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Mescladis e còps de gula
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  • blog dédié aux cultures et langues minorées en général et à l'occitan en particulier. On y adopte une approche à la fois militante et réflexive et, dans tous les cas, résolument critique. Langues d'usage : français, occitan et italien.
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30 septembre 2012

Le parler charentocien, le limousin de la Charente par Jacques Faury

J'ai le plaisir de publier ici un compte rendu et une analyse de l'ouvrage récent de Jacques Faury sur le parler de Charente Limousine par Jean-Christophe Dourdet qui a consacré sa thèse à cette langue. C'est une occasion d'attirer l'attension sur cette forme d'occitan limousin, sur l'ouvrage qui lui est consacré et d'ouvrir une discussion avec l'auteur, ses lecteurs et bien sûr tous les locuteurs de cette variété qui souhaiteraient se manifester. JP C

 

charentocien

 

Le parler charentocien, le limousin de la Charente par Jacques Faury

 

            Vient récemment de paraître aux éditions Communication-Presse-Edition (CPE) un ouvrage dans la droite ligne de la désormais bien connue collection « Patois et chansons de nos grands-pères... (marchois; en Berry, Vendée...) » avec ses nombreuses variantes dans le titre alternant Langue ou Patois en fonctionde la représentation et de la sensibilité sociolinguistique de l'auteur et/ou des locuteurs de chaque « terroir ». Cette fois, ce sont les parlers limousins de Charente qui sont à l'honneur. L'ouvrage est signé Jacques Faury, un locuteur de cette Charente de l'Est aux confins du pays Limousin et de l'Angoumois. L'ouvrage est particulièrement bienvenu dans la mesure où  ces parlers souffrent d'un certain manque de description linguistique, encore que d'autres endroits soient encore davantage à plaindre telle la Basse-Marche. A première vue, l'ouvrage se veut pour l'essentiel un glossaire du « charentocien », néologisme pour désigner les parlers occitans limousins de Charente. Au passage, contrairement à ce qui est indiqué en quatrième de couverture, il ne s'agit nullement du premier glossaire de cet ensemble subdialectal, puisque Roger Pagnoux, de Chabanais, a déjà fourni un glossaire limousin de Charente relativement étoffé, bien que nécessairement lacunaire, pour cet ensemble, (ré)édité en 2005 par l'Institut d'Etudes Occitanes du Limousin et Terra d'oc (Glossari lemosin : Contribucion a l’estudi de la linga lemosina). Le travail de J. Faury était néanmoins nécessaire dans lequel il se propose de « fouiller les recoins, à la recherche du mot ou de l'expression en voie d'extinction » (p. 9), avant tout donc, selon l'auteur, dans une perspective de conservation et de passage à la postérité, semble-t-il. Personnellement très accointé avec ces parlers de l'Est Charente, d'où est originaire mon épouse, d'une famille à ce jour toujours limousinophone, c'est de ce travail que je me propose de présenter ci-après les qualités et les défauts éventuels.

            Je commencerai par m'interroger quant à l'intérêt en ouverture (p. 9) d'une citation pour ainsi dire particulièrement désuète et dépassée sur les intentions du linguiste qui n'aurait soi-disant pas « la prétention d'enrayer la décadence des patois ». Il manque en outre la référence de la citation en bas de page ou en fin d'ouvrage. L’absence de citation des sources est d’ailleurs une lacune constante de l'ouvrage.

            En fait, le linguiste contemporain n'est en rien un archéologue, encore moins un entomologiste, quand il travaille sur du matériau encore vivant. Même si je ne me fais plus d'illusion sur le sort réservé à l'occitan dans les années à venir, je sais aussi que rien n'interdit au linguiste d'aujourd'hui de contribuer à la reconnaissance et à la promotion de l'idiome sur lequel il travaille, quand bien même la situation est plus que précaire. C'est d'autant plus le cas lorsque le linguiste travaille sur des langues minorisées en grand danger, aussi bien en France avec les langues régionales, qu'au Mexique avec les langues améridiennes ou en Océanie avec les langues austronésiennes. On peut même se demander s'il n'est pas du devoir du linguiste de participer à la préservation desdites langues. Par conséquent, si le linguiste a bien pour mission d'assurer pour les générations à venir la connaissance des langues « en fin de vie », son objet ne se limite pas pour autant à cela.

            Mais passons, chacun adopte l'attitude qui lui sied vis-à-vis de l'idiome qu'il étudie. Je ne me focaliserai pas plus longtemps sur cette attitude, en somme conservatrice, qui semble néanmoins en contraste par rapport à ce que l'auteur proclame plus avant. Il dit en effet : « j'ai essayé de rendre ce glossaire vivant » (p. 9) ; et : « les apports linguistiques extérieurs, fussent-ils « français », sont le propre d'une langue vivante » (p. 11)  affirmant ouvertement le caractère bien vivant de l'idiome, à moins que l'auteur n'entende par là qu'il souhaite seulement rendre compte de la langue parlée à un instant T sans la mettre en perspective d'aucune manière, comme le suggèrent ses propos (« J'ai donc voulu donner ici une photographie de la langue vernaculaire de « Haute-Charente » ou « Charente de l'Est » p. 10). Après tout, la démarche est recevable, empreinte de nécessité même, en dépit manifestement d'un manque de dynamique et de perspective comparatiste, écartant par ailleurs dans l’analyse la prise en compte des contacts diglossiques entre langues.

