Communicacion facha per Dominique Decomps dins l’encastre de las Assisas de la Lenga occitana que se tenguèron a Lemòtges los 24 e 25 de març de 2006 , eveniment onte eran convidats de monde de l’Educacion nacionala per debatre dau subject. Se gardèron ben de venir.
Clamar dins lo desèrt lemosin :
L’enseignement de l’occitan dans l’académie de Limoges
Officiellement l’Etat permet l’enseignement des langues historiques de France, notamment pour ce qui concerne l’enseignement dans les établissements publics. Normalement voici ce que propose la législation en vigueur au niveau de l’Education nationale :
1- ECOLE PRIMAIRE : 2 systèmes
- Initiation, sensibilisation, dès la maternelle (environ 1H 30 par semaine)
- Bilinguisme, dès la maternelle. L’enseignement en immersion n’est pas possible dans le cadre de l’enseignement public (réservé aux école de type Calandreta).
2- Dans LE SECONDAIRE
- 6e et 5e : 2H hebdomadaires
- 4e, 3e : 3H en LV2 ou LV3 et le système de l’enseignement bilingue dans les établissements du secondaire.
LYCEE : poursuite en LV2, LV3, enseignement de spécialité, filières pour les grands commençants.
3 – Dans LE SUPERIEUR : Les LR peuvent être présentes à l’Université : fac de Lettres à tous les niveaux, dès la première année, et aussi dans les IUFM en formation initiale et en formation continue.
Les programmes d’enseignement détaillés, comme pour les autres langues ont été publiés en 2003 pour le primaire ; ceux du collège et du lycée sont rédigés.
Mais la REALITE LIMOUSINE est toute autre, et semble se complaire dans une passivité maladive !
8 collèges seulement concernés sur 3 départements, et pour la plupart il ne s’agit que de saupoudrage :
- en Corrèze : Seilhac ( de la 6e à la 3e), Argentat (6e, 5e), Meyssac (6e, 5e)
- en Haute-Vienne : interventions en 6e : Collège Donzelot à Limoges, Isles, Ambazac, St-Léonard de Noblat et Châlus avec un intervenant extérieur dans le cadre d’un projet MAEC (en 5e) . Rien en Creuse .
Plus de 90% des points d’enseignement en collège sont réduits à 1H hebdomadaire (épisodique parfois) en 6e ou en 5e. Les cours sont assurés souvent par des professeurs d’une autre discipline.
Il faut savoir que les cours existants dans ces collèges ne fonctionnent que parce que des enseignants se sont eux-mêmes proposés, ont insisté pour enseigner l’occitan.
A Argentat , en Corrèze, ce sont les parents d’élèves de 6e qui ont demandé l’ouverture de l’option, parce qu’ils étaient très déterminés.
SEILHAC : l’option a été ouverte en 1996, à la demande de l’enseignante en place.122 élèves sur le total de 141 donné par le Rectorat, qui manque vraisemblablement d’information puisque nous en avons recensé 232 par les collègues concernés ( mais c’est bien peu pour toute cette académie !) Ce qui se fait à Seilhac (occitan de la 6e à la 3e, avec un mi-temps de certifié d’occitan) pourrait, comme dans les académies du sud se faire partout, dans d’autres collèges du Limousin.
Zéro lycée (sauf un établissement privé à Limoges). Pour ce qui concerne les élèves de terminale des lycées d’enseignement public, l’occitan s’apprend clandestinement : cette année comme les années précédentes les anciens élèves de Seilhac doivent préparer aux épreuves selon leurs propres moyens.
L’Université en Limousin : quelques heures à la fac de Lettres en première et deuxième année.
Un demi-poste d’enseignant à l’IUFM de Tulle. Une formation sur deux ans pour certains professeurs d’école mais une « non-incitation » à utiliser leurs compétences, quand ce n’est pas une interdiction pure et simple d’enseigner dans les classes. On prend en compte l’habilitation pour l’anglais, mais pas pour l’occitan.
