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Mescladis e còps de gula
Mescladis e còps de gula
  • blog dédié aux cultures et langues minorées en général et à l'occitan en particulier. On y adopte une approche à la fois militante et réflexive et, dans tous les cas, résolument critique. Langues d'usage : français, occitan et italien.
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30 juin 2017

Claude Sicre - Universitat Occitana d'Estiu - Une nouvelle conception du stage musique, chant et danse

 

Claude Sicre soumet à notre analyse et à la discussion collective la présentation d'une action qui doit commencer le 10 juillet à Laguépie, dans le cadre de la 17e Université occitane. C'est cette démarche qui m'a convaincu de l'intérêt de publier sur ce blog, qui n'est pas dédié à l'information événementielle, le texte de présentation qui suit, ainsi que l'invitation aux stages de musique, chant et dance qu'il y organise avec l'association Lenga Viva. J'espère qu'il saura susciter votre intérêt et vos commentaires. J.P. C.

 

banniereoc-1

 

Universitat occitana de La Guépia

del 10 al 15 de julhet / du 10 au 15 juillet –

 

La 17e édition de l'Universitat occitane de Laguépie se tiendra cette année 2017 du 10 au 15 juillet.

Laguépie est une toute petite ville du Tarn-et Garonne au carrefour de quatre départements (Tarn-et-Garonne, Tarn, Aveyron, Lot ), au confluent de deux belles rivières (Aveyron, Viaur), pas loin de deux villes moyennes (Villefranche de Rouergue à 36 kilomètres, Albi à 40 km) entourée de petites villes médiévales (Cordes, St-Antonin,....) dans une région très rurale pas loin d'anciens sites industriels (Carmaux...).

A l'écart du tourisme de masse mais possédant de très beaux endroits de détente (vallées du Viaur et de l'Aveyron ) restés "sauvages", ayant su prendre le train d'une certaine modernité industrielle (l'usine traditionnelle de chaussures s'étant reconvertie dans la chaussure de sécurité, exportant dans le monde entier et employant 80 personnes qui vivent dans toute la région), Laguépie est une petite ville d'exception, très tranquille, à la fois près et loin de tout.

Ce caractère d'exception joue certainement sur le caractère de l'université occitane. Celle-ci -ci se caractérise en effet par une volonté de faire se rencontrer tous les contraires de façon systématique : public local et public des nouveaux habitants venus de loin (notamment les anglais, très nombreux à vivre dans les environs, mais aussi nord-américains, hollandais, etc) ou du nord de la France ; public populaire (cultivateurs, ouvriers, artisans,) et public très savant (nombreux intellectuels et artistes installés tout autour ou invités pour notre manifestation), visites de "stars " dans le cadre inchangé de la vie quotidienne et de ses réjouissances habituelles, études poussées (langues, musiques) se confrontant aux expériences de la tradition anonyme. Ambition d'aller très loin dans la réflexion et l'action culturelles en ne se coupant de personne, en gardant toujours le lien avec les préoccupations triviales des habitants.

Ambition exceptionnelle, donc, et réalisations à cette image.

Dans cette ambiance, la perspective occitaniste, qui est à la base de notre université, se transforme : confrontée en permanence à tout ce qui oublie la langue et la culture qu'elle veut promouvoir, elle exhume sans cesse les ressources cachées de ses trésors patrimoniaux comme réponses aux défis du temps, et elle s'efforce de les "théoriser" dans de longues conversations (nocturnes souvent, et souvent à table) toujours nourries des expériences en cours, ouvertes à tous les contradicteurs et aujourd'hui improbables ailleurs.

Illustration de nos propos avec le programme de cette année sur notre blog : http://www.lengaviva.com/.

 

Claude Sicre

 

Universitat occitana de La Guépia 2017 – del 10 al 15 de julhet

Stages exceptionnels musique, chant et danse à

Laguépie du 10 au 15 juillet 2017

---

Un stage pour les enfants

avec Aurélie Neuville (Bombes 2 Bal)

et

 trois stages pour adultes de musiques, chants et danses

avec Manu Théron, Papet J. (Massilia Sound System) et

le groupe de Paban das Bauls.

