Langues et cité : grandeur et misère de l’occitan
Grandeur et misère de l’occitan
A propos de : Langues et cité n° 10, décembre 2007, « L’occitan ».
Langues et cité est une publication modeste (12 pages, mais étrangement la pagination ne figure pas), fort bien réalisée. Il s’agit du bulletin de l’observatoire des pratiques linguistiques, réalisé sous l’égide de la Délégation Générale à la Langue Française et aux Langues de France (soit le doux acronyme de DGLFLF), téléchargeable en pdf, mais envoyé aussi gratuitement sur demande (olivier.baude@culture.gouv.fr). Il présente de courts articles synthétiques rédigés par des spécialistes, mais veillant à rester accessibles aux non-spécialistes ; de la vulgarisation si l’on veut, mais au meilleur sens du terme. Privé de toute illustration, constitué de textes serrés rangés en colonne, le bulletin est cependant bien austère, aussi austère qu’une revue scientifique destinée aux spécialistes, dont elle n’a pas cependant l’ambition. Langues et cité comble sans aucun doute un manque, mais se situe dans un entre deux qui en limite le rayonnement. Ses numéros pourraient sans aucun doute être plus épais, les articles plus fouillés (et donc plus longs), la présentation plus attractive, bref passer du statut de bulletin à celui de revue, mais je mets ma main à couper que ce qui manque à ses concepteurs et promoteurs (Xavier North, son directeur de publication, Olivier Baude et Jean Sibille ses rédacteurs en chef, etc.), est ce nerf de la guerre dont la DGLFLF semble décidément si dépourvu.
Une non langue
La page de titre, non signée, présente la « singularité de l’occitan » : il est « donné comme non langue, dialecte, patois, autre chose que lui-même, néant. A commencer par ceux qui le parlent ». Pourquoi en effet tant de gens pourtant informé tordent-ils la bouche à ce point quand ils prononcent le mot, font le geste de lui mettre des guillemets, ou prennent soin de dire que ce sont d’autre qu’eux qui parlent d’occitan ? Ce fut par exemple récemment le cas de Henriette Walter lors d’une intervention à Roussac. Ceux-là préfèrent en général parler de langues ou de parlers d’oc au pluriel, soit qu’ils militent effectivement pour l’affirmation d’une pluralité essentielle (ce que l’on appelle faussement l’occitan, serait en fait constitué de langues séparées, distinctes, ainsi que le défend Philippe Blanchet dans ce numéro, voir infra), soit qu’ils se refusent à utiliser un terme, dont ils décrète qu’il est « politique » (cela semble le cas d’Henriette Walter). Le seul fait d’utiliser le singulier est dans ce dernier cas apparemment conçu comme un engagement idéologique dont la « science » doit se garder. Mais il faudrait alors nous expliquer, par des arguments scientifiques, les motifs qui interdisent d’affirmer l’existence d’une communauté linguistique suffisamment étroite pour permettre l’utilisation du singulier. Or, étonnamment, ces arguments ne sont jamais fournis, ou plus exactement, comme on le verra, invariablement, arrivé à ce point, la linguistique renonce à elle-même au profit d’une utilisation partisane des représentations sociales. Car il ne faudrait surtout pas croire que la vision idéologique de la langue est une prérogative des occitanistes.
