La langue interdite. Calabre, XVIe-XVIIe siècle
La pòrta dal sang, Guardia Piemontese, nommée ainsi en mémoire du massacre du 11 juin 1561
La prohibition inquisitoriale de l’occitan dans les communautés vaudoises de Calabre
La présente note se propose de porter à la connaissance des lecteurs un élément très peu connu de la répression des Vaudois occitanophones de Calabre au XVIe siècle : la prohibition totale promulguée par le Saint-Office de parler la langue que cette population avait amenée avec elle des vallées occitanes de Piémont, lors de son installation dans la région, trois siècles auparavant. Il n’est pas sans intérêt d’observer que cette mesure, malgré la sévérité des peines encourues, réitérée et conservée jusqu’à la fin du XVIIe siècle au moins, fut un échec, s’il est vrai que la variété de provençal parlée par cette communauté s’est maintenue jusqu’à aujourd’hui, plus de quatre siècles et demi après sa proscription inquisitoriale.
L’histoire de cette répression est pourtant aujourd’hui assez bien connue grâce aux réformés qui en avait conservé la mémoire et aux travaux des historiens, depuis le XIXe siècle[1]. Cette communauté vécut sans être inquiétée pendant trois siècles dans ces terres, appartenant au vice royaume de Naples sous domination de l’Espagne très catholique depuis 1504, pratiquant avec discrétion, c’est-à-dire plus ou moins secrètement, leur dissidence religieuse[2], jusqu’à l’adhésion des Vaudois transalpins à la Réforme calviniste et l’arrivée en Calabre dans les années 1550, de pasteurs qui, prêchant trop ouvertement, attirèrent sur la communauté l’attention des pouvoirs religieux et civils et l’intervention de l’inquisition romaine (voir sutout la grand figure de Gian Luigi Pascale).
Pierroberto Scaramella surtout a montré que la sécession ouverte des Vaudois de La Guardia, San-Sisto et Montalto était inséparable du décret du Saint-Office promulgué le 9 février 1561, qui les soumettait à une série d’interdits et d’obligations : entre autres (la liste est trop longue pour être reportée entièrement), interdiction d’assemblées de plus six personnes, obligation de suivre une messe quotidienne, de porter une tunique de pénitent, interdiction de communiquer par lettres avec les Vaudois transalpins, obligation pour vingt-cinq années de n’effectuer des mariages qu’en dehors de la communauté et interdiction de parler désormais leur langue[3].
Le but avoué était de détruire entièrement la communauté ; au bout de quelques générations, la contrainte de se marier au dehors ne manquerait pas de peupler entièrement « ces terres d’Italiens, de sorte qu’il n’y eût plus mémoire ni d’hérétiques, ni de transalpins » ; la finalité première étant bien sûr d’anéantir « cette fausse doctrine dans laquelle ils sont nés »[4] (on voit au passage combien ces mesures excluent ce que nous appellerions aujourd’hui « racisme » ; c’est la religion et non pas du tout la race qu’il s’agit d’extirper).
Leur refus de se soumettre (beaucoup d’habitants s’enfuirent dans les environs, où eut lieu un acte important de résistance armée) provoqua le déchaînement d’une répression d’une sauvagerie extrême – massacres, tortures, viols, incarcérations[5] –, qui fit, selon les estimations les plus mesurées, plus de 2000 victimes. Les survivants furent contraints à l’abjuration et, sous la férule de pères de la Compagnie de Jésus, soumis à une discipline religieuse d’une très grande rigueur et à une surveillance permanente, jusqu’à l’intérieur de leurs maisons (on voit encore aujourd’hui sur quelques portes de La Guardia des lucarnes s’ouvrant de l’extérieur). Dans cette situation, les habitants développèrent cependant une forme de résistance passive remarquablement efficace, tant il est vrai qu’ils persévérèrent dans une stricte endogamie, furent très longtemps de tièdes et suspects convertis, et continuèrent à parler provençal.