---

Il est temps, nous semble-t'il, de faire autre chose que de gentils stages pour la formation «désintéressée» de personnes visant leur développement individuel ou visant à rejoindre des chorales ou autres groupes amateurs. Ces stages ont leur utilité, leur fonction. Mais nous pensons qu'il faut aller plus loin. Viser à réinventer ici un " folklore "musical et chansonnier propre à reviscoler/créer cette vitalité de l'expression musicale populaire que nous admirons dans de nombreux ailleurs. En s'appuyant sur ce qui existe déjà (notamment les restes de la tradition orale occitane) mais aussi en s'ouvrant à d'autres formes extérieures qui nous paraissent possibles à adopter et à adapter à nos besoins et à nos ambitions.

 

Il est temps aussi, nous semble-t'il, de former des amateurs très éclairés (qui deviendront le public exigeant des professionnels), des semi-professionnels et de véritables professionnels de notre souhaitée culture (occitane, languedocienne), c'est-à-dire en phase profonde avec les populations locales, avec l'histoire, le patrimoine et le devenir désiré de ce pays. Parce qu'ils manquent. Parce que la relève aux grands mouvements des années 70, 80 et 90, et à leur expression musicale et chansonnière, se font attendre (même s'il y a beaucoup de promesses et de succès ponctuels), dans la rue comme sur les plus grandes scènes nationales et internationales.

 

Nous avons la prétention d'avoir des réponses - qui ne sont pas les seules, bien sûr - aux questions : que faire, comment ? Nos réponses. Qui ont parfois montré quelque réussite. Nous prétendons pouvoir apporter, aux aspirants pros, des pistes concernant les styles, le répertoire, l'esprit général capables de faire rayonner nos idées et nos façons dans le monde entier, dans la mesure où ces styles et cet esprit seront capables, en premier lieu, de réveiller chez nous, chez les populations au milieu desquelles nous vivons, le désir de se reconnaître dans ce que nous apporterons, d'y porter leur pierre, de s'y exprimer. Populations dans toute leur pluralité, de générations, d'horizons sociaux et culturels. En partant de ce qui est le plus ancré en profondeur et bien sûr le plus occulté par la culture dominante : la culture populaire de longue mémoire. Poser ainsi cette ambition offre un grand avantage : d'emblée cela éloignera les snobs.

Il est important aussi de former des amateurs éclairés. Parce que c'est un réservoir possible - ils seront plus nombreux - de futurs semi- pros ou pros, de gens pouvant juger intelligemment la scène professionnelle, pouvant attirer d'autres publics. Et bien sûr parce que ces styles se nourriront sans cesse de leurs apports multiples et pluriels, parce qu'ils seront partout dans la vie, grâce à eux. Pas de musique populaire sans amateurs. Pas de musique savante sans folklore. Nous avons décidé de commencer une série de stages dans ce sens, cette année à Laguépie ;

---

Stage « Attrapes »

en occitan, français régional et français méridional

enfants et ados

Cinq jours de stage du lundi 10/07 au vendredi 14/07 à Laguépie

« Permettez à vos enfants (et ados) à devenir des stars de la

musique populaire avec l'esprit civique et désintéressé qui

convient ! »

La vitalité d'une culture se mesure à sa possibilité d'intervenir, là où sont les gens (la rue, le marché, la manif, la plage, le bar, le repas d'anniversaire, la réu de copains, la fête de l'école, le camping, le pot de retraite, le barbecue entre voisins, etc etc) et à faire rire, pleurer, réfléchir, reprendre ou inventer un refrain, danser, en mêlant allègrement tous les domaines d'expression. À se faire voir quand elle est occultée. Sans attendre la bonne volonté des pouvoirs et les moyens qu'ils pourraient donner. Culture " populaire " par ces lieux, moments et formes d'expression, mais tout aussi "savante" par le degré d'élaboration qui préside à certaines de ses réalisations, et le degré de réflexion sur la démocratie qui sait l'amener dans la rue. Ce qui manque cruellement à notre pays.