Dans le primaire : Rien d’officiel. (La Calandreta ne relève pas de l’enseignement primaire public pour le moment.)
Quelques initiatives isolées, clandestines en Corrèze et en Haute-Vienne ; aucune volonté de l’administration de s’y intéresser, encore moins de les encourager ou de les valoriser. Les actions innovantes tant vantées par le système de l’Education nationale sont niées lorsqu’il s’agit de l’occitan. Pour les élèves, apprendre l’occitan précocément c’est s’assurer un bon avenir de plurilingue dans l’avenir, et de meilleures capacités dans différents domaines.
Pourtant apprendre une autre langue que la langue 1 (français) avant 8 ans apporterait d’énormes bénéfices aux enfants :
* connaissance patrimoniale d’une langue de culture européenne
* accès à un vaste espace de création musicale, littéraire, artistique
* développer des compétences linguistiques irremplaçables qui ne se mettent en place qu’avant 8 ans. Ce serait ainsi ouvrir la porte à l’accès aux langues en général ; cela permettrait de réduire l’infirmité des Français monolingue qui ne peuvent qu’ânonner les langues étrangères. On veut de bons locuteurs d’anglais, d’allemand, d’espagnol, commençons par donner aux enfants la langue d’ici, et on vérifiera alors les remarquables progrès dans la suite des apprentissages d’autres langues.
Au collège et au lycée, comme pour toutes les disciplines il est nécessaire de recruter des professeurs qualifiés : enseigner une langue aux élèves c’est un métier spécifique, et il serait donc urgent de faire remonter au Ministère des demandes de postes de CAPES.
Normalement, ces questions devraient être abordées en réunion du CALR
Pour information je précise que dans le B.O. n° 18 du 5 mai 2005 de la Loi n° 2005-380 du 23 avril 2005 d'orientation et de programme pour l'avenir de l'école : (http://www.education.gouv.fr/bo/2005/18/MENX0400282L.htm), l'article 20 traite des langues et cultures régionales, il modifie l'article L. 312-10 du code de l'éducation : « Le premier alinéa de l'article L. 312-10 du code de l'éducation est ainsi rédigé : "Un enseignement de langues et cultures régionales peut être dispensé tout au long de la scolarité selon des modalités définies par voie de convention entre l'État et les collectivités territoriales où ces langues sont en usage." » NOUS SOMMES CONCERNES en Limousin aussi. Cet article invite à mettre en place des conventions de partenariat avec les collectivités territoriales.
- Dans un courrier en date du 15 avril 2005 adressé à M. l'Inspecteur Général des langues régionales et en copie aux Recteurs des académies concernées, M. le Directeur de l'enseignement scolaire au Ministère de l’Education nationale apporte, pour les langues régionales, les précisions suivantes :
1. L'enseignement des langues régionales, s'il ne fait pas partie du socle commun que doivent acquérir tous les élèves au cours de la scolarité obligatoire, reste naturellement un enseignement proposé aux élèves pendant leur scolarité. Le Conseil académique des langues régionales est maintenu dans les académies désignées par l'arrêté du 19 avril 2002.
2. Le projet de nouveau brevet des collèges prévoit d'inclure, pour tous les élèves qui le souhaiteront, une note de langue régionale. Seuls ceux de Seilhac en bénéficient. Est-ce là l’égalité républicaine ? Il y a nécessité de créer des postes de certifié d’occitan, d’en faire la demande au Ministère. Donc nécessité de réunir le CALR pour en parler.
3. A compter de 2006, les concours externes et internes de recrutement de professeur des écoles comporteront une épreuve d'admission obligatoire en langue vivante étrangère ; tous les candidats pourront demander à subir une épreuve orale facultative de langue régionale. En Limousin seul l’IUFM de Tulle dispense cette formation. Elle a été refusée aux candidats qui l’ont pourtant demandée à l’iufm de Limoges. Quelle égalité au concours ? Justice républicaine ?Elle devrait aussi pouvoir être proposée en Creuse. Pour cela il faut recruter des enseignants !