Le 29 août 1592, une nouveau décret de la Congrégation de la Sainte Inquisition reprenait et détaillait la plupart des dispositions de 1561, renonçant cependant à forcer les mariages exogamiques. Pour le reste la communauté, outre toutes ses obligations disciplinaires, devait adopter les vêtements à l’italienne (les tenues des femmes en particulier, étaient jugées indécentes) et pratiquer exclusivement la langue « italienne ». Le décret donne même la date précise à partir de laquelle l’usage de « l’autre langue » sera définitivement interdit. Il s’agit du onzième dispositif sur les douze que compte l’ordonnance : « comme tous les hommes de cette terre, petits et grands, parlent présentement fort bien la langue italienne, on intime l’ordre qu’à partir du premier décembre prochain 1692 petits et grands, hommes femmes ne parlent entre eux et avec autrui en une autre langue que la commune italienne ou latine, délaissant entièrement leur parler transalpin, sous peine à chaque fois qu’ils contreviendront d’une journée de prison. Et celui qui par trois fois contreviendra en le parlant, sera obligé d’aller à l’église de Saint François de Paule en ladite terre de Paule pour la visiter, revenant avec une attestation du correcteur prouvant que cette visite a bien été faite. Ceux qui contreviendront quand même plus de trois fois, seront contraints de rester pendant trois jours de fête la chandelle allumée à la main et la corde au cou devant la porte de l’église pendant la durée de la messe ». C’est là le rituel typique de l’amende honorable pour les fautes les plus graves en matières de religion, celle par exemple, que les condamnés à mort doivent accomplir avant leur exécution[6].
Il était possible de décréter une date puisque, en effet, toute la population était parfaitement « bilingue », comme en témoignent d’autres documents contemporains, parlant leur langue et « la langue latine », dit Gabriele Barrio en 1571, voulant clairement dire par là le vernaculaire calabrais (c’est ce qui est donné à entendre dans l’ordonnance par « langue italienne ou latine »)[7]. Giuliano Marafioti, dont l’ouvrage paraît l’année même du deuxième décret inquisitorial, dit de même que les habitants de La Guardia parlent leur « propre langue native, mais avec nous s’expriment en italien », là encore s’agissant non du toscan mais du calabrais[8].
Dans le paysage multilingue de la Calabre, cette situation n’était certes pas une exception ; Marafioti dit qu’il en allait de même dans les villages albanais[9], et il devait en être ainsi aussi des enclaves où se parlait le grec.
Toujours est-il que la prohibition explicite de 1592 ne fut guère respectée, s’il est vrai qu’en 1600, l’archevêque de Cosenza écrivant aux cardinaux de la Congrégation du Saint Office, fait de cette transgression un argument justifiant ses soupçons sur la sincérité de leur conversion forcée : « on suspecte très vivement ces peuples de feindre seulement de l’extérieur être catholiques, mais que, intrinsèquement, et, pour autant qu’ils puissent se découvrir entre eux, ils sont encore aujourd’hui enveloppés de leurs anciennes erreurs. Cela se conjecture à partir de présomptions générales et particulières ». L’une d’elles est justement l’obstination à utiliser la langue : « On confirme ce soupçon, parce que non seulement les vieux, mais aussi les jeunes, nés en ces terres parlent entre eux, et quand il leur plaît, en langage piémontais, nonobstant qu’ils en aient l’interdiction expresse »[10]. On comprend ainsi pourquoi la langue est pourchassée : elle est identifiée par les autorités, qui ne la comprennent pas, comme un obstacle majeur à la surveillance rapprochée de la population et comme le moyen privilégié de la perpétuation de l’hérésie.
Quatre décennies plus tard (1643), la situation n’a guère changé, à en croire l’abbé de San Sisto, se désolant auprès de la même institution: « La langue transalpine, cause de tous les maux pour ne pouvoir comprendre leurs conciliabules, est dans la même vigueur que lorsqu’elle leur fut interdite. Ils s’arrangent pour que l’abbé n’intervienne pas dans leurs délibérations, comme le voudrait l’ordre du Saint Office. Ils ne veulent d’aucune façon demander la permission, alors qu’ils y sont obligés, lorsqu’ils sortent du territoire. Ils vont à la messe, de vive force, mais pas tous à la fois. On en voit peu porter et réciter des chapelets. Les enfants ne vont pas à l’école, et la majeure partie ne connaissent pas les articles de la foi, et je rencontre des personnes âgées, ce qui est pire, qui ne savent pas le Credo. Peu se rendent à la Doctrine Chrétienne, malgré les nombreuses exhortations et menaces qui leurs sont faites »[11]
A la toute fin du XVIIe siècle encore, dans sa Relation sur l’origine des Vaudois et leur hérésie, l’archevêque de Cosenza écrit aux cardinaux de la sainte inquisition que « non seulement les vieux, mais même les jeunes parlent entre eux, comme il leur plaît, la langue provençale, bien qu’ils en aient l’interdiction expresse » [12]. Certes il s’agit là d'une reprise des mots mêmes de son prédécesseur en 1600 (on remarque cependant la substitution de « provençal » à « piémontais »), mais l’archevêque, 96 ans plus tard, ne note aucun changement substantiel.
