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Mescladis e còps de gula
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  • blog dédié aux cultures et langues minorées en général et à l'occitan en particulier. On y adopte une approche à la fois militante et réflexive et, dans tous les cas, résolument critique. Langues d'usage : français, occitan et italien.
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23 février 2010

Provençal et posture « scientifique »

 PASTISPROVENCAL

Provençal et posture « scientifique »

 

            Je viens de lire un petit article bien intéressant de Médéric Gasquet-Cyrus intitulé : « Le provençal et les langues méditerranéennes à Marseille : contacts réels et fantasmés »[1]. Marseille est une ville qui s’enorgueillit volontiers de son plurilinguisme et même, pour le provençal comme pour le français, du mélange, du « pastis » de langues et d'une prétendue « créolité », impression nourrie par la vieille thèse de l'empreinte du grec et de fortes influences méditerranéennes : italien, génois, arabe, etc. On voit tout de suite les enjeux : « En ces temps où les questions d’intégration sont au cœur des débats, « l’illustration par la langue » revêt des enjeux idéologiques et identitaires évidents : une langue « mixte », « métissée » voire « créolisée » attesterait du contact entre groupes différents et justifierait certaines attitudes ». Bien que l’auteur n’en dise guère plus sur ce point, on imagine qu’il s’agit de la défense et promotion de la mixité des communautés, de leurs cultures et de leurs langues, mises en œuvre, entre autre par les groupes musicaux qui utilisent le provençal et appartiennent à la mouvance occitaniste.

           En fait, l'étude montre que l’influence de ces contacts effectifs de langue est très faible sur le provençal et accrédite l’approximation quantitative déjà établie par Philippe Blanchet : le latin constituerait 65 % des emprunts du provençal, le français 25 %, les idiomes italiens 3 % seulement, le grec 1 % à peine – malgré la grécité si souvent revendiquée –, au même niveau que les idiomes germaniques et l’arabe, le gaulois ne serait qu’un minuscule résidu (0,3%), comme l’espagnol (0,25%)[2]. On pourrait pousser plus finement l’analyse et se demander s’il serait possible de  mesurer les échanges entre le provençal et le nissart, voire le languedocien (d’autant plus que Blanchet les considère comme des langues différentes du provençal), ce qui peut-être (ce n’est vraiment qu’une hypothèse) modifierait la quantité des emprunts au français et aux idiomes italiens.

           Quoiqu’il en soit, dit l’auteur, « Marseille peut être définie comme une ville multilingue dans la réalité des pratiques et plurilingue dans les représentations » (p. 64)[3]. Je dois dire que je saisis mal le passage dans la démonstration (mais il est vrai que l’auteur renvoie à d’autres de ses études), parce qu’évidemment la faible mixité de la langue (du provençal et du français, en l’occurrence) n’empêche a priori nullement le plurilinguisme éventuels des pratiques linguistiques (le bilinguisme étant une pratique extrêmement répandue à Marseille, on souhaiterait avoir des informations sur le trilinguisme et plus. Peut-être existe-t-il de telles études, je parle ici en ignorant).

          La leçon tirée, en tout cas, de ces influences sur le provençal, fantasmées comme massives, et pourtant bien maigres (exception faite du français), est énoncée avec les mots de Le Dû et Le Berre : « Les langues ne se rencontrent pas seulement dans la réalité directement observable. Leurs contacts dans l’imaginaire sont également complexes et importants à connaître »[4]. La distinction s’impose en effet et la remarque est pleine de bon sens. L’auteur commence du reste son article par la constatation qu’il y a « souvent des distorsions entre les faits linguistiques et les discours sur les langues » (p. 51), et en tire quelques considérations méthodologiques bienvenues : « les discours font intégralement partie du contexte linguistique et, partant, de l’objet de la linguistique. On doit donc, dans la mesure du possible, s’attacher à décrire les conditions d’émergence des représentations linguistiques, identifier les énonciateurs (privés ou officiels), définir leurs motivations sous-jacentes et repérer les argumentations sur lesquelles ils s’appuient » (p. 49). Certes, et c’est bien la raison d’ailleurs pour laquelle le lecteur de l’article reste quelque peu sur sa faim car il apprend peu de chose, ici au moins, sur les « énonciateurs » et sur leurs « motivations », comme si l’auteur se retenait d’entrer plus avant dans des considérations sociales et idéologiques conflictuelles.