On comprend en tout cas que ce qui est pour le militant une exaspération infiniment renouvelée, soit pour le chercheur une incitation à l’étude. Car cette dénégation présente en effet «un intérêt emblématique du point de vue de la sociolinguistique, c’est-à-dire d’une science de la langue indissociable du politique, de l’éthique et de l’esthétique, car on ne peut penser une langue en elle-même, en dehors de ses pratiques sociales ». Dans cette démarche la mise en perspective historique est évidemment fondamentale. Elle est esquissée par Jean Sibille dans une présentation générale de la langue (« L’occitan : qu’es aquò ? »), qui conclut ainsi : « Par l’étendue de son territoire historique (un tiers du territoire national peuplé par un quart de la population), par l’ancienneté de sa tradition écrite, par la richesse de sa littérature, la langue d’oc n’est pas tout à fait une langue régionale comme les autres, c’est la face cachée de l’héritage latin en France, c’est le « masque de fer » de la langue française ». La réponse à la dénégation de l’existence même de quelque chose comme une langue d’oc est du même coup esquissée : il s’agit de raisons foncièrement politiques, et ce n’est pas demain, que le masque de fer (une expression de Bernard Cerquiglini, voir sur ce blog « L’invention du francien, une contribution de la linguistique historique à la mythologie nationale ») pourra espérer retrouver une quelconque liberté de mouvement. Il faudrait pour cela un bouleversement idéologique dont nous sommes, en France en général et dans les régions occitanes en particulier, au plus loin. Autrement dit – il faut voir les choses en face –, le masque de fer du français a toutes les chances de mourir en restant privé de toute visibilité publique, car son très mauvais état de santé est indéniable et lié sans aucun doute à sa captivité, mais d’abord à sa supposée inexistence en tant que langue, intériorisée par la majorité des derniers locuteurs dont ce fut, justement, la première langue. Même ceux qui s’y intéressent et utilisent Internet, lorsqu’ils sollicitent leur moteur de recherche, continuent à entrer le mot « patois », comme le prouve le fait, pour moi assez étonnant, que l’expression « patois limousin » soit de très loin la plus récurrente qui conduise au présent blog.
L’enquête « Familles »
Si le masque de fer n’est pas censé exister, on ne s’étonnera donc de ne pas disposer d’une enquête complète et fiable concernant le nombre de locuteurs. « Nous ne savons pas combien il y a d’occitanophones dans ce pays », comme le constate Philippe Martel. Plusieurs articles se penchent sur la seule étude exécutée à grande échelle disponible : l’enquête « Familles » réalisée en 1999 par l’INED et l’INSEE, qui pour la première fois intégrait des questions sur les langues parlées par les personnes interrogées. Mais elle n’a porté que sur des échantillons étrangement découpés à la représentativité contestable et tous les intervenants font part de leur déception devant les lacunes et grandes imperfections de l’enquête. Pour l’occitan, l’estimation fut dans un premier temps de 526 000 personnes, puis de 789 000 sur une population de … 14 millions d’habitants[1]. En 1920 le grand linguiste Jules Ronjat comptait plus de 10 millions de locuteurs. Et dire qu’il se trouve un sénateur périgourdin pour affirmer que la langue se porte parfaitement bien et n’a nul besoin de loi de tutelle… Pour approximatives qu’elles soient, ces données suffisent à écarter au moins les deux thèses extrémistes qui font cause commune : l’occitan comme langue morte et l’occitan comme langue florissante.
Une des choses qui ressortent de l’enquête – mais franchement, il suffit d’écouter autour de soi pour la constater – est le déficit de conscience linguistique, le fait que l’énorme majorité des interrogés (70 %) désigne leur langue comme « patois », là où l’on connaît ailleurs la forte concurrence d’une dénomination de langue (catalan, breton, basque, alsacien, corse…). Comme le font remarquer C. Alén Gabarato et H. Boyer, « l’utilisation d’un glossonyme n’est pas un acte anodin » : occitan est sérieusement concurrencé dans la région intéressée par « provençal » et par le « pseudo-désignant métalinguistique « patois », désignant stigmatisant, vecteur privilégié de l’unilinguisme français ». Un article de Jean Calvet et Philippe Blanchet est consacré à l’analyse des données provençales de l’enquête et parvient à un nombre inférieur à 100 000 locuteurs du « provençal », soit 2, 20 % de la population ; le provençal arrivant ainsi derrière l’anglais (644 000 locuteurs) et derrière aussi (mais encore au coude à coude) l’arabe (mais quid du berbère ?), l’espagnol et l’italien.