Les concours externes et internes spéciaux de recrutement de professeurs des écoles sont maintenus. Il comporteront comme à présent une épreuve d'admissibilité en langue régionale et une épreuve orale d'admission en langue régionale. Une candidate et une seule en Limousin au concours en 2002, restée sans poste spécifique , bien que son recrutement dût logiquement la conduire à enseigner l’occitan, mais il y a eu des blocages en Corrèze au niveau de sa nomination. Actuellement elle est en congé parental. Le concours n’a pas été rouvert dans l’académie depuis 2002 : selon le Rectorat il n’y aurait pas de besoin, mais comment procède-t-il pour les faire émerger ?
Le Conseil académique des langues et cultures régionales constitué par Mme la rectrice Liliane Kerjean en Mai 2003 n’a jamais été réuni à ce jour, alors qu’il doit se tenir deux fois par an, mais aucune réunion n’a jamais été programmée. La question posée à ce sujet par le CREO, récemment, au nouveau recteur Monsieur Patrick Hertzel a reçu la même réponse que précédemment pendant 3 ans : il faut attendre les circulaires de la rentrée (toujours la rentrée suivante) qui « définissent les mises en œuvre des objectifs considérés comme prioritaires ». Nous avons beau attendre les rentrées qui se succèdent , jamais aucune circulaire nouvelle ne pose l’occitan comme une priorité …. Donc à l’abri de cela, le rectorat de Limoges reste en sommeil.
Pourtant les Textes officiels précisent que l’enseignement des langues régionales relève de la responsabilité des Recteurs et des Régions. Alors qu’attendons-nous pour que la représentation négative qu’ont les jeunes de leur région change ? Qu’attendons-nous pour mettre en place un enseignement de l’occitan digne de ce nom ? Qu’attendons-nous pour suivre l’exemple donné par les autres rectorats, transmettre la langue et ouvrir les oreilles des enfants à d’autres espaces ?
Pour changer cette situation catastrophique et misérable, pour faire cesser le déficit de notoriété dont pâtit la langue occitane dans le pays de Bernart de Ventadour, il serait grand temps que les responsables limousins choisissent la voie de la découverte contre la voie de l’ignorance.
Limoges le 24 mars 2006, Dominique DECOMPS, présidente du CREO -LIMOUSIN
Un compte-rendut de las Assisas lemosinas sus :
Tout sur les Assises limousines sur :
http://assisasperloccitanenlemosin.hautetfort.com/
J'ai 20 ans et je vous assure que dès que je parle de l'occitan a des amis, ou que ce soit en France (je voyage beaucoup), ça les passionnent car ils ne connaissent pas même l'existence de l'Occitanie et sont heureux d'apprendre que la France n'est pas un bloc homogène mais un pays de diversité et de richesse culturelle !
Il faut cesser maintenant ce mimétisme des "temps ancien" et considérer l'occitan comme une langue qui a toujours été là, une culture toujours présente mais qu'il faut raviver et présenter d'une autre façon aux génératons d'aujourd'hui,c 'est à dire plus de "pouet pouet", de nostalgie à la paysanne, tout a une évolution.
Enfin, concernant le message précédent sous le pseudo "Interface Occit" je voudrais savoir pour quelles raisons est-ce qu'un occitaniste devrait la plupart du temps travailler bénévolement ? Ce n'est pas parcque ces personnes exercent leur métier par passion qu'il doivent donner leur travail, "pour l'amour de l'occitan". Car dans ce cas, je vous met au défis d'obtenir d'un chirurgien une opération gratuite, "bénévole", pour l'amour de sauver des vies, ou de demander à un artiste de décorer votre salon pour l'amour de l'art. Chaque abus à ses limites, et la reconnaissance de la langue et d ela culture occitanne passera aussi par cette reconnaissance professionnelle !
a bientot
Eolienne