Il serait hasardeux d’avancer que la répression eut l’effet inverse de celui escompté, soudant la communauté autour de sa langue et contribuant ainsi au maintien de celle-ci (partiel d’ailleurs, puisque c’est seulement à La Guardia que l’occitan est arrivé jusqu’au XXIe siècle). En effet d’autres îlots linguistiques (nous avons évoqué les communautés albanaises et grecques) se sont conservés de la même façon en Calabre, dans les Pouilles ou en Sardaigne, sans jamais avoir été confrontés à des mesures de prohibition ni à de telles formes de répression. Tout ce que l’on peut dire est que la prohibition de l'idiome transalpin fut un échec, comme cela est si souvent le cas en matière linguistique. Ce n’est pas du fait d’une interdiction explicite (tant qu’il n’y a pas évidemment destruction du groupe lui-même), mais au terme d’un processus diglossique plus ou moins long que les communautés de locuteurs renoncent à transmettre et à pratiquer leur « langue d’origine » (origine toute relative évidemment), comme nous pouvons le voir autour de nous.
Je n’irai pas plus outre dans cette question ici. Par contre, il est très intéressant de remarquer, comme l’a fait Scaramella[13], que les mesures contre les Vaudois de Calabre furent inspirées à l’inquisition par celles prises quelques temps auparavant à l’encontre des communautés morisques d’Espagne convertis de force et qui portaient également, non seulement sur le contrôle de la religion, mais imposaient le renoncement à toutes les coutumes et traditions (le costume, les bains, les usages alimentaires, les rites mortuaires et matrimoniaux, etc.) et à la pratique tant orale qu’écrite de l’arabe. Ce fut le cas des décrets royaux de 1526 à l’égard des morisques de Grenade[14] et de 1528 contre ceux de Valence, repris et étendus dans la Pragmatica Sancíon de 1567. Jusqu’au début du XVIIe siècle de très nombreuses voix s’élevèrent en Espagne pour justifier l’interdiction pure et simple de la langue arabe et la dissolution de toutes les marques identitaires rémanentes des musulmans convertis[15]. L’arabe, en dehors des régions de Grenade et de Valence n’était pourtant déjà plus guère parlé ; en Aragon et Castille, il avait semble-t-il à peu près complètement disparu au profit du castillan et du catalan ; c’est ainsi d’ailleurs que les nombreux morisques ayant quitté l’Espagne pour rejoindre le Maghreb souvent n’étaient plus arabophones. Des communautés morisques réfugiées de l'autre côté de la Méditerranée parlèrent et transmirent ainsi à leurs enfants, sur plusieurs générations, leur castillan et catalan maternels[16].
Quoiqu’il en soit, on voit comment se sont constitués en Espagne des dispositifs répressifs portant sur l’existence même des groupes visés, associant dans un même système d’interdiction, religion, langue, coutume et en fait tout ce qui constitue l’identité culturelle de la minorité persécutée. La comparaison (qui n’est pas raison) avec des tendances répressives contemporaines s’impose évidemment d’elle-même.