            Le terme « charentocien » est une trouvaille, qui, bien que quelque peu ambiguë – l'unité du limousin de Charente étant très aléatoire – n'engage à rien. Par contre, l'évocation de l'ancien français comme "bien présent" dans le lexique, et donc dans le glossaire proposé, a de quoi surprendre (p. 9). L'auteur explique à ce propos que « l'ancien français fut la seule langue écrite aux côtés d'un nord-occitan vivant, certes, mais purement oral » ajoutant que « les Troubadours sont loin, et entre eux et le XIXe siècle, rares sont les écrits purement occitans » (p. 9). L'influence du vieux français (XIVe, XVe siècle ?) sur l'idiome occitan de Charente n'a jamais été démontré et on se demande bien comment l'ancien français qui n'a jamais été parlé, ni écrit, dans ces contrées pourrait bien avoir eu une quelconque influence sur l'occitan local, d'autant plus quand on sait que la langue écrite au temps du vieux français était exclusivement le latin et que c'est seulement lors de la promulgation de l'ordonnance de Villers-Cotterêts en 1539 sous François Ier que le moyen français, et non le vieux français, et par la suite le français moderne ont commencé de pénétrer les écrits administratifs. C'est aussi sans compter que nombre de registres et de chartes ont été rédigés en langue vulgaire, donc en occitan, dont on a encore les traces, même si elles font en effet défaut dans cette microrégion de Charente limousine comme le souligne J. Faury : « rares sont les écrits occitans, tout au moins pour notre micro-région » (p. 9), ce qui ne signifie pas que ces écrits n'ont jamais existé.

            Plutôt que de parler d'influence du « vieux français » ou même du moyen français, mieux vaut évoquer une morphologie partiellement commune avec les dialectes de langue d'oïl voisins et éventuellement postuler qu’occitan de Charente et poitevin-saintongeais se sont influencés, bien qu'il soit sans aucun doute préférable de supposer simplement une évolution parallèle aboutissant à des résultats semblables dans certains domaines qu'il reste à préciser (en fait, il s'agit pour l'essentiel de lexique, de dérivation suffixale et en partie de conjugaison).

            Par ailleurs, on comprend bien que l'auteur a eu pour ambition de s'affranchir d'une démarche trop influencée par le courant occitaniste (bien qu'empruntant la graphie classique) et qu'il n'a ainsi pas voulu se « masque[r] derrière une belle vitrine occitaniste » ce en quoi on ne peut que le féliciter dans la mesure où l'étude d'un idiome ne doit pas reposer sur des préjugés quand bien même seraient-ils bien intentionnés.

Voilà donc l'essentiel quant au propos.

            Sur l'aspect linguistique, la démarche de collectage du fonds lexical est particulièrement heureuse. En effet, ce coin de Charente n'a pas fait l'objet de beaucoup d'études et il manquait là quelques points essentiels que Jacques Faury relève. Cependant, le glossaire souffre, à mon sens, essentiellement dans sa forme, d'une démarche qui aurait gagné à être plus aboutie.

            Au sujet du dialecte en « ê » (sic), que J. Faury présente brièvement, il est noté « le "A" long y prend en effet la tonalité « ê », voire rarement « é » » (p. 12). Ceci reste pour le moins imprécis car sont en fait réalisés [ɛː] ou [eː] tous les [aː] (« a » longs) ou [ˈa] (« a » toniques) des autres parlers limousins (perspective synchronique) ou du limousin de Charente dans son état antérieur (perspective diachronique) si bien que l'on arrive non seulement à vacha [ˈvɛːʦɔ] (réalisation précise relevée à Montembœuf) mais aussi à pastisson [ˌpɛːtɪˈsʊˑ] (idem), toute voyelle tonique étant réalisée systématiquement longue ou mi-longue en haut-limousin. Si l'auteur note également [eː] comme résultat possible, il ne s'agit pas, comme le parler de Montembœuf le prouve, véritablement d'un [e] aussi fermé que le caractère phonétique le laisse supposer mais d'un [ɛ] très faiblement ouvert qui reste néanmoins distinct de [e] comme l'atteste la différence entre le [eː] de novéla et le [ɛː] de vacha. Peut-être pourrait-on noter cette subtilité à l'aide d'un macron sur ɛ, ce que les traitements de textes laissent difficilement envisager.

            Les nuances phonétiques propres aux parlers de cet Est Charente sont plutôt bien notées par J. Faury. C'est un point qu'il faut souligner car l'aspect phonétique atypique de ces parlers n'a jamais vraiment fait l'objet de publication. Pour autant, ces spécificités phonétiques ne se limitent pas toujours à ces parlers et débordent pour certaines d'entre elles largement sur les parlers de Haute-Vienne et de Dordogne, ce dont l'auteur semble faire abstraction. Malgré tout, il était temps de les faire connaître. Il en est ainsi de la mouillure systématique de certains déterminants comme (i)un [jʏ̃m], (i)una [jʏ̃nɔ], (i)ela [jelɔ]... mais aussi et surtout du relâchement vocalique relevé en partie par J. Faury, qui sert notamment à marquer l'opposition singulier-pluriel et qui est en outre sous-tendu par le système accentuel, ce dont J. Faury ne parle pas. C'est le cas par exemple de chamin [ʦaˈmɪˑ] (réalisation précise relevée à Montembœuf) avec une voyelle finale lâche sensiblement ouverte qui sonne presque [e] qui s'oppose à chamins [ʦaˈmiː] (idem) avec une voyelle finale tendue clairement fermée, mais aussi de pastisson [ˌpɛːtɪˈsʊˑ], où [ʊ] sonne presque [o], qui s'oppose à pastissons [ˌpɛːtɪˈsuː], ou encore 'gut [gʏˑ], où [ʏ] sonne presque [ø] ou [ʉ], qui s'oppose à 'guts [gyː]. Ce phénomène bien qu'exacerbé dans cette zone (en fait une partie seulement de la zone que J. Faury étudie) est néanmoins attesté dans tout le sud-ouest du domaine haut-limousin comme en témoignent les études de Mok[1] et Reydy[2], les écrits de Marsiquet[3] en ma possession, et les enregistrements que j'ai fait de locuteurs sur les communes, entre autres, de Saint-Saud-Lacoussière (24) ou de Saint-Hilaire-les-Places (87). Ainsi J. Faury atteste le phénomène mais sans l'expliquer dans la partie prononciation (p. 16)°: « i vaut toujours i ou é selon le dialectalisant... . Ainsi "pitit" (petit) sera-t-il prononcé "piti ou pété" selon les personnes ». En fait, ce n'est en rien un phénomène idiolectal (personnel) mais bien un trait subdialectal qui s'étend largement dans tout l'ouest-sud-ouest haut-limousin. Le domaine qu'étudie J. Faury est justement partagé en deux par ce trait selon qu'on se trouve au nord en tendant vers Confolens (piti ou plus exactement [piti]) ou au sud vers Montemboeuf (pété ou plus précisément [pɪtɪ], en effet presque [pete]), la limite restant à définir très précisément même si on peut approximativement la situer à hauteur de Suris. J. Faury laisse donc le lecteur largement face à ses interrogations concernant ce point.