Quaestio vexata
Ces auteurs parlent du provençal comme d’une langue à part entière et de langues d’oc au pluriel. La vieille querelle que nous avons déjà évoquée est donc reconduite, et il ne saurait en aller autrement, entre ceux qui considèrent le provençal (le gascon, etc.) comme une langue distincte et ceux qui en font un dialecte de l’occitan. Blanchet est d’ailleurs l’auteur d’un autre article dans le bulletin où il réitère sa position, désormais bien connue (« Une ou plusieurs langue(s) d’oc ? »). Sans vouloir entrer ici dans le débat, je remarquerai seulement la faiblesse méthodologique de cette position, telle qu’elle apparaît de manière éclatante dans cette (trop) courte intervention. En effet, Blanchet se refuse, ou plutôt renonce, explicitement, à s’appuyer sur les critères internes, c’est-à-dire strictement linguistiques pour établir la différence entre langue et dialecte : de sorte que la théorie linguistique « classique » (y en a-t-il d’autres, je veux dire de proprement linguistiques ?) est taxée de positivisme et révoquée. Et Blanchet de poursuivre ainsi : « un examen serré des textes des théoriciens montre que, selon la plupart d’entre eux, les langues distinctes les unes des autres sont des constructions sociopolitiques fondées sur les représentations sociales, les institutionnalisations, et sur des projets glottopolitiques qui relèvent d’analyses « externes » de type sociolinguistiques ». L’auteur qui, notons le, affecte de se placer dans une position subalterne et externe vis à vis des « théoriciens », ou du moins de « la plupart d’entre eux » (argument du nombre, du quasi consensus, facile à manier quand on ne cite personne) opte donc pour des critères de distinction qu’il appelle sociolinguistiques… et qui ne le sont pas, car la sociolinguistique ne consiste pas que je sache, à considérer comme une donnée scientifique les représentations que les locuteurs se font de leurs propres langues, ou plutôt en l’occurrence les représentations conformes à la thèse que l’on veut défendre. La sociolinguistique ne se contente pas d’enregistrer ces représentations (de même qu’en aucun cas on ne peut appeler sociologie l’enregistrement de ce que les acteurs sociaux disent de leur situation sociale) mais en produit, ou devrait en produire, l’analyse à la fois sociale et linguistique. C’est bien du reste ce que Blanchet prétend faire, mais ne fait pas, se limitant à prélever dans les enquêtes sociolinguistiques les données qui servent son propre engagement, qui est la défense du provençal d’abord et secondairement des autres parlers occitans comme idiomes séparés : « On peut […] proposer de cultiver la spécificité complémentaire d’une langue locale minoritaire : focaliser qualitativement sur une langue de connivence, sur des espaces de proximité, pour stabiliser une diglossie acceptée, d’où une approche polynomique où les variétés locales surtout orales sont promues comme marqueurs d’une « authenticité » symbolique ».