          Mais surtout on s’étonne qu’il n’applique pas ses propres recommandations à la définition de son propre objet : le provençal et donc, forcément, la quaestio vexata de ses rapports avec l’occitan. En effet, l’affaire est réglée par une note liminaire pour le moins surprenante où l’invocation de la science sert étrangement, en l’occurrence, à récuser la distinction entre « faits linguistiques » et « discours sur les langues ». Je cite intégralement cette note de bas de page : « J’emploierai ici provençal et non occitan. Au-delà d’un quelconque engagement partisan hors de propos, il s’agit de respecter la réalité du terrain et d’avoir la seule posture « scientifique » possible : celle qui tient aussi compte des facteurs sociolinguistiques essentiels dans la définition de ce qu’est une langue, et notamment la conscience linguistique partagée par une communauté et un glossonyme spécifique » (p. 51, c’est moi qui souligne). Je ne juge pas ici sur le fond, c’est-à-dire sur la pertinence ou non de faire du provençal une langue à part entière (thèse défendue, entre autres, par Ph. Blanchet, comme on le sait), mais l’auteur ne nous fera pas croire qu’il n’y a dans sa démarche aucun « engagement partisan », dès lors qu’il écarte la question des faits linguistiques invoqués dans les premières lignes de son texte, pour ne retenir que le discours dominant sur la langue (évidemment l’adjectif « dominant » est très important, puisqu’il existe bien au moins une représentation alternative de la langue parmi ses locuteurs mêmes : ceux qui font du provençal un dialecte de l’occitan, sans compter ceux qui disent – apparemment moins nombreux qu’ailleurs en zone d’oc – parler « patois »). Toute l’insuffisance démonstrative de cette note, à mon humble avis, est révélée par le « aussi » : il s’agit, affirme l'auteur, d’adopter une posture qui tienne « aussi compte des facteurs sociolinguistiques essentiels dans la définition de ce qu’est une langue ». Il est donc d’autres facteurs, eux-mêmes sociolinguistiques ou proprement linguistiques, mais qui seraient moins essentiels ? Sans ce « aussi » on pourrait croire en tout cas que, pour la « science » telle qu’elle est invoquée, il y aurait « langue » (et non dialecte) dès lors qu’il y a une « conscience linguistique » partagée par une communauté et un « glossonyme » spécifique. Autrement dit, est engagée là une définition de la langue substantiellement extérieure à la langue même, puisque c’est sa « représentation » qui est invoquée et son nom. Que cela soit insuffisant est tellement criant, qu’il n’est pas trop d’un « aussi » pour signifier qu’il y a d’autres paramètres à prendre en compte ! La posture est d’autant moins scientifique qu’elle se refuse de tenir compte, en les balayant d’une revers de la main, sur le terrain sociolinguistique, des représentations alternatives existantes et du fait, autrement dit, qu’il y a du dissensus dans la communauté elle-même des locuteurs (et des sociolinguistes !). La prétention à l’adoption de la « seule posture scientifique » possible est ainsi un pur coup de force, une disqualification fort maladroite de toute approche alternative.