            Sur le plan des solutions adoptées par J. Faury concernant la notation graphique du lexique limousin charentais, on a déjà dit que la graphie classique avait été adoptée. Néanmoins, soucieux de coller au mieux et dans la mesure du possible, aux spécificités de ce « far-west » limousin, J. Faury a procédé à quelques adaptations qui, en ce qui me concerne strictement, ne me dérangent nullement, mais que l'on peut toutefois discuter au cas par cas.

            On regrettera parfois le manque de simplicité qui consiste à préférer une notation par trop étymologisante alors que la graphie classique l'est parfois déjà en excès. En effet, on peut se demander pourquoi noter uect pour uech même si on devine le souci, peut-être par analogie au système français qui n'articulerait pas cette même finale -ct, de ne pas encombrer le lecteur avec la  palatale amuie depuis belle lurette (mais réapparaissant éventuellement dans des composés) lui préférant donc le digramme -ct plus facile, peut-être, à ne pas lire. Mais à ce moment là, pourquoi ne pas passer à uet ? Notons à ce propos que J. Faury note paradoxalement cuech et non cuect, nuech et non nuect. On relèvera également les curiosités plus ou moins étymologisantes pasliçon, colteu, reg de birat, reibenist, sella, coeslevar au lieu de palisson, coteu (éventuellement couteu), redebirat, reiben(e)it, séla, coelevar... mais par contre quete au lieu de queste sans doute pour ne pas contredire le postulat de l'auteur que « es » vaudrait toujours [eː] (voir ci-après), achon et non apchon...

            On regrettera la notation systématique « es » (assimilé à la prononciation [e]) de réalisations en réalité très diverses quand la graphie classique elle-même note « ei » dans certains cas comme par exemple : gesnar (pour geinar), crescer (pour créisser). En l'occurrence, la systématisation de la transcription phonétique en [e] du digramme « es » est abusive et même erronée. Il n'existe aucun doute sur la pluralité des réalisations correspondant à ce que l'on écrit « es » sur lesquelles J. Faury fait l'impasse. Ainsi on dit bien [ʣɛjnɛː] et non [ʣeːnɛː], [ɛjtã] et non [eːtã] (noté estanc chez l'auteur), [pejtəʉ] et non [peːtəʉ] ... mais on dit en effet [teːtɔ] et pas [tɛjtɔ]* (pour le coup, J. Faury note paradoxalement et exceptionnellement [téyto] en phonétique?), [eˑkolɔ], [eˑparɲɔ] (espanhar, faire des éclairs)...

            D'autres solutions ont été utilisées pour opposer diphtongue ouverte et diphtongue fermée : àucha vs auchas, àiga vs aigas qui ne chamboulent pas la graphie classique et ont le mérite d'apporter un peu de clarté pour le lecteur, particulièrement le néophyte.

            L'auteur note aussi la vélarisation de [a] ancien en [ɔ] due au [n] final caduque comme dans pán, demán... ce qui en soi n'est pas traumatisant pour la graphie.

            Jacques Faury choisit de plus de noter « ä » ce qu'il nomme « "a suraccentué » (p. 16), en fait [a] lexicalement long, en général sous l'influence d'une consonne ancienne disparue aujourd'hui ou éventuellement d'une voyelle géminée, et il fournit les exemples : diäble, mäschoira (NB : je n'ai personnellement entendu du côté de Montemboeuf, Massignac et Lézignac-Durand que le mot jangaunhas pour mâchoires, mot d'ailleurs présent dans le glossaire). J'imagine que gänhat [gɛːɲa] entre dans ce dispositif. L'accent circonflexe semblerait pourtant davantage convenir dans ce cas bien que le choix de l'auteur ne prête pas vraiment non plus à de grandes conséquences pour la graphie classique.

            On relèvera cependant quelques incohérences comme le fait de noter vergier [værdje] mais jarba bàuda [ʣærbɔ bawdɔ] sachant que les parlers étudiés réalisent pour la majorité [ær] pour ce que l'on note en général « er » sauf justement dans le cas de vargier puisque tous les parlers limousins qui emploient le mot ont [ar] dans ce cas là. On concèdera pour gerba que la prononciation [ʣarbɔ] (écrite alors en effet jarba) puisse exister comme il existe « barja » en dehors des parlers qui réalisent [ær] pour « er ». On peut se demander en outre pour vargier s'il ne vaudrait pas mieux noter vardier car le groupe consonantique [ʤ] est passé à [dj] dans bon nombre des parlers étudiés depuis certainement plusieurs siècles. C'est le cas dans la majeure partie du pays dit des Fuelhardiers, à l'origine Fuelhargier/Folhargier (forme encore attestée en Nontronnais), mot dont la finale a subi la même évolution.