 

Dans le but de former des jeunes (à partir de 7 ans) à cette culture de l'intervention tout terrain, nous avons résolu de monter une série de stages suivis qui s'adressent aux personnes partageant notre ambition et qui voudront devenir ses ambassadeurs. Les langues des paroles travaillées seront la langue d'oc et le français régional (pour repartir de la base, en faisant appel aux ressources de tous, en revisitant le folklore et en stimulant l'imagination populaire).

 

L'objectif précis et urgent est de réussir à avoir, à l'issue de chaque stage, des amateurs éclairés capables de jouer en public de leurs acquis et, à l'issue de la série de stages, de véritables professionnels ou semi-professionnels que nous pourrons faire jouer sur de nombreuses scènes (sur de grandes scènes régionales et nationales ainsi qu'à  la télévision, dans les radios, etc).

Ce tout nouveau stage s'attachera à explorer une forme oubliée (et neuve à  la fois) de cette expression populaire : les "attrapes", sortes de petits défis entre deux chanteurs/musiciens (pour des exemples, voir Le Quartier Enchantant - des nouvelles du QE - collection Actes Sud , et Les Comptines de la Récré, éditions Bayard) qui met en scène la parole rythmée (touchant au chant), le jeu du tambourin pour marquer la mesure et un exercice de mémoire, d'imagination et d'élocution.

 

Cinq jours, du lundi 10/07 au vendredi 14/07

Horaires : 10h-12h / 14h 30-16h 30

FormateursAurélie Neuville (Bombes 2 Bal), assistée d'Hélène Ossart et de Samira Pagnoux.

 

Le jeudi, intervention, pour les enfants et leurs / parents/ accompagnateurs, de Claude Sicre, initiateur du stage : considérations historiques, culturelles et techniques, présentations de vidéos, réponses aux questions, projets d'avenir, continuation du travail etc.

 

Travail d'écoute

Travail en langue occitane et en français régional

Travail sur l'élocution, sur la création, l'imagination et la mémoire

Travail sur le chant, le rythme

Travail sur la danse

Travail sur le tambourin

 

Nombre de places limité. Tarif 5 jours =  100€

 

Tous les détails sur le contenu et la méthode sur : www.lengaviva.comou : clementine.legaviva@laposte.net - 06 08 30 21 42

 Trois stages pour adultes de musiques, chants et danses

avec Manu Théron et Audrey Peinado,

Papet J. (Massilia Sound System)

 et le groupe de Paban das Bauls

Il y aura 3 stages l'après-midi (Manu Théron, Papet Jali, Les Bauls du Bengale) et chaque matin pendant deux heures avec Manu Théron , pour les stagiaires de l'après-midi qui le souhaitent, un atelier qui fera pratiquer les trois styles (chant polyphonique, ragga, et chant baul).

Les stagiaires de Manu Théron et de Papet Jali qui le souhaitent pourront participer à la restitution qui aura lieu le samedi soir pendant le bal, les stagiaires des Bauls pourront participer au concert des Bauls le vendredi soir à Laguépie et à celui des Bauls et de Manu Théron à l'Estivada de Rodez le samedi 22 juillet et éventuellement à d'autres concerts de Bauls qui suivront, dans les environs.

 

Cinq jours, du lundi 10/07 au vendredi 14/07

Horaires : 14h 30-18h30

Tarifs :

- Stage Papet J. / Poupa Greg = 150€*

- Stage Baul = 300€*

- Stage Manu Théron / Audrey Peinado = 150€

*Possibilités de tarifs réduits ou de tarifs de groupe.