La chose étrange et remarquable est, qu’au fond, les occitanistes tant abhorrés (car Blanchet constitue sa position contre tous ceux qui parlent d’une langue occitane, et de ce point de vue elle est clairement relative à ce qu’il appelle le « projet occitan » qu’il cherche à décrédibiliser par tous les moyens, mais cette dépendance montre aussi toute la faiblesse de la démarche et encore une fois son absence totale de scientificité) sont tout aussi favorables – sauf exception – à la pratique d’une langue de connivence locale, et même s’ils n’acceptent pas de gaîté de cœur la situation diglossique (c’est-à-dire du statut social subalterne de la langue), ils savent qu’elle est de toute manière une donnée factuelle. Par contre, ils se sont donnés les moyens, par la normalisation graphique, d’une communication interdialectale, qui en effet, par son existence même, récuse la loi d’airain de la diglossie, selon laquelle la langue dominée n’a pas à s’écrire, sinon pour exprimer quelques plaisantes patoiseries dans une graphie calquée de la langue dominante. Que cet espace de communication, qui est désormais une réalité et non pas un vague « projet », reste ultra-marginal, par le nombre de locuteurs et de lecteurs qu’il mobilise, est une évidence sociolinguistique qu’il ne s’agit pas d’escamoter ici. Même si la conclusion de Blanchet est beaucoup trop excessive pour être autre chose qu’une flèche polémique, elle n’est bien sûr pas erronée quant au fond : « Toutes les enquêtes suggèrent que, massivement, les populations ne partagent ni dénomination, ni conscience, ni projet à dimension et à caractéristiques « occitanes » » Conclusion exagérée, car les enquêtes montrent que la minorité qui nomme la langue « occitan » est loin d’être négligeable. S’y ajoute, en point d’orgue, des allusions polémiques obscures, foncièrement malhonnêtes, puisque le lecteur est maintenu dans l’ignorance de ce dont il est vraiment question : « Le projet « occitan » est néanmoins promu par ses partisans avec un enthousiasme parfois dogmatique qui aboutit à des revirements retentissants ». De quoi s’agit-il ? de quel enthousiasme ? (guère perceptible dans cette publication !) De quels revirements ? De qui ? Aidez-moi, car je n’en ai pour ma part, aucune idée, mais il va de soi que cette manière de procéder, dans le cadre qui plus est d’un texte à prétention scientifique, discrédite radicalement son auteur.
L’argument spécieux du consensus (imaginaire)
L’argumentation, en tout cas, est des plus tordues : il s’agit d’abord d’affirmer que la majorité de la population aurait raison contre les occitanistes en se montrant massivement partisane d’une pluralité linguistique et surtout aurait forcément raison, puisque la raison, la vérité linguistique, se trouverait dans les glossonymes et les représentations dominantes. En sociolinguistique, pour Blanchet, c’est la majorité des locuteurs qui a nécessairement raison, puisque c’est ceux-ci qui établiraient, en tant que représentants d’une majorité, par leur vocabulaire et leurs représentations, si un parler est une langue, un dialecte ou un patois. Mettons de côté les problèmes épistémologiques que pose ce relativisme, et aussi politiques d’ailleurs (si c’est la majorité qui a raison, la minorité a forcément tort, la première serait dans le vrai, puisqu’elle établit la vérité par la seule force du nombre, et la seconde serait nécessairement dans l’erreur ; à ce compte là remarquons simplement que les vérités scientifiques seraient fausses jusqu’à ce qu’elles soient acceptées par l’opinion !). Mais justement, remarquons que le glossonyme « patois » reste largement majoritaire, par rapport à l’invocation de langues d’oc différenciées, et très concurrentielles même en Provence ou le terme provençal est très présent ?[2] Et la leçon de cet usage ne va pas du tout dans le sens de l’affirmation de langues différentes, mais d’un éclatement absolu d’une réalité linguistique perçue comme infra langue sinon même non langue. Si le sociolinguiste veut être en accord avec les données massives d’enquête, il devrait opter pour la notion de patois et se résigner à la disparition à très brève échéance de sa pratique orale. Mais, il a une argument de secours, pitoyable en vérité, le moins probant que l’on puisse imaginer : cet argument d’autorité que j’ai déjà pointé ci-dessus, et qui consiste à affirmer que « l’avis de la majorité des linguistes et des organismes scientifiques et/ou officiels est que cette situation sociolinguistique est plutôt celle de langues distinctes ». Là, pour le coup, il ne peut certes disposer d’une enquête INSEE pour établir son affirmation, en réalité des plus contestables ! Par contre, on lit sur la page suivante un article de Georg Kremnitz, de l’université de Vienne, (« La langue d’oc : une et plurielle »), qui s’appuie sur une conception de la langue comme Mundarbund (fédérations de parlers »), une invocation légèrement différente du consensus gentium : « La plupart des spécialistes des langues romanes considèrent que le provençal, le languedocien, le limousin, l’auvergnat, le vivaro-alpin, sont des modalités d’une même langue (ces différentes modalités sont d’ailleurs difficiles à délimiter, car il s’agit en réalité d’un continuum) »[3]. Et de conclure : « L’association internationale d’études occitanes (AIEO) qui rassemble 450 universitaires (dont les 2/3 à l’étranger) part du principe de l’unité foncière des variétés d’oc et ne s’associe pas à l’éclatement de cet espace langagier, qui, de plus, continuerait à diminuer la valeur communicative de cette langue ».