            Si on suit la logique de J. Faury de respecter au mieux la phonologie, on pourrait aussi se demander pourquoi la réalisation [əʉ] notée [euil] n'est pas relevée dans une notation qui pourrait être chanteü.

            Au final, le lexique transcrit est particulièrement instructif pour qui ne connait pas les parlers de l'Est charentais. On regrettera toutefois l'absence de rabilhas pour chabeç (fânes) mais c'est un détail. Enfin, il faut noter que du côté de Montembœuf, Massignac, Lézignac-Durand et Mouzon, les mots cinglant et serp ont subi une véritable inversion de sens, ce que J. Faury ne note pas, à savoir que la serp désigne la grosse couleuvre verte/noire et jaune et cinglant n'importe quel serpent.

            En bref, le travail de J. Faury, malgré ses imperfections, est très précieux et mériterait à présent d'être enrichi et de profiter d'une méthodologie sans doute plus établie.

 

Jean-Christophe Dourdet



[1]       Mok, Q.I.M. (2008). « L’opposition singulier-pluriel dans le parler de quelques communes du Périgord blanc ». Etudes de linguistique occitane moderne. Aachen : Shaker Verlag. 3-16.

[2]       Reydy, J.-P. (2008). Notre occitan. Uzerche : Institut d’Estudis Occitans dau Lemosin.

[3]       Un habitant des environs de Montembœuf qui écrit des chroniques sur les traditions non éditées pour le plaisir.