 D’autres postures sont évidemment possibles, tout aussi « scientifiques », et il en est même de « plus scientifiques » – si tant est qu’il puisse y avoir du plus et du moins en un tel domaine – : ce sont évidemment celles qui n’escamotent pas la linguistique au profit d’une sociolinguistique… sans linguistique ! Je pense en particulier à la position qui récuse la séparation de la linguistique et de la sociolinguistique et conçoit la linguistique elle-même et en elle-même comme science sociale : injonction fameuse de Labov, accueillie et développée, entre autres, par la théorie praxématique élaborée par Robert Lafont et pratiquée aussi par Henri Boyer l’éditeur du recueil, approche autrement plus exigeante d’un point de vue théorique et méthodologique. Celle-ci permet, en l’occurrence, de dégager, à partir de l’analyse de la production du sens dans les actes de paroles (avec la fameuse substitution du praxème au lexème), les conflits et les enjeux idéologiques des conflits autour des noms des langues (des « glossonymes ») et donne ainsi les moyens, me semble-t-il, de ne pas se laisser prendre grossièrement les pieds dans le tapis de l’engagement partisan, tout en montrant, en même temps, que l’on ne saurait, en matière de langue, ne pas prendre parti dans les conflits de noms et de représentations, même et surtout si l’on se drape dans la toge de la scientificité.

 La note citée en est un bon exemple, mais aussi, dans le même article, lorsque l’italien est considéré dans sa « langue standard » mais aussi dans « les dialectes piémontais, génois, et napolitain, ainsi que le sarde et le corse » (p. 59). Génois, piémontais et napolitain, pour l’auteur, sont donc des dialectes de l’italien, alors que le sarde et le corse, apparemment, sont des langues à part entière, sans doute parce qu’elles seraient – le conditionnel s’impose – considérées comme telles par leurs locuteurs[5]. En fait, il s’agit là de la simple reproduction des clivages et des hiérarchies instituées, répondant en partie aux représentations dominantes, en partie à la législation en vigueur actuellement en Italie, bref rien qui ne soit scientifiquement satisfaisant.

           J’avoue que ces remarques, venues d’un pur béotien de la sociolinguistique comme moi, sont bien prétentieuses et outrecuidantes. Je les espère néanmoins susceptibles de donner lieu à une discussion plus savante et plus fructueuse.

 

Jean-Pierre Cavaillé

 


 

[1] Langues et contacts de langues dans l’aire méditerranéenne. Pratiques, représentations, Gestions, éd. par H. Boyer, L’Harmattan, 2004.

[2] Les mots d’ici, Edisud, 1995, p. 48.

[3] Rappelons la distinction, telle qu’elle s’est désormais établie (je cite Wikipedia : entrée « Multilinguisme » : « « Multilinguisme » réfère à la présence, dans une aire géographique donnée, grande ou petite, de plusieurs variétés linguistiques (formes de la communication verbale, quel qu’en soit le statut) ; et « Plurilinguisme » réfère au répertoire de variétés linguistiques que peuvent utiliser les locuteurs - incluant la ’langue maternelle’/première et toutes celles acquises ultérieurement, là encore, quel que soit leur statut à l'école et dans la société et à quelque niveau que ce soit.”

[4] Jean Le Du, Yves Le Berre, « Contacts de langues en Bretagne », Travaux du Cercle Linguistique de Nice, n° 9, 1987, p. 18.

