’en ai parfaitement conscience, à toutes les lectures paranoïaques et complotistes. Celles-ci n’en sont pas moins fausses ! Car il peut y avoir un abîme entre ce qui se dit effectivement d’en l’entre soi et ce que l’on est accusé de s’y dire par ses ennemis : il n’est en effet pas question d’accepter comme vrai sans plus de preuve ce que les groupes engagés dans l’action affirment au sujet du discours caché de leurs adversaires. Du reste l’affirmation du crypto-ethnisme de la ALE est de ce point de vue une pure construction de ses ennemis. Je parle de ce que je connais, pour le coup, par expérience : le Parti Occitan est membre de la ALE, je fréquente certains de ses militants, je lis leur littérature et je mets au défi qui que ce soit de dégager la moindre trace d’ethnisme dans l’idéologie de ce parti. On me dira, sur mes propres bases théoriques : certes, puisqu’il s’agit d’une doctrine secrète ! Je réponds que l’existence d’un discours à usage interne, n’implique nullement que celui-ci soit tenu secret ; il se diffuse aujourd’hui comme jamais à travers les réseaux sociaux et ne demeure secret qu’en de très rares cas. Il n’y a aucun ethnicisme dissimulé chez les Verts ou chez les militants du Parti occitan ; l’accusation est purement arbitraire et repose sur le seul fait de la revendication de droit culturels et linguistiques, c’est-à-dire de droits démocratiques reconnus formellement par des dispositifs de droit international. Ce qu’ils doivent mettre en veilleuse est à tout le moins, pour bien de leurs militants, l’ampleur de leur colère et de leur dégoût face au spectacle désolant de l’effondrement des langues et des cultures soutenu activement par des élus et des administrations qui, le cas échéant, prétendent publiquement faire le contraire (comme je l’ai dit, à chacun son double langage !).

Évidemment, j’aurais pu me faciliter la tâche et me contenter d’affirmer que les théoriciens du complot (ici l’équation Europe, « Régions », néolibéralisme) projettent leur perception obsessionnelle et fantasmatique dans les discours de leurs adversaires, même et surtout lorsque chacune des paroles de ceux-ci en apporte le démenti. Ce qui est indiscutable. Ainsi lorsqu’une Françoise Morvan crédite d’un crypto-fascisme tout forme de militantisme breton. Cela est absurde et discrédite sans doute plus Françoise Morvan elle-même que ses cibles de prédilection. Mais je préfère néanmoins soutenir qu’en effet, il existe toujours un décalage, en tout militantisme, quelle que soit son obédience, entre deux niveaux de langage. Les âmes pures invoqueront l’impératif de transparence du discours démocratique. Mais celui-ci est tout au plus un idéal régulateur : dans la réalité il en va autrement, car il nous est publiquement impossible, quel que soit notre engagement, de parler comme nous parlons entre militants. Il existe toujours un décalage entre ce qu’il nous semble acceptable de déclarer publiquement hic et nunc et les idées que nous cherchons à faire accepter (sachant que si elles étaient déjà acceptées, bien sûr que nous n’aurions pas à militer pour elles ! Et encore une fois, cela est vrai de toute forme d’engagement public).

République, peuple et démocratie contre territoire, tradition et langue

Un détail de l’argumentation visant à montrer que les indépendantistes qui défendent un « nationalisme ‘civique’ », ne sont des démocrates qu’en apparence, me semble révélateur à la fois de l’inconséquence et de l’indigence de la position défendue par Dirkx : ce nationalisme ne parviendrait « à se réclamer pleinement des mots ‘république’, ‘peuple’, ‘démocratie’, etc., que par un détournement au moins partiel des valeurs de l’État-nation à la française », alors qu’en réalité, il resterait largement fondé sur les notions de « territoire, de traditions et de langue ». D’abord, il faut qu’il sache que les notions de « république », de « peuple », de « démocratie », « etc. » (on voudrait savoir d’ailleurs ce que contient cet « etc. ») ne sont évidemment pas la propriété exclusive de l’appareil conceptuel et du système de valeur de « l’État-nation à la française » ; il existe d’autres traditions théoriques pour penser la république et la démocratie, en particulier dans le monde anglo-saxon, et qui forment des références tout aussi importantes aujourd’hui pour les militants autonomistes et indépendantistes que celle de la France toute jacobine, où justement l’articulation entre république, peuple et démocratie est rendue si problématique par le dogme de l'unité et d’indivisibilité républicaine, qui exclut l’existence a priori de toute minorité et justifie en fait la récusation de toute forme de démocratie locale effective. Évidemment, je comprends que cela puisse être une grande blessure narcissique, mais il est possible de parler de république, de peuple et de démocratie, en se référant à des modèles alternatifs à « l’État nation à la française ». En outre laisser entendre que celui-ci se distingue radicalement d’un autre modèle qui s’appuierait sur les notions de « territoire, de tradition et de langue », est évidemment faux, car c’est justement par l’invocation à la fois de l’intégrité du territoire national, de l’unicité et exclusivité de la langue française et de la tradition républicaine centralisatrice que les partisans de l’État-nation « à la française » récusent, comme Dirkx, toute légitimité aux revendications culturelles régionales.