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Voici ci dessous la post-face que j'avais faite au livre de Jacques faury, mais qui a "sauté" (faute de place) au dernier moment, ce qui explique son abscence dans le livre. C'est l'ocasion de découvrir un peu l'histoire de la genèse de ce livre. L'occasion aussi d'évoquer les rapports ou analogies entre poitevin-saintongeais (d'oïl) et occitan limousin de Charente.<br /> <br /> <br /> <br /> Post-face<br /> <br /> <br /> <br /> par Éric NOWAK.<br /> <br /> <br /> <br /> Petite historique de ce livre :<br /> <br /> Si mes souvenirs sont bons, ce doit être courant 2008 que j’eus connaissance pour la première fois de ce glossaire sous le nom de « Vocabulaire Roman-occitan de Charente », et ce sans en connaître le nom de l’auteur. Je reçu en effet à cette époque un extrait de ce travail (anonymé), que m’envoya un éditeur qui désirait avoir mon avis au sujet de l’intérêt ou non de publier un tel ouvrage. Je lui répondis aussitôt que ce travail montrant un collectage de terrain devait bien évidemment aboutir à une publication. Puis, plus de nouvelles…<br /> <br /> Ce n’est que longtemps plus tard, peut-être en début d’année 2009, que j’en eus à nouveau des nouvelles. À ce moment là en effet le linguiste Freddy Bossy (né en 1954 à Montpellier-de-Médillan –Charente-Maritime-, et auteur en 1982 d’une monumentale thèse -Lexique maritime de la Saintonge et de l’Aunis-) m’adressa un autre extrait de ce travail, dont le titre était entre temps devenu « Parler d’est-Charente (ou parler charentocien) », en me mettant en relation avec son auteur dont je découvris alors le nom : Jacques Faury. Freddy Bossy m’expliqua que le premier éditeur avait, selon lui, abandonné le projet de cette édition, et il me demanda si je pouvais, vu mes contacts dans le monde de l’édition régionale, trouver un moyen pour faire éditer le travail de Jacques Faury. Il assortissait sa démarche de recommandations quand au travail de correction qu’il y avait selon lui à faire sur divers aspects marginaux du glossaire (étymologies, orthographe…), tout en reconnaissant l’immense mérite qu’avait Jacques Faury d’avoir rassemblé là un riche matériau linguistique recueilli « de première main » : chose rare qui selon lui conférait une grande valeur à ce témoignage et rendait sa publication nécessaire.<br /> <br /> Partageant l’avis de Freddy sur la grande valeur que conférait à ce travail le fait qu’il ait été recueilli sur le terrain, ce qui d’ailleurs était la teneur de l’avis que j’avais rendu au premier éditeur pressenti, je pris alors contact avec Jacques Faury pour lui faire part de mon intérêt pour son projet. À partir de là nous restâmes en relation, et, le travail de Jacques Faury étant en perpétuelle amélioration et augmentation (il continuait son collectage linguistique tout en avançant dans la rédaction), il me tint au courant de son évolution. J’en étais entre temps dorénavant devenu l’unique destinataire, Freddy Bossy disparaissant accidentellement en décembre 2009.<br /> <br /> À la fin du mois du juillet 2011 Jacques Faury m’ayant envoyé la version définitive de son travail je la transmettais aux éditions CPE… qui répondirent aussitôt positivement ! Ce travail allait s’insérer dans la collection « Patois et chansons de nos grands pères » pour laquelle j’étais en train de rédiger un volume « Patois et chansons de nos grands pères en Charentes » (qui vient de paraître en octobre 2011). Une collection pour laquelle j’avais en outre proposé deux autres ouvrages « Le Patois Rétais » de Jean Renaud et « Parler d’Oléron » de Jean-Laurent Riol (Transcription et présentation : Michel Garnier, Commentaires et analyse : Éric Nowak) qui du coup paraitront en même temps que le présent travail de Jacques Faury dont le titre est devenu « Glossaire de Charente limousine ».<br /> <br /> Entre temps l’évolution de la réflexion de Jacques Faury l’avait amené à se rapprocher de la graphie normalisée de l’occitan préconisée par l’IEO (Institut d’Etudes occitanes), ce qui allait dans le sens d’une des demandes formulées par Freddy Bossy en 2009. Quand à son autre demande, relative à la vérification des étymologies, remarquons que Jacques Faury a entre temps réduit cette partie de son travail… Et si d’aventure il se trouvait rester quelques étymologies douteuses, elles ne devraient pas être l’arbre qui cache la forêt, et faire oublier l’immense qualité de cet ouvrage : le fait que ce soit, répétons le, un travail de collectage de terrain effectué de première main, inestimable donc…<br /> <br /> <br /> <br /> Le parler de Charente limousine, un parler occitan limousin :<br /> <br /> Si la France du Nord parle oïl et la France du Sud parle oc (c’est à dire occitan), ces deux entités linguistiques se retrouvent en contact toutes les deux dans les Charentes. Mais contrairement à ce qu’on aurait pu attendre il n’y en a pas une au nord et l’autre au sud : c’est l’ouest qui est d’oïl quand l’est est d’oc.<br /> <br /> La partie occidentale (Charente-Maritime et deux tiers ouest de la Charente) parle oïl, sous la forme du poitevin-saintongeais, présent ici sous ses deux grandes variétés :<br /> <br /> - le saintongeais : dans le centre et le sud de la Charente-Maritime depuis Rochefort et Saint-Jean-d’Angély au nord jusqu’à Montendre et Montguyon au sud ; et dans le centre-ouest et le sud-ouest de la Charente, depuis Rouillac au nord jusqu’à Chalais au sud,<br /> <br /> - le poitevin : dans le nord de la Charente-Maritime (île de Ré, Aunis, régions de Loulay et d’Aulnay qui autrefois firent d’ailleurs partie du Poitou), et dans la partie nord-ouest de la Charente (Ruffécois qui appartint au Poitou avant sa cession à l’Angoumois).