[5] Le recueil contient également un article – celui-ci véritablement affligeant –, de Marco Giolitto,  « Langue d’hier ou ressource identitaire ? Quelques images du piémontais chez des jeunes turinois » (p. 151-172). Affligeant, d’abord le contrat dressé d’un désintérêt et même d’une hostilité radicaux des lycéens turinois auxquels sont proposés des cours de piémontais (lequel est présenté, évidemment sans aucune justification linguistique, comme un « dialecte »). Mais que vaut une étude qui se fonde, selon ce qu’en dit l’auteur lui-même, sur « un petit nombre de jeunes » : combien ? Apparemment, même si la chose est difficile à évaluer, au dessous de la dizaine. Sélectionnés selon quels critères ? Aucune présentation ni justification de la méthode d’échantillonnage n’est fournie. D’emblée la promotion des « dialectes » est présentée comme un « replis » identitaire opposé « au développement de la construction européenne ». Même si son nom n’est jamais utilisé (pourquoi ?), l’adversaire principal est ici la très puissante et redoutable Lega Nord, et cela fausse bien sûr toute la démarche car ,évidemment, bien des défenseurs des langues et dialectes minorées en Italie sont farouchement pro-européens et aux antipodes du replis localiste. La conclusion de l’article est sans appel : « les témoignages recueillis nous montrent clairement que l’intérêt pour le piémontais chez les jeunes est presque nul. […] Nos informateurs l’ont comparé au latin, à l’arabe : c’est un signe d’éloignement dans le temps (latin) ou dans l’espace (l’arabe). Cela montre que le piémontais n’est plus un élément constitutif de la société, au moins dans le sentiment des jeunes » Dès lors la sentence tombe sans appel : « La création de cours de piémontais dans les écoles ne répond pas à un besoin réel de la société, mais plutôt à la mise en œuvre d’une stratégie régionaliste avec des finalités purement politiques et non pas culturelles », p. 170. On connaît ici la chanson, dont on nous rabat les oreilles depuis qu’existent des mouvements et associations de promotion culturelle des langues : « la langue est pour vous un paravent et un instrument politique et la société n’a pas le besoin « réel » (qui décide des besoins linguistiques « réels » de la société, et comment ?) de vos langues ». Il est vrai que la Lega Nord, en position de force institutionnelle et idéologique (c’était déjà le cas en 2004), fausse toutes les données, mais on s’attendrait, de la part d’un sociolinguiste, à un peu plus de distance : il me fait ici penser, exactement, aux linguistes du XIXe siècle, qui croyaient constater et appelaient à la fois de leur vœux la mort des « patois » et surtout y travaillaient eux-mêmes activement. Bel lavoro ragazzo !

