Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Mescladis e còps de gula
Mescladis e còps de gula
  • blog dédié aux cultures et langues minorées en général et à l'occitan en particulier. On y adopte une approche à la fois militante et réflexive et, dans tous les cas, résolument critique. Langues d'usage : français, occitan et italien.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Archives
Visiteurs
Depuis la création 615 968
Newsletter
1 janvier 2011

Quelques mots de limousin - 1912

Vache

 

Quelques mots de limousin - 1912

 

Voici un exemple émouvant d’écriture « ordinaire » en limousin sur une carte postale envoyée de Limoges par un conscrit le 21 janvier 1912 (conservée aux Archives Municipales de Limoges). La carte appartient à une série « patoise » des éditions au pictogramme de l’Hirondelle, intitulée : Notré Limouzi – A lo fermo (soit en graphie dite classique : Nòstre Limosin – a la ferma). Celle-ci porte la légende : Yo jûte nôtré vâcho (Io juste nòstre vacha) : « Je trais notre vache ». La carte postale est représente une scène complètement incohérente : le bidon est au premier plan et non pas sous le pis de la bête, qui est devant la grange et non pas à l’étable (trop obscure pour prendre une photo ?), la fermière touche les mamelles d’une seule main, elle s'est coiffé du barbichet de fête (qui était déjà à l'époque un oripeau folklorique) pour vaquer à sa besogne, etc. etc. Le conscrit ironise sur l’incongruité de la scène, en écrivant de sa belle plume les lignes suivantes :

La vache qui fournit le lait à toute la garnison !!

Espère qué la bujô sayo pléno

Béleu qué sirén de lâ classo âvânt

(Espere que la buja saia plena / Beleu que sirèm de la classa avant)

Autrement dit : « J’attends que la jarre soit pleine/ peut-être que nous serons de la classe avant ».

On disait « Être de la classe », lorsqu’on faisait sa dernière année de service, ou pour signifier carrément, comme ici, la libération des obligations militaires.

Hélas, en l’occurrence, notre recrue ne savait pas ce qui l’attendait, car selon toute probabilité, il allait être rappelé pour la Grande guerre…

Les écritures manuscrites en occitan, dans la correspondance privée, en ces années là, sont plutôt rares. Ici, il existe évidemment un lien avec le fait que la carte soit légendée en « patois » ;  la légende valait comme une sorte d’autorisation et en tout cas d’incitation à partager la langue, sur le mode plaisant, avec les correspondants restés au village…

 

Vache

 