<br /> <br /> Notons que la limite entre poitevin et saintongeais n’est pas à couper au couteau, et qu’entre les deux se trouve une courte zone de transition, limitée au sud par une ligne passant approximativement par Rochefort, Tonnay-Boutonne, Saint-Jean-d’Angély, Aigre et Saint-Amant-de-Boixe, et limitée au nord par une ligne passant approximativement par Surgères, le sud de Loulay, le sud d’Aulnay, le sud de Saint-Fraigne - près d’Aigre -, et le sud-ouest de Villognon - près de Mansle.<br /> <br /> La partie orientale (tiers est de la Charente) parle oc, sous la forme du limousin, présent ici sous ses deux grandes variétés :<br /> <br /> - le limousin au sens strict depuis Confolens au nord jusqu’à Villebois-Lavallette au sud,<br /> <br /> - le marchois dans une bande allant d’Oradour-Fanais à Champagne-Mouton puis Saint-Angeau, et qu’on retrouve ensuite aux alentours d’Aubeterre (il poussait en outre au début du XXème siècle une pointe vers l’ouest jusqu’à Brie, Jauldes et Saint-Amant-de-Boixe inclus, et on le trouvait également à la fin du XIXème siècle dans une enclave située à Saint-Eutrope non loin de Montmoreau-Saint-Cybard). Notons que les parlers marchois, en fait intermédiaires entre oc et oïl, sont, dans la partie la plus occidentale de leur domaine (Benest, Champagne-Mouton, Chassiecq…) carrément mi oc mi oïl et donc difficilement classable entre oc et oïl.<br /> <br /> Le parler ici décrit par Jacques Faury, celui de l’est Charente, et plus précisément de l’est du canton de Montemboeuf et de l’ouest de celui de Chabanais (avec, selon sa formule, « pour épicentre Lésignac-Durand ») est donc bien un parler limousin (au sens strict) c'est-à-dire occitan.<br /> <br /> <br /> <br /> Le parler de Charente limousine et celui de l’ensemble poitevin-saintongeais :<br /> <br /> Jacques Faury, à juste titre, et ce aussi bien dans son introduction que dans le corps du lexique, fait mention de nombreuses similitudes entre le parler occitan limousin de l’est Charente et le parler poitevin-saintongeais pourtant d’oïl.<br /> <br /> C’est qu’en fait toute la zone des Charentes et du sud et centre Poitou, jusqu’à une ligne Talmont-Saint-Hilaire/Fontenay-le-Conte/Niort/Poitiers/Chauvigny a pu être d’oc autrefois : c’est en effet jusqu’à cette ligne que remontent les toponymes en « ac » caractéristiques de l’occitan (et non pas simplement jusqu’à une ligne Marennes-Matha-Mansle comme on a pu autrefois faussement l’écrire). On constate encore récemment cette désoccitanisation progressive de l’entre Loire et Gironde dans certains petits secteurs périphériques avec disparition de l’occitan limousin et remplacement non par le français mais par le poitevin-saintongeais : comme dans l’enclave de Saint-Eutrope à la fin du XIXème siècle, dans la protubérance de Brie-Jauldes-Saint-Amant-de-Boixe au début du XXème, et dans une portion de la commune de Pleuville courant XXème. De ce passé occitan les parlers poitevins-saintongeais, tout en étant maintenant d’oïl, ont conservé un fort substrat d’oc, leur donnant une place à part dans l’ensemble d’oïl, où ils font d’une certaine manière la transition avec l’occitan.<br /> <br /> D’un autre côté les parlers occitans limousins de Charente, surtout le marchois, mais aussi dans une certaine mesure (bien moindre) les parlers strictement limousins de l’est Charente, ont subis une influence du poitevin-saintongeais.<br /> <br /> De tout cela il résulte de multiples ponts entre les deux langues. Jacques Faury en signale déjà quelques uns, mais à titre d’exemple je vais prendre les premiers mots de la lettre « A »de son travail, et signaler les correspondances avec le poitevin-saintongeais que je peux ajouter :<br /> <br /> <br /> <br /> Abarjar [ abardjê ( ou abardjâ ) ] mettre en berges (meules de foin).<br /> <br />  Cf., avec le même sens, poitevin-saintongeais « abarjher » (en poitevin et en saintongeais) et « abarcher » (en poitevin et en saintongeais).<br /> <br /> <br /> <br /> Abilhatge [ abillêdgè ] sauce, assaisonnement, vinaigrette.<br /> <br />  Cf., avec le même sens, poitevin-saintongeais « abeuillajhe » (en poitevin) et « abillajhe » (en poitevin et en saintongeais).<br /> <br /> <br /> <br /> Abracat [ abraca ] adj. fatigué, rompu – litt. ‘sans bras’<br /> <br />  cf., avec le sens de « tomber », poitevin-saintongeais « s’abraquer » (en saintongeais).<br /> <br /> <br /> <br /> Abrigar [ abriguê ( ou abrigâ ) ] piétiner, écraser des végétaux.<br /> <br />  Cf., avec le même sens de « couvrir », poitevin-saintongeais « abeurjher » (en poitevin).<br /> <br /> <br /> <br /> Achaç [ atcha ] dégage ! ‘débarrasse le plancher’ // litt. ‘’ chasse’’, confondu avec chat). Se dit surtout à un chat pour le faire déguerpir [ atchâââ ! ]<br /> <br />  Cf. poitevin-saintongeais « a chat ! » (pour chasser le chat : en poitevin et en saintongeais) ; « a chin ! », « a ché ! » et « a chay ! » (pour chasser le chien : en poitevin) ; « a poule ! » (pour chasser la poule : en poitevin), « a la bique », « a la cheube », « a cheubre » et « a cheuve » (pour chasser la chèvre : en saintongeais) ; « a la bique », « a la chève », « a chève »,, « a cheubre » (pour chasser la chèvre : en poitevin).<br /> <br /> <br /> <br /> Achaïr [ atchahi ] quitter le nid (oiseaux) // par ext. fuir, se sauver ; partir en courant, abandonner la place (aussi poitou).<br /> <br />  Cf., avec le sens de quitter le nid et aussi d’abandonner une tâche, poitevin-saintongeais « achaillir » (en poitevin et en saintongeais », « achailler » (en poitevin et en saintongeais), « acheuillir » (en poitevin), « achèillir » (en saintongeais), « acheuiller » (en poitevin), « achèiller » (en poitevin).<br /> <br /> <br /> <br /> Acobaissat (-ada) [ acoubéssa (-êdo) ] ratatiné, penché en avant, plié, cassé en deux ( vers l’avant ) ; se dit de personnes veillisantes et / ou diminuées, dont le buste penche vers le sol (cf. en parljhe « s’acabasser »).