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Commentaires
V
La question de l'unité ou de la pluralité des langues d'oc reste ouverte.
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T
Que cela plaise ou non, de très nombreux linguistes patentés (je ne parle donc pas de moi), sans doute une majorité, parlent d'occitan et de langue occitane pour désigner l'ensemble des parlers d'oc.<br /> <br /> Quant à l'argument majeur de Giolitto, qu'effectivement je ne connais ni d'Ève ni d'Adam,consistant à dire "chacun chez soi et les vaches seront bien gardées", il est évidemment irrecevable, les sciences humaines et sociales ne sont pas cloisonnées, du moins pas dans l'institution où je travaille, et de toute façon, chacun, dans ces domaines, avec les lectures qui s'imposent et de la réflexion, peut avoir des choses à dire, pertinentes ou non (mais les professionnels ne sont pas à l'abri de dire eux-mêmes des choses qui manquent de pertinence, voir l'article de Giolitto en question). Et puis, il n'y a pas, pour le sujet qui nous concerne, d'un côté les locuteurs qui devraient faire leur métier de locuteur et ne pas se prononcer sur les questions scientifiques et de l'autre les sociolinguistiques brevetés qui seraient les seuls admis à dire leur sentiment sur la production de leur pair. Même s'ils s'y emploient les professionnels n'ont pas le monopole de leur science.<br /> <br /> Le béotien de la sociolinguistique, du fond de son village occitan
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V
Les précisions apportées par Marco Giolitto sont bien utiles pour saisir toute la portée de l'argumentation développée dans l'article... <br /> <br /> <br /> <br /> Pour ma part, ce que je ne comprends pas ou plutôt ce que je vois d'un mauvais oeil, est la volonté des occitanistes de voir une loi figer l'usage du terme d'occitan alors que les linguistes ne sont absolument pas d'accord avec ce vocable ! Pourquoi Paris devrait aussi tracer les frontières des patois ?
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D
Le bref aperçu que j'ai pu avoir de votre travail ne me permet pas de juger en profondeur de sa qualité.<br /> <br /> Ce que je sais, en revanche, c'est que J. P. Cavaillé a une connaissance approfondie de l'Italie pour en avoir étudiée l'Histoire et la sociologie, me semble-t-il, et y avoir vécu.<br /> Un coup d'oeil aux articles en italien, ou traitant de l'Italie permet de s'en convaincre :<br /> http://taban.canalblog.com/archives/italia/index.html. <br /> <br /> Il est également connaisseur du dialecte toscan : http://taban.canalblog.com/archives/2008/01/26/7701929.html.<br /> et s'intéresse de manière générale au fait dialectal en Italie : <br /> http://taban.canalblog.com/archives/2010/02/25/17045072.html<br /> http://taban.canalblog.com/archives/2007/10/12/6513113.html<br /> http://taban.canalblog.com/archives/2009/11/16/15825873.html#comments<br /> <br /> entre autres.
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M
Je poste ici, dans un forum occitaniste, (sujet dont je ne suis pas spécialiste et que je ne vais donc pas traiter) mon commentaire, pour la seule et unique raison que l’auteur de ce blog, un dénommé Jean-Pierre Cavaillé, que Google me dit être spécialiste de dissidences religieuses et de tromperies entre Renaissance et Lumières, a écrit, dans le cadre d’un compte-rendu, une note consacrée à ma contribution aux actes d’un colloque qui a eu lieu en 2002 à Montpellier. Ce dénommé Cavaillé définit mon article « affligeant », puis débite une série d’âneries très affligeantes auxquelles je dois répondre, ne fût-ce parce qu’il m’attaque personnellement, sans me connaître, sans avoir la moindre idée de quelles sont mes positions idéologiques, etc. Commençons par sa profession : s’il est spécialiste de dissidences religieuses et tromperies, et surtout, comme il se définit lui-même « un béotien de la sociolinguistique », dont les remarques « sont prétentieuses et outrecuidantes », ce serait fort utile qu’il se consacre à rédiger des comptes-rendus sur des sujets qu’il connait. En milanais on dit : « ofelé, fa-l to mesté », orfèvre, fais ton métier, au lieu de s’occuper de questions que l’on ne maîtrise pas. Mais, tant que cela ne me concerne pas directement, qu’il fasse bien entendu ce qu’il veut. La chose change quand on s’adresse à moi dans de tels termes. Notre béotien ne connait rien de la situation sociolinguistique turinoise. Mais il doit donner à tout prix son opinion. C’est le typique jacobin français donneur de leçons qui doit expliquer au monde entier comment il faut se comporter. Il n’a aucune idée de quel est le rapport de forces entre les différentes langues ou dialectes au Piémont, mais qu’est-ce qu’il fait ? Il prend ce qu’il connait, l’occitan, et en applique la situation aux autres langues. Si chez lui, dans son village occitan, c’est comme ça, dans le monde entier ça doit être comme ça. C’est la façon de penser des enfants de l’école maternelle, mais ça c’est le niveau intellectuel de bon nombre d’universitaires français. Notre béotien de la sociolinguistique veut montrer qu’il connait la politique italienne (sujet dont il s’y connait autant qu’en sociolinguistique) et cite la Ligue du nord, qu’il définit « très puissante et redoutable ». Comme l’article a été écrit en 2002, en ce moment-là la Ligue du nord se trouvait à son minimum historique (aux élections de 2001 elle a reçu 3,9%) et n’était donc ni puissante ni redoutable. Quiconque prendrait la peine de vérifier sur place le rôle que le piémontais joue à Turin auprès des jeunes, avant d’écrire n’importe quoi, verrait que mes commentaires n’ont aucune implication idéologique, ils ne décrivent que l’usage linguistique des lycéens. Et comme la phrase finale (« bel lavoro ragazzo »), écrite en italien pour montrer que notre spécialiste des dissidences religieuses a une connaissance profonde de la langue italienne, implique aussi qu’il veut montrer que le grand professeur s’adresse au petit étudiant en le sermonnant pour avoir volé la confiture, je ne peux que dire à notre dénommé Cavaillé que je ne suis plus un « ragazzo » depuis longtemps et surtout que je n’ai pas de leçons à prendre de quelqu’un qui visiblement n’a aucune idée du sujet dont il disserte. Magnifique compte-rendu, mon cher béotien !
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