Car pour un militant culturel et linguistique comme je le suis, le scandale démocratique réside là ; dans ce qui est d’abord un désintérêt souverain pour les questions culturelles, ou plutôt dans le refus de considérer les revendications linguistiques et culturelles autrement que comme de simples et uniques instruments à visées ethnistes et ethnolibérales. Plus encore, le simple fait de porter une revendication linguistique est considéré comme relevant d’un ethnicisme qui ne dit pas son nom. Cela est évidemment délirant car, à ce compte là, il faudrait combattre toute différenciation linguistique et culturelle, à commencer bien sûr par sa propre langue nationale, ses propres traditions, toutes, quelles qu’elles soient (et pas seulement, en triant les « bonnes » républicaines, des « mauvaises » ethnicistes), ses propres constituantes culturelles ; or, je le répète, c’est au nom même, en réalité, d’une interprétation moniste de ce que devrait être la langue, la culture et la tradition nationales qu’est combattue toute alternative pluraliste.

Mais ce que je déplore avant tout, est ce que l’on pourrait nommer non seulement le déficit de réflexion sur la diversité culturelle de la position représentée par Dirkx (car en la matière rien ne le distingue de tant d’autres, même s’il publie en français et en anglais), l'anémie, l'atonie, le manque total d’appétit et d’intérêt de ceux qui la défendent pour le problème de la disparition des langues et de tout ce qu'elles emportent avec elles. S’il en était autrement, d’une façon ou d’une autre, ce problème serait au moins évoqué et bien sûr il interviendrait dans la production des arguments, ce qui n’est, ici à tout le moins, aucunement le cas. Aussi, pour qui place son engagement principal dans la culture, dont la langue n’est que l’élément premier, et non justement dans les prises de positions relevant du marché des idéologies politiques (sans perdre de vue toutefois que toute prise de position en matière de langue et de culture est bien sûr ipso facto politique), tout débat s’avère en fait impossible. Comment en effet se battre contre un adversaire qui ne vous voit pas (puisqu’il s’obstine à regarder ailleurs ou à voir quelqu’un d’autre à votre place), un adversaire pour lequel vous n’existez en fait même pas ? Le problème n’est certes pas nouveau, mais il ne s’en pose pas moins. Comment imposer la réalité du fait culturel minoritaire à ceux qui le nient, dès lors qu’ils le réduisent au rôle de paravent idéologique au profit d’une vision ethnique, voire ethnolibérale du monde ?

Jean-Pierre Cavaillé



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[1] Il lui a consacré un ouvrage que je n’ai pas lu : La concurrence ethnique. La Belgique, l’Europe et le néolibéralisme, Broissieux – Bellecombe en Bauges, Éditions du Croquant, 2012.

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Commentaires
A
"tout débat s'avère en fait impossible".<br /> <br /> <br /> <br /> Tout débat est impossible parce que tout débat mettrait à terre la construction idéologique sur laquelle repose la france "une et indivisible" : car ce concept de "république une et indivisible", quand même, ça sonne extrèmement fasciste et totalitaire, non ? Où est l'idée de contrat à la base de toute notion démocratique ?<br /> <br /> <br /> <br /> La construction de l'Etat-"nation" france est tout sauf démocratique, c'est le résultat d'une entreprise coloniale. Un empire ne subsiste que par un Etat centralisé.<br /> <br /> <br /> <br /> Ce qui n'est pas démocratique, c'est bien le système républicain français, et ce dont à peur ce système, c'est de la démocratie.
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P
Bravo !<br /> <br /> <br /> <br /> Toujours un plaisir de vous lire.
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