<br /> <br />  Cf., avec le même sens, poitevin-saintongeais « acabassé (ée) » (en poitevin et en saintongeais), « acabossé (ée) » (en poitevin), « acoubissé (ée) (en saintongeais).<br /> <br /> <br /> <br /> Acombinar (s’), acombinatge [ s’acoubinê ( ou s’acoubinâ ) / acoubinêdgè ] se mettre en concubinage ~ ilhs son acombinats [ is soun acoubina ] ils sont en concubinage) ~ poitevin ‘acunbiner’.<br /> <br />  Cf., avec le même sens, poitevin-saintongeais « s’acanbiner » (en saintongeais), « s’acoubiner » (en poitevin).<br /> <br /> <br /> <br /> Acotar [ acoutê (ou acoutâ) ] fixer avec un étai, appuyer contre, flanquer (même verbe que le français accoter).<br /> <br />  Cf., avec le même sens, poitevin-saintongeais « acoter » (en poitevin et en saintongeais).<br /> <br /> <br /> <br /> Adiu, adissiatz [ adi / adicheï ] bonjour et adieu, au revoir* ; adissatz : « à Dieu-soyez ».<br /> <br />  Cf., avec le même sens, poitevin-saintongeais « adieu » (en saintongeais).<br /> <br /> <br /> <br /> Aglands [ aglian ] glands.<br /> <br />  Cf., avec le même sens, poitevin-saintongeais « agllands » (en poitevin et en saintongeais).<br /> <br /> <br /> <br /> Agroar (s’) [ s’agrouê (ou s’agrouâ) ] s’accroupir ~ las polas s’agroen per poner [ lê poulê s’agrouein par pounê ] ; les poules s’accroupissent pour pondre.<br /> <br />  Cf., avec le sens de s’accroupir pour pondre, couver, déféquer, et aussi se pelotonner à l’abri…, poitevin-saintongeais « s’agrouer » (en poitevin et en saintongeais).<br /> <br /> <br /> <br /> Agulhon, ‘gulhon [ aguyou, guyou ] aiguillon à bestiaux.<br /> <br />  Cf., avec le même sens, poitevin-saintongeais « agyu-illon » (en poitevin) et « agllon » (en poitevin et en saintongeais).<br /> <br /> <br /> <br /> Ahier, ier [ ayar, yar ] Hier.<br /> <br />  Cf., avec le même sens, poitevin-saintongeais « ahier » (en poitevin).<br /> <br /> <br /> <br /> Àiga [ aïgo ] eau.<br /> <br />  Cf., avec le même sens, poitevin-saintongeais « ègue » (en poitevin sud oriental et saintongeais de l’enclave de Monségur).<br /> <br /> <br /> <br /> Aiguiera [ éguiéro ] pierre d’évier.<br /> <br />  Cf., avec le même sens, poitevin-saintongeais « ègyère » (en saintongeais), « éyère » en saintongeais), « éyèy » (en poitevin), « éya » (en poitevin), « édjay » (en poitevin).<br /> <br /> <br /> <br /> Aissiu [ éssi ] essieu.<br /> <br />  Cf., avec le sens d’ « essieu », poitevin-saintongeais « éssi » (en poitevin et en saintongeais), « éssiou » (en poitevin).<br /> <br /> <br /> <br /> Ala, alas [ êlo, alê ] aile (s)<br /> <br />  Cf., avec le même sens, poitevin-saintongeais « ale » (en poitevin et en saintongeais).<br /> <br /> <br /> <br /> Alhors [ aillour ] ailleurs.<br /> <br />  Cf., avec le même sens, poitevin-saintongeais « aillour » (en poitevin et en saintongeais).<br /> <br /> <br /> <br /> Amistos (-osa) [ amitou (-ouzo) ] amical (e) ; affectueux.<br /> <br />  Cf., avec le même sens, poitevin-saintongeais « amitou » (en poitevin et en saintongeais).<br /> <br /> <br /> <br /> On arrêtera ici la liste qui serait interminable… La comparaison avec le poitevin-saintongeais permettrait pourtant bien d’autres développements.<br /> <br /> Ainsi à l’article « Gervier (AR), gervis [ dgarvié, djarvi ] « gervis » = treillis, petit grillage en forme de treillis » Jacques Faury ajoute « Une rue de Poitiers se nommait la rue du gervis-vert, ce qui pourrait évoquer un genre de treillages et postuler le fait que ce mot a bien vécu en tant que nom commun, tout au moins en Poitou. » Et en effet le mot existe en poitevin-saintongeais, où il est attesté en poitevin sud-oriental (sud Vienne) sous la forme « jhèrvi » pour désigner le grillage que j’ai toujours entendu dénommer ainsi dans mon Civraisien natal…<br /> <br /> Ou encore à l’article « Pòrc-de-mar [ por dè mar ] ‘porc-de-mer’, cochon d’Inde. » où Jacques Faury nous explique à juste titre « C’est donc l’animal “des mers, de par-delà les mers” (originaire du Pérou). » et où il nous compare cette dénomination à celles d’autres langues, motivées elles aussi par l’origine exotique de l’animal. Il aurait pu y ajouter le poitevin-saintongeais (saintongeais sud-oriental) « goret de mer » de même sens.<br /> <br /> À l’article « Tot-sol, ‘tà-sola, sole, sola [ toussou, tassoulo, soulê, soulo ] tout-seul, toute-seule ; seul (-e) » Jacques Faury explique que l’on dit « eu es vengut tot-sol [ oué veingu tout sou ] ; il est venu seul » mais « qu’es lu sole còp [ qu’é leû soule co ] ; c’est la seule fois. » Il en est de même en poitevin-saintongeais où l’on oppose dans les mêmes conditions « tout seul » à « seul » (dont la forme reste « souc » ou « soul » dans les zones conservatrices).<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> Tout ceci pour dire que la consultation de ce dictionnaire, destiné aux limousins d’abords (charentais limousins inclus) et aux occitans en général, serait également profitable aux poitevins et saintongeais, pour des regards croisés enrichissants.
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J
Quante dise que conte n'importa que.<br /> <br /> Veiquí (dins lu liam dau « posté par --- ») lu texte dau concors dau Bornat 2011, los preterites son ne'n « T ». Dins lu mandat d'ujan, ilhs i son maitot...<br /> <br /> <br /> <br /> Bate desja l'antifa e vòle parlar linguistica... Comprenes aura perque fau pas me creire.
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D