 

Tous les détails sur le contenu et la méthode sur : www.lengaviva.com

ou : clementine.legaviva@laposte.net

 - 06 08 30 21 42 -

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Commentaires
C
Phillip Martel;<br /> <br /> lorsque que tu énonces ceci:<br /> <br /> "Vous êtes quand même marrants, tous. Dès qu'on parle structuration de la société en classes, vous défaillez, et vous préférez parler de Centralisme comme si c'était un concept né dans les nuages au début des temps, sans lien avec l'histoire concrète. Ben non."<br /> <br /> <br /> <br /> On pourrait peut être dire de même avec l'idée de classe associée seulement à la société industrielle?Je ne sais pas si le concept est valide sous charlemagne mais anthony Hodges rappel tout l'effort fait pas ce dernier pour relatiniser la messe sous son règne.Bien que n'adhérant que très modérément au dualisme abstrait/concret on peut y voir un exemple "concret" d'unitarisme...<br /> <br /> <br /> <br /> Sur ce blog,nombreux sont ceux qui ont pu rappeler le rôle essentiel de Spizona dans la mise en forme/débat concernant l'unitarisme et une fois de plus en réponse on retrouve cette vielle rhétorique marxo-chrétienne "et les gas!vous êtes bien des glandus nuageux avec votre centralisme"<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> A la modernité politique gauche/droite se superpose la modernité "libre de centralisme"/"franchouille centraliste"...
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C
Le film s'appelle " Les Gardiennes ", pardon !
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C
Je rentre à l'instant de voir un film francais qui se passe en Limousin pendant la guerre de 14 ( jusqu'en 20 ) . <br /> <br /> Je vais très rarement voir des films francais, très très rarement, parce que leur France est falsifiée de À à Z , tout le temps . Parisiano-falsifiée . Unitaro-centralisto- falsifiée, surtout quand c'est de bonne foi . Et bien sûr c'est encore pire quand ils veulent mettre de la couleur locale . Ils n'ont pas le concept de folklore, donc ils ne comprennent pas ce qu'est la culture anthropologique . Or c'est le plus important , au cinema .<br /> <br /> Ce film : scénario bien foutu, soin des images, beaux paysages, lenteur bien calculée ( ma voisine, qui a aimé, l'a trouvé trop lent, pas moi ), l'actrice principale bien dans son rôle, beaucoup de chose bien suggérées plutôt qu' assénées ( comme dans tous les mauvais films y a une scéne de sexe, hélas, mais ici pas trop appuyée ) ( et finalement pas trop déplacée dans ce monde ), enfin la reflexion sur la guerre, et cette guerre, parfois un peu cliché ( " les boches, il y a des paysans comme nous " ) est pas mal intégrée, sans lourdeur . <br /> <br /> Mais voilà : la langue, pas la bonne, pas les bonnes ( le francais n'est pas le bon ) et donc pas de rapports entre langues donc entre catégories sociales familiales et culturelles, et l'accent et le ton, et les manières de table, et les civilités, et tout ce qui fait les rapports quotidiens ou pas entre les gens, et les gestes, et la façon de porter les vêtements, et les lettres des soldats au front ( le scénariste a pas dû en lire beaucoup ) et la manière de travailler etc etc, tout ou presque sonne faux .<br /> <br /> Je ne suis pas Limousin, je me trompe peut-être sur certains détails, mais c'est l'impression que ca m'a donné . Je trouve Nathalie Baye ( j'ai appris son nom ce soir ) complètement à côté de son rôle de maîtresse de ferme, les hommes récitent leur leçon ( cet univers ne les inspire pas, faut croire ) seule l'héroïne réussit son personnage .<br /> <br /> On me dira : " le réalisateur cherche l'essentiel, l'épure " et c'est vrai qu'il fait ça assez bien . <br /> <br /> Mais c'est comme pour les concepts : nourris de faits et d'analyses riches et plurielles, le concept n'est que plus fort dans le résultat d'induction /déduction/ généralisation .