Le lecteur est donc confronté à une polémique virulente, et cela est une bonne chose que de ne pas produire, comme on le fait si souvent dans les publications à vocation de vulgarisation, l’illusion d’un consensus. Cependant, on ne peut pas dire que, après ces trop brefs articles, il soit mis en position de pouvoir vraiment se déterminer par lui-même. Évidemment rien ne l’empêche, au contraire tout le conduit à approfondir en se reportant à la bibliographie, bien réalisée, en couverture.
Pour terminer, je voudrais signaler trois articles qui font le point (trop vite, encore une fois), respectivement sur la littérature occitane contemporaine, sur la création théâtrale, radiophonique et musicale et sur l’occitan dans le système scolaire public. Le premier est rédigé par Philippe Gardy qui est l’un des meilleurs connaisseurs (et l’une des expressions d’ailleurs) de cette littérature. Il fait apparaître la richesse de cette production, sa force de renouvellement, inséparable cependant, selon lui, d’une logique de la raréfaction : « la langue d’oc, dans la seconde moitié du siècle, a produit, à côté d’autres formellement moins ambitieux, des textes amples, construits sur le sentiment d’une fin inéluctable que seul l’espoir d’une résurrection improbable serait susceptible de ralentir ». La création musicale (article non signé) semble beaucoup plus vive, les groupes sont nombreux et certains connaissent un réel succès populaire ; cette création « en témoignant pour le plurilinguisme et contre l’uniformisation qui étouffe, pose un problème structural à notre pays. Celui de la démocratie culturelle ». Ce déficit est sans doute particulièrement visible dans le système scolaire (article des infatigables Ph. Martel et M. J. Verny), malgré quelques petites avancées, hélas sans cesse remises en cause, soit au niveau national (réduction drastique des postes mis au concours du CAPES), soit du fait des réticences (appliqué au Limousin le mot est faible, et il faudrait parler plutôt de blocage systématique) locales. Pour être complet citons deux petites colonnes sur la base THESOC du Thesaurus occitan, base de données linguistique en ligne de la langue occitane (voir le site). Bref, une première présentation de la langue qui n’est certes pas à négliger (même si l’on reste sur de nombreux points un peu sur sa faim), à commander ou télécharger sur le champ.
J.-P. Cavaillé
[1] Étienne Hammel, de Montpellier, fait une estimation de 583 000.
[2] Alén Gabarato et Boyer s’opposent ici à l’étude cosignée par Blanchet, Calvet, Hillereau, Wilczyk, « Le volet linguistique du recensement français de 1999. Résultats et analyse appliqués à la Provence plurilingue et au provençal », Marges linguistiques, n° 10, 2005.
[3] « Seule, ajoute-t-il, la question de l’occitanité du gascon est légitimement discutée. Un consensus se dessine pour considérer que, tout en étant proche parent ; le gascon constitue, du point de vue de sa genèse, un ensemble distinct de l’occitan proprement dit (Kremnitz renvoie ici à l’étude qu’il juge décisive de jean-Pierre Chambon, « Note sur l’âge du proto-gascon », RLIR, n° 263-264, p. 473-495). Jean Sibille écrit la même chose dans son article.