Publicité
Publicité
Commentaires
B
Lalirette, n'inversez pas les rôles s'il-vous-plaît. <br /> C'est votre message qui était provocateur voire délétère. Que cherchiez-vous à nous dire en trois phrases ainsi tournées et balancées, conclues par le dénigrant et pourquoi pas blessant "Rien d'autre à communiquer?".<br /> En posant cette question, soyez honnête, vous attaquiez qui? L'occitaniste JP Cavaillé qui fait, comme une poignée de personnes seulement en Limousin (c'est bien là le problème, les Limousins ont la critique facile mais peu se bougent) ce qu'il peut pour la langue et sa valorisation,<br /> ou bien le rédac chef de La Lettre du Limousin ? ou bien l'occitan limousin lui-même (parce-qu'on a aussi l'habitude des Jacobins -je ne vous accuse pas - qui nous balancent des "Ah oui le patois limousin, le truc pour faire des pièces de théâtre en costume et pour parler aux vaches?"<br /> <br /> Je vous ai donc juste expliqué que :<br /> - JP Cavaillé n'a pas à se justifier sur cet article et son traitement, ce qu'il a pourtant fait avec politesse, tact et diplomatie (beaucoup plus que j'en aurais eu à sa place à votre égard)<br /> - le rédac-chef de la Lettre du Limousin soutient la langue, ne censure absolument pas les articles qu'on lui envoie et surtout FAIT APPEL A TOUTES LES BONNES VOLONTES POUR MAINTENIR CETTE RUBRIQUE OCCITANE, donc que si vous avez des choses que vous jugez plus intéressantes à "communiquer", n'hésitez pas!<br /> <br /> A propos de la "honte" des Limousins, parcourez ce blog, en quelques années de nombreuses discussions/débats en ont parlé. Par honte on entend ce sentiment très paradoxal de fierté tue, de "j'adore ma région mais je ne le crie pas sur les toits au contraire" comme vous le dites d'ailleurs, et l'auto-dénigrement, si vous connaissez la région, est très présent "on a le pâté de pommes de terre, le clafoutis, des choses bien bonnes, MAIS c'est sur que comparés à l'Auvergne, gastronomiquement on est loin derrière ! " ou encore "j'aime bien l'occitan limousin, j'adorais quand mon pépé me disait des mots en patois, MAIS c'est vrai que c'est beaucoup moins joli que le provençal ou que le gascon..." etc etc...<br /> <br /> Enfin, concernant votre dernière question, que je trouve un peu tendancieuse aussi, selon moi est Limousin qui veut être Limousin, qui aime cette région et s'intéresse un temps soit peu à sa culture (ou a défaut d'une démarche volontaire, vit cette culture sans s'en apercevoir, c'est encore mieux). Pas besoin d'être né là, ni d'avoir un pedigree limousin, pas d'histoire de sang ni de race. L'amour d'une région, l'envie d'être Limousin, tout simplement.
Répondre
L
A Bouboule.<br /> Je crois que contrairement à JP Cavaillé vous n'avez pas bien compris le sens de ma réaction, à moins que vous ne me titilliez! Quant à votre idée globalisante selon laquelle "les Limousins auraient honte de leur histoire et de leurs coutumes", je ne sais pas d'où vous tenez ça. Pour ne parler que des personnes que je connais,elles sont peut etre discretes mais pas honteuses. Les membres de ma famille par exemple, partagent une culture ouvriere, rurale, limousine (et bien d'autres qualificatifs seraient encore necessaires), mais la honte ne barre pas leurs fronts et ils ont rarement baissé la tête. Nous pourrions même nous inspirer de leur courage en ce moment. C'est ce que j'essaie de faire. Alors non je ne trouve pas plouc de commenter cette carte postale mais je trouve révoltant que vous disiez que les Limousins sont honteux de leur histoire, c'est humiliant pour les personnes qui ne partagent pas votre point de vue. Peut etre pourriez vous preciser votre pensée en direct ,en vous adressant aux Limousins puisque vous avez deja publié dans "la lettre du Limousin". Ce serait une bonne maniere de tester l'état de réactivité de la population. Mais lorsque vous parlez des "Limousins" de qui parlez vous? En suis-je moi dont la mère vient d'ailleurs? et mes enfants dont le père vient de plus loin encore? Et toutes ces personnes qui vivent sur la terre limousine?
Répondre
B
et Lalirette a-t-elle (a-t-il?) protesté quand la Lettre du Limousin, bilingue dans les titres et la une durant quelques mois (à la suite d'un engagement de Denanot lors des assises pour l'occitan en Limousin) est redevenue 100% française dans sa présentation ? <br /> Lalirette, la personne qui gère le contenu de la Lettre est un "jeune" (moins de 40 ans) qui n'est pas de la région à l'origine, et qui malgré tout est intéressé par la langue et défend la place de l'occitan au sein de cet organe officiel. <br /> J'ai parfois écrit des articles d'actualité sur la langue. 15 lignes en français, 15 lignes en ocictan en face (la traduction).<br /> Le rédac chef dont je parle reçoit de nombreuses remarques des lecteurs lambda, à chaque numéro. Il a conclu des précédents articles que la "formule" proposée jusqu'alors "opposait" les quelques personnes lisant l'occitan (en graphie normalisée qui plus est) et ceux lisant la version française uniquement. De là sa proposition de mêler français et occitan au sein du même article, à la manière de l'occitaniste Marçau Peironie qui enseigne l'oc en Dordogne et anime une émission hebdo sur France Bleu Périgord, qui dans ses écrits sur internet et dans la presse locale, sans chichi, mêle de façon tout à fait décomplexée français et occitan, en indiquant même entre parenthèses la façon de prononcer. Car nous en sommes là, la majorité des lecteurs de la Lettre du Limousin n'ont pas la langue "dans l'oreille) et ne sont donc pas en mesure de décrypter instinctivement la graphie normalisée occitane. C'est sur ce modèle que JP Cavaillé a "réécrit" son article pour parution en version papier grand public. <br /> Quant au rédac chef de la Lettre du Limousin, je peux vous garantir qu'il n'est absolument pas directif quant aux thèmes abordés, et qu'il publiait jusqu'alors exclusivement des articles sur l'actualité de la langue. Il se trouve que cet article de JP lui a plu, et qu'il a pensé qu'il plairait aux lecteurs de la Lettre.<br /> Par ailleurs, Lalirette, les Limousins doivent cesser d'avoir honte de leur histoire et de leurs coutumes. Pourquoi serait-il honteux (plouc pensez-vous peut-être?) de commenter cette carte postale ancienne?<br /> Et puis rappelons le message premier que véhicule cet article de JP Cavaillé : à une époque pas si lointaine les Limousins parlaient occitan et l'écrivaient même sur leur courrier.
Répondre
T
Les rédacteurs de la Lettre m'ont demandé s'ils pouvaient utiliser mon "article" (en l'occurrence, c'est un bien grand mot, il s'agit plutôt d'une notule). Je n'avais aucune raison de refuser et cela n'impliquait nullement de réduire l'actualité de l'occitan à une carte postale de 1912. Mais ce n'est pas moi qui décide des contenus, ni de la forme , ni de rien du tout dans cette publication. Je suis tout à fait d'accord pour dire qu'il y aurait beaucoup plus et beaucoup mieux à dire sur l'occitan limousin aujourd'hui et je le dis volontiers ici. Il ne serait cependant peut-être pas complètement inutile de parler "aussi" de la vie de la langue d'un point de vue "historique", si évidemment on rendait d'abord compte de sa vie aujourd'hui !
Répondre
L
Dans "la lettre du limousin" (conseil régional" que je viens de recevoir, on retrouve votre article et la photo sur la page de l'agenda culturel et à la rubrique "occitan". on peut donc en déduire que l'actualité de l'occitan se résume à une archive, cette carte de 1912! Avec votre caution? Rien d'autre à communiquer?
Répondre
Publicité