Comprene mielhs çò que dises.<br /> <br /> <br /> <br /> Per botelha, segur qu'au nòrd de Sent-Junian, disem boTElha (Briguelh, Monterolet) mas boteLHA au sud. A Sent-Junian mesma, sauriá pas dire coma disen o disiàn.<br /> <br /> <br /> <br /> Per "i" finau, qu'es simple, siá l'accent tonic pòrta sur l'avant-darriera sillaba (accentuacion reguliera) e donc, fai pas mestier d'accent (ex.: contrali, remedi, domeni, glossari, Sent-Superi...), siá l'accent es finau, sur lo "i", e dins queu cas, fau conhar un gente accent agut (accentuacion "irreguliera ; ex. : ne'n tròbe pas mas n'i a ; a remarcar que lo lengadocian marca l'accent per la finala "ís" per los mots accentuats sus la darriera sillaba, coma dins "mescladís" perque, normalament, "is" es pas accentuat : remedis, contraris...; mas en lemosin, iò fan pas tròp : boiradis/boiradís). <br /> <br /> <br /> <br /> Ton boiradís de parlar es pas mauplasent, sabes, mas lo lector pòt aver un pauc de mau a l'i se tornar trobar.<br /> <br /> <br /> <br /> Per los preterites en "t", a non, vòle pas que se perdan, quò siriá domatge. Se fan en Charanta, mas tanben sur 'na bona tauvera de la Nauta-Viena e maitot en Cruesa e en Auvernha (Puei de Doma).<br /> <br /> <br /> <br /> Contunha emb quilhs "t" filh de lop !<br /> <br /> <br /> <br /> Per cafe/cafè/café/cafet, mon beu-pair ditz aura cafè mas sa granda-mair e d'autres disen o disiàn cafe [kè:fè].<br /> <br /> Dins la familha, chas nos, disiàn cafet/café.
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J
Suau, t'ses pas sòu de pas pòder me segre, mai-me-tot, mas ai las circonstanças per me :-)<br /> <br /> <br /> <br /> 1/ sus los accents, dise qua'iment la mesma chausa que te, a la bona plaça e quante ilhs fasen mestier, perque pas.<br /> <br /> La critica portava sus quauques mòts dau glossari (sens la i accentuada, pertant l'aime be queu í, afè, se quò es entau que fau far, verem be... ), daus mòts ente se troba mai d'una vetz dos accents, quò qu'es pas fòrça brave. <br /> <br /> Per comparason a las lingas italiana - castilhana - catalana (los parlars « latin-roman»), tant d'accents d'empertot es 'na caracteristica de la linga francesa, e 'na complicaci'.<br /> <br /> <br /> <br /> 2/ per los accents dins lu renvers de Suris, me fau esperar la Nadau per 'nar veire ma granda e l'enregistrar.<br /> <br /> Apres, deve be iò reconeitre, la grafia influença lu biais de dire e per un mòt coma « botelha » mete l'accentuaci' sus lu « e » d'una mòda unificatritz. <br /> <br /> Es beleu lu pretz de paiar per conservar d'autra chausa dins 'n'optica d'un domení « pan-charento-nord-lemosin », coma pardre los preterits ne'n « t », mas servar d'autras chausas coma los « ---i' finaus » (perceci', imposici', atenci'...). Sei pas tot sòu per decidar e tant aquí o sus mon cibercaier me permete de la coquetarias graficas, tant quante faguí lu concors dau Bornat, non.<br /> <br /> <br /> <br /> 3/ per lu parlar de ma mair, es pas aisat per ela perque apres 50 ans passat dins lu vilatge, son parlar es estat mai que mai influençat per los « dau nòòòòòòòòrd ».<br /> <br /> I aviá un vielh que sistematicament la tornava prener a las velhadas. E ela de dire, mas es pas lu mesma patois, veiquí perque n'autres disem pas parrier (vau pas contar de las chausas mai-que-mai conegudas). Un autre que l'influencet fuguet mon oncle, per lu còp un vertadier nordiste per oposici' ad ela.<br /> <br /> D'un autre biais, la sap far la diferença dintra lu « cáááááfe » de la veisina, 'n'autentica lemosina desempuei 200ans, e lu « café » mai un « é » fòrça leugier de sa mair. 'La sabiá s'adaptar au paubre veisin « lemosin » e au jorn d'auei, lu noveu veisin qu'ela aima lu mielh dintra los 4 daus vargiers es lu que ven de las Charantas, perque « Màs v'autres atz lu mesma patois que me, nos entendem mielhs ». <br /> <br /> <br /> <br /> Pòde pas estre un bon informator per una rason de la granda, sei sord, de meitat, mas sòrd (es pas 'na conaria) e deve far 'tenci' quante la gent me parlan (es perque enregistre ma mair, mas tantas e ma granda. Entau fasent, pòde tornar escotar suau e atentivament).<br /> <br /> Reconeisse apres ma meschaenta fè, qu'una vetz 'n'abituda presa, coma 'quilhs mòts « vetz~còp », « visar~gaitar », « estre~esser », ai tendença a la « jaspir » sus l'un o l'autre, segond d'ente 'quò monta brun.
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D
Mercés JP per quela critica.<br /> <br /> <br /> <br /> Me fau dire qu'ai bien dau mau per te ségre de las vetz.<br /> <br /> <br /> <br /> Voliá dire doàs-tres chausas.<br /> <br /> Sur los accents, quò a ben ren a veire emb lo francés, qu'es mas un biais de notar la tonica (çò que se fai pas en francés puei que de tonica, n'i a pus), e maitot l'apertura de la vocala segur. Afen, sabe ben que, en Lemosin, los occitanistas n'an jamai 'gut la volontat de far l'esfòç d'apréner a los notar, quilhs filhs de garça d'accents. Me, me'n fote, quò m'empaischa pas de conhar los accents ente fau e los autres de pas los notar. <br /> <br /> La notacion de la tonicitat pòt totparier èsser 'n'aida a la lectura per los aprenents, que lor aida a ben plaçar la tonica. L'i a daus cas ente deuriá èsser notat, l'accent tonic, sistematicament : nuvéla mas boteLHA dins los parlars au sud de Suris ; e pertant deguns iò fan, benleu perque deguns te comprenen ren a l'accentuacion (çò qu'es per lo còp un mau bien francés). Dins los ranvers de Sent-Junian, sauriá pas tròp dire si la tonicitat es mai reguliera, benleu ben. A me, me sembla plan important de ben plaçar la tonica a l'orau.<br /> <br /> <br /> <br /> Ten, fas 'n'error, qu'es pas glossarí emb [i] finau tonic mas glossari emb [a] tonic. L'accent finau grafic fai pas mestier, mai que quò, qu'es 'na decha.<br /> <br /> <br /> <br /> Sus la simplificacion etimologica, som de bana, me fan suar quelas letras etimologicas mas sei pas solet a decidar.<br /> <br /> <br /> <br /> Question : que ta mair dise [votcha] per "la vacha" me surpren beucòp, auriàs pas fach 'n'error ? [vatcho] non ?
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