Jean-Pierre Cavaillé
[1] Luigi Amabile, Il Santo Officio della Inquisizione in Napoli. Narrazione con molti documenti inediti, I, Città di Castello, Lapi tipografo-editore, 1892. Voir l’ouvrage récent de Enzo Stancati, Gli Ultramontani. Storia dei Valdesi di Calabria, Cosenza, Luigi Pellegrini Editore, 2008. Je me permets de renvoyer aussi à la bonne et riche notice Wikipedia : https://it.wikipedia.org/wiki/Strage_dei_Valdesi_di_Calabria
[2] Sur le nicodémisme vaudois, avant et après le massacre, voir P. Scaramella, « “Sotto manto de santità”. L’Inquisizione romana, i Calabrovaldesi e l’accusa di simulazione religiosa », Les Dossiers du Grihl [En ligne], mis en ligne le 11 janvier 2010. URL : http://dossiersgrihl.revues.org/3668
[3] Pierroberto Scaramella, L’Inquisizione romana e i Valdesi di Calabria (1554-1703). Napoli, Editoriale Scientifica, 1999, p. 72-73 ; « Oggi sappiamo che all’origine della ribellione, e della conseguente strage, vi fu l'energica reazione delle popolazioni ultramontane di Calabria al regime comportamentale imposto dalla Chiesa di Roma con quelle ordinanze », ibid., p. 168.
[4] Fra Giovanni da Fiumefreddo au cardinal Ghislieri, le 28 giugno 1561, cité in in P. Scaramella, op. cit., 1999, p. 213.
[5] Voir Scipione Lentolo, Historia delle grandi e crudeli persecutioni fatte ai tempi nostri in Provenza, Calabria e Piemonte contro il popolo che chiamano valdese, ed. T. Gay, Torre Pellice, Tipografia Alpina, 1906 et l’appendice documentaire de l’ouvrage de Scaramella.
[6] Undicesimo. E perché tutti l’huomini di detta terra, piccioli e grandi, al presente parlano benissimo la lingua italiana, però si ordina che dal primo del mese di dicembre prossimo venturo 1592 non debbano più né grandi né piccoli huomini e donne parlare tra di loro né con altri d’altra lingua che con la commune italiana o latina, lasciando in tuto il parlare loro ultramontano, sotto pena per ogni volta che controverrano d’un giorno di carcere. E chi per tre volte controvverrà a parlarci sia obligato ad andar alla chiesa di San Francesco di Paula in detta terra di Paula a visitarla, portando fede dal correttore di detta visita fatta. Quelli poi che controverranno oltre le tre volte, siano obligati per tre giorni di festa stare con la candela accesa in mano et con la correggia al collo alla porta della chiesa mentre si dirà messa », Ordinanze emanate dalla Congregazione della Santa Inquisizione, 29 août 1592, cité par P. Scaramella, p. 233-234.
[7] Gabriele Barrio : « bilingues sunt, nam sua et latina lingua utuntur », De antiquitate et situ Calabriae, Romae, 1571, p. 80. ce que Barrio entend par latin est éclairci par un autre passage de son ouvrage : « Utuntur Calabri in vernaculo sermone Latina lingua, quam a Latinise o a senatu missis didicerunt ; quanquam pleraque adhuc Graeca vocabula retineant, nonnullaque Graeca oppida, ut dixi, in ea pagique Graeci sint. Et praeterea Latina vocabula, quae toti nunc Italiae communia sunt, multis aliis Calabri utuntur, quae nullibi, quod sciam, Latio excepto, in usu sunt », ibid, p. 41.
[8] « Gli abitatori di questo castello ragionano tra di loro nella propria natia lingua, ma con noi altri ragionano in italiano », Giuliano Marafioti, Croniche et antiquità di Calabria, Padova, 1592, p. 273rv.
[9] « … tra di loro parlano secondo l’uso della loro nativa lingua, ma con noi parlano secondo’l nostro uso », op. cit., p. 273v. Du reste les habitants de La Guardia sont considérés comme des Albanais ( !) du fait de leur parler dans le Dizionario geografico ragionato del regno di Napoli,1797. D’autres les considèrent comme des Genevois, voire des Albigeois, confondant valdéisme et catharisme ! Il faut attendre le remarquable article de Giovenale Vegezzi Ruscalla, pour que soit démontrée l’extrême proximité demeurée à travers les siècles entre la variété de provençal de Val Pellice et le parler de La Guardia « Studio etnografico », Rivista Contemporanea, 1862, p. 177-191 (les deux versions qu’il commandite du Fils prodigue à La Guardia et à Angrogna, sont à cet égard lumineuses). Mais on trouve encore fréquemment tout au long du XIXe siècle l’affirmation selon laquelle les habitants de La Guardia auraient parlé le piémontais. Voir la réédition de ce texte par les soins de J.-F. Blanc, ici en pdf.