<br /> <br /> Nourri de vraie culture anthropologique et de tout un folklore riche ( pour la vue et l'oreille et l'entendement ) l'épure scenaristique ( quel vilain mot !) aurait tapé plus juste, plus fort, plus profond . Ou pu taper . <br /> <br /> Encore un sale ( pas trop, celui-là ) coup pour la France, et le Limousin ! <br /> <br /> <br /> <br /> Je sais pas pour les autres, mais je me demande : quel public étranger trouvera quoi à retenir de ce film ? Une histoire, peut-être ? Mais bien désincarnée, dé spécifiée . Qu'on aurait pu filmer partout pareil . <br /> <br /> <br /> <br /> Bon je regrette pas d'y être allé quand même ........<br /> <br /> <br /> <br /> Rien à voir avec ce fil ? Ah si ! L'importance du folklore, tout le temps et partout . <br /> <br /> Contre toutes les réductions .
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C
Cher collègue ( en occitanisme ), <br /> <br /> <br /> <br /> - " on " ne veut pas t'embêter avec ton statut d'universitaire . Ce n'est pas une insulte dans notre bouche, et on ne te parle pas qu'en tant que . Tu es d'abord un occitaniste, pour moi, un honneur, donc . Mais la formation, la profession, les habitudes sont prégnantes . Et c'est pas à un " marxien " comme toi que je vais apprendre que " retraité " est plutôt une catégorie administrative que sociale . D'ailleurs, naguère, la droite qui voulait faire baisser le nombre d'ouvriers dans les statistiques journalistiques, contre les arguments de la CGT et le PC, ne comptait pas les ouvriers à la retraite comme ouvriers mais avec les autres retraités, cadres, patrons etc . Malins ! Ça ne pouvait pas nous tromper, à nous . <br /> <br /> <br /> <br /> - je ne t'envoie rien à la tronche, je cite mes sources et je fais de la pub pour de grands penseurs dont je crois les œuvres utiles à notre mouvement . Et dont les médias ne parlent pas . Je remarque d'ailleurs, sur les blogs occitanistes, que nos camarades regardent beaucoup la télé et écoutent beaucoup les radios traditionnelles, qui les font enrager certes, mais qui les " formatent " beaucoup en passant .Et c'est pas là qu'ils découvriront d'autres biais de soscar . <br /> <br /> <br /> <br /> - il y aurait d'après toi ce qui relève du politique et ce qui relève de l'idéologie . Pas d'idéologie politique ? Et ne pense-t'on pas le politique au travers d'une éducation, d'une culture, qu'il faut aussi apprendre à penser ? Le politique est fait de représentations, comme toute la pensée, ce n'est pas la " réalité " à laquelle on accéderait directement... Il nous faut revoir ce qu'on appelle l'" idéologie ", pour nous comprendre .....<br /> <br /> <br /> <br /> - je ne te vois pas répondre à ma question principale : le " snobisme parisien " ne rend pas compte des phénomènes que je pose . Pourquoi ce snobisme, et pourquoi parisien ? Tu ne te débarrasseras pas comme ça, d'un revers de main cachant mal une géne, de toute une histoire à construire . Dont tu devrais être un des bâtisseurs, en tant qu'historien occitaniste refusant de se mettre à la retraite de la pensée . <br /> <br /> <br /> <br /> À suivre ....
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C
Ah enfin un petit moment pour répondre à Martel ! <br /> <br /> Martel qui répugne à changer d'avis, alors que tout lui montre qu'il s'enferme dans une position intenable . Attitude  positive, scientifique même : il se fait, courageusement, le cobaye de sa propre expérience, cobaye qu'il devine déjà promis à finir face à un mur, au bout de l'androne ( rime riche pour drone ) mais Il veut être con-vaincu complètement, devant tous ( pour que cela profite à tous : il est un pédagogue militant jusqu'au bout ). convaicu, il l'est déjà en partie ( reprenant les concepts d'unitarisme et de centralisme qu' il rejetait hier ), mais il veut toucher le fond avant de dire pouce, il veut que nous lui ôtons les derniers illusions qu'il se fait sur sa thèse " classiste " déterminante en toutes les instances, de la première à la dernière, parce qu'il n'arrive pas à se résigner à les abandonner de lui-même . <br /> <br /> Reprenons sa réponse : <br /> <br /> - à l'exemple que je prends et que je signale comme fort, celui du prolétaire ou du petit-bourgeois parisien qui se sent supérieur, d'une certaine façon, au bourgeois " provincial ", il ne répond pas : il nous parle des prolétaires occitans ( limousin et cantalou ) pour noyer le poisson sous une évidence qui n'est pas de notre propos . Utilisant la tactique rhétorique prônée jadis par 'Alphonse Allais : " au milieu d'une discussion où vous faiblissez, rappelez brusquement quelque grande évidence, comme le théorème d'Archimede, même si ça n'a rien à voir avec le sujet sur la table, ça fera toujours son effet et le temps que les plus futés comprennent que vous les enganez, vous jouirez d'une position de force " ( je cite de mémoire en adaptant ) . ( en fait je ne crois pas à une ruse rhétorique de sa part, c'est juste une erreur d'inattention je pense ) .<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> Mais, cher Martel, répondez à la question posée, que je repose autrement : n'avez-vous pas fait l'expérience vous-même, comme des centaines de millions de " provinciaux " depuis des lustres et des dizaines de lustres ( que chez nous on mange à la Noel, par douze ), l'expérience, disai-je, de cette " supériorité " du premier pékin venu de Paris, affichée face à tous les autochtones de la province où il débarque, quel que soit le niveau social de ces derniers, et quand bien même leur avoir, leur pouvoir ( politique, économique ), leur bagage culturel, etc, seraient bien " supérieurs  " à ceux de qui les toise  ? <br /> <br /> J'ouvre la boîte de Pandore, là . Pas besoin de citer d'exemples, tout le monde en a des dizaines ( mais si votre réponse veut jouer l'esquive, je vous en sortirais autant qu'il faut, avec la contextualisation et les explications nécessaires pour comprendre leur pluralité ) .<br /> <br />  <br /> <br /> J'entendais déjà, l'an passé, vous faire un peu la leçon sur ce sujet quand vous parliez de Mistral face aux bourgeois parisiens ( sur le fil " ce que la population attend etc " ) : les personnes intéressées pourront s'y reporter et adapter l'analyse eux-mêmes . <br /> <br /> <br /> <br /> - ce que tu dis ensuite sur les bourgeois de Paris " qui ont le capital culturel et le capital tout court le plus important " est assez mystérieux pour moi : je ne vais pas m'y pencher aujourd'hui, gardons ça pour une autre attaque en règle ( mais pacifique ) de ton raisonnement . <br /> <br /> <br /> <br /> Allons plus loin:: <br /> <br /> "  je ne vois pas ce que la pensée de  Meschonnic aurait à y voir " : Martel ne me répond pas directement à moi, là, plutôt à Acap ( il doit croire que c'est moi ) ( eh non raté il y a maintenant des jeunes occitanistes meschonniquiens que je ne connais pas vraiment encore, ça fait plaisir ), mais comme j'ai parlé de Meschonnic plus haut et que suis dac avec Acap, ( le capitaine, Acap ? )  je reponds : <br /> <br /> <br /> <br /> - je conçois bien, cher Philippe, que tu ne puisses pas voir ce que Meschonnic a à voir avec tout ça, puisque tu ne connais pas l'œuvre de Meschonnic : tu l'as dit l'an passé, et tout nous indique que tu n'as pas comblé cette lacune ( lacune à mon avis, de segur ). C'est visible quand tu te moques de la notion de poème, terme introduit par Acap : si tu avais lu à peine un peu Meschonnic tu saurais que la définition qu'il donne du " poème " - et c'est à ce " poème " là que fait référence Mr Acapoulcoc, il le dit clairement - n'a rien à voir avec la représentation traditionnelle de ce qu'est un poème et que tu as dans la tête, comme la plupart des gens, y compris les grands