[10] « … si tiene gagliardissimo sospetto che nell’esteriore solamente fingono quei popoli di essere Catholici, ma che intrinsecamente, et, per quanto possano scoprirsi fra di loro, stiano anco oggi involti negli antichi loro errori. Il che si va congetturando da presuntioni generali et particolari. […] Si conferma questo sospetto, perché non solamente i vecchi ma anco i giovani, nati in quelle terre parlano tra di loro, et quando loro piace, con linguaggio piemontese, non ostante che ne tengano prohibitione espressa ». Dall’arcivescovo di Cosenza ai cardinali della Congregazione della Santissima Inquisizione di Roma. 10 ottobre 1600, in P. Scaramella, p. 235-236.
[11] « La lingua ultamontana, causa di ogni male per non potersi sentire quel che loro sonultano, sta nel medesimo vigore che era quando fu loro prohibita. Ostano che lo abbate non intervenga alli loro parlamenti, conforme l’ordine del Santo Officio. Non vogliono in modo alcuno prendere licenza, conforme sono obligati, quando escono fuori del territorio. Nella messa, con viva forza, intervengono, ma non con tutti. Pocchissimo si vedono portare e recitare corone. Nella scuola non attendono li figiuoli, che la maggior parte non sanno l’articoli della fede, e persone vecchie, quel che è peggio, retrovo che non sanno il Credo. Alla Dottrina Cristiana pochissimo intervengono, non ostante molte esortationi e minaccie fatteli Don Paolo Canigliano, abate di San Sisto, ai cardinali della Santa Inquisizione di Roma, 26 juin 1643, », in P. Scaramella, op. cit., p. 246.
[12] « Et si conferma dal vedersi che non solo li vecchi ma anco li giovani parlano tra di loro, quando li piace, il linguaggio provenzale, non ostante che ne tengano prohibitione espressa », Da Eligio Caracciolo, arcivescovo di Cosenza ai cardinali della Santa Inquisizione, 22 octobre 1696,Relatione dell’origine de valdesi, e loro eresia, chiamati ultramontani, habitanti nella diocesi di Cosenza, p. 254.
[13] P. Scramella, op. cit., p. 72-73.
[14] « Los dichos nuevament convertidos […] ni sus hijos ni otra persona alguna de ellos non hable de aquí adelante en arábigo ni se haga escritura alguna en arábigo, y hablen todos la lengua castellana. Y mandamos que los que venden y compran y contratan así en la alcaicería como fuera de ella, no pidan ni demanden precio alguno ni hablen comprando ni vendiendo en arábigo, sinon en lengua castellana, so pena, por la primera vez estén tres días de cárcel, y por la segunda, la pena doblada […] Y porque los nuevamente convertido tienen cartas antiguas de sus bienes y haciendas e otras en lengua arábiga se quemen y rompan, de manera que no haya escritura alguna en arábigo de hoy adelante. » 7 décembre 1626, R. C. de 7.XII.1526, cité in Antonio Garrido Aranda, Organizacion de la Iglesia en el Reino de Granada y proyeccion en India. Siglo XVI, Sevilla, 1979, p. 302. Cf. Bernard Vincent, « Reflexión documentada sobre el usa del árabe y de las lenguas románicas en la España de los moriscos (ss. XVI-XVII) », in Idem, El Río Morisco, Valencia, 2006.http://rua.ua.es/dspace/bitstream/10045/17710/1/Sharq%20Al-Andalus_10_11_44.pdf
Voir également, Youssef El Alaoui, « Le Castillan, langue impériale ? », in L. Villard, Langues dominantes, langues dominées, Universités Rouen, Le Havre, 2008, p. 197-208.
[15] Mercedes Gracía-arenal Rodriguez, The Expulsion of the Moriscos from Spain, Brill, 2014, p. 127.
[16] Mercedes Gracía-arenal Rodriguez, Op. cit.