intellectuels de notre vaste monde . Tu n'es pas plus en retard que les autres : mais tu as perdu l'occasion de prendre de l'avance, celle que doit prendre un intellectuel occitaniste s'il veut s'expliquer sa situation et l'expliquer aux autres, dans son action, plutôt que de rester empêtré dans les schémas ( ie l'organisation de ce qui ne bouge pas, s'opposant au rythme, l'organisation de ce qui bouge, voir Aristote ) . C'est pourquoi je te conseille vivement de lire Histoire, Langage, une meme théorie, qui parlerait fort à l'historien que tu es et à la fois au militant de la langue d'oc que tu es aussi et qui ne peut pas se dispenser de réfléchir aux théories du langage ( mais Heidegger a pu, et Bourdieu, et Derrida et Lacan, et Braudel et des tas d'autres ) . <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> La question occitane est tellement complexe qu'elle nous oblige, à moins de se plaire dans la panade des lieux communs et des débats errants, à une extrême ambition intellectuelle pour en saisir tenants et aboutissants . <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> "  0n parle histoire, ici pas poésie et philosophie ",  nous dit-il : <br /> <br /> <br /> <br /> - l'opposition entre histoire et philosophie/poésie, qui reprend les catégories des spécialités universitaires ( celles du pouvoir sur la pensée ) est passible de la condamnation meschonniquienne de l'hétérogénéité des catégories de la raison . <br /> <br /> Cette hétérogénéité que nous devons combattre puisque c'est celle-là qui nous combat, qui introduit dans nos débats tout ce qui ruine nos efforts de dépasser les binarismes que nos adversaires utilisent sans cesse contre nous ( savant/populaire, langue/ dialectes, identité ouverte/identité fermée, etc etc ) ( j'en ai donné une liste assez grande, en action, dans le fil de l'an passé, toujours à relire ) . <br /> <br /> <br /> <br /> - et ca finit rigolo : Martel est tellement dans son truc, sa spécialité universitaire, qu'il nous dit " arrêtez avec vos trucs, attention ici on parle d'histoire ", en oubliant comiquement que ce fil a été lancé pour parler d'une action culturelle précise, existante, en pleine vie, fil qui accepte de parler de tout ce qu'on veut, et l'histoire est la bienvenue si elle a quelque chose à dire, et fil qui est intéressé aussi par la philosophie et sa critique et la poésie et le reste . Par tout,  en fait, tout ce qui pourrait éclairer l'action en cours . Puisque cette action en cours veut se poser toutes les questions sur elle-même . <br /> <br /> Martel oublie tout ça et remet de l'ordre dans une classe qui n'est pas la sienne, ca fait un peu Laurel et 'Hardy .....<br /> <br /> Reste qu'il est difficile, et je le conçois  aisément, de parler d'une action qu'on ne mène pas . Et dont on n'imagine pas l'intérêt . <br /> <br /> <br /> <br /> En réalité, la question de la stratégie de l'action culturelle occitane n'intéresse pas l'occitanisme . Je n'ai pas lu un texte qui vaille un clou depuis la disparition de Castan . <br /> <br /> <br /> <br /> De bonnes analyses de nos défaites, de bons textes de pessimisme ( littéraire ), de longues tartines d'indignation ( vaine, puisque l'indignation est performative ) sur ceci et cela, il y en a, par contre . La complexité de notre situation a entraîné le découragement général . Et l'attente de quelque sauvetage inattendu par on ne sait quoi on ne sait qui . Je suis à peu près sûr que certains ont dû fantasmer sur la Catalogne qui, une fois son indépendance établie, serait venue/ viendra illico secourir sa petite sœur handicapée la pauvre .  Le dernier espoir, en forme de nouvel assistanat . <br /> <br /> Triste sans trop ( ique ), c'est nous ......il faut nous accepter comme nous sommes, pour nous changer en ce que nous serons ( simeslaituesnaissent.... ) . 
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