La consultation générique du Conseil Général de la Haute-Vienne
Ce petit article écrit en décembre 2005, tout à fait innoncent et bénin, m'a été refusé par l'Echo du Centre, au motif qu'une telle (!) mise en cause des élus était impensable. Il y aurait évidemment fort à dire sur l'indépendance des médias régionaux, pour ne rien dire des autres... Il est paru finalement dans IPNS, n° 15, printemps 2006.
La consultation générique du Conseil Général de la Haute-Vienne
En juin 2005 le Conseil
général de la Haute-Vienne a proposé un questionnaire invitant les citoyens à
donner leur avis et à faire part de leurs attentes en matière d'offres et de
pratiques sportives, culturelles et associatives. Les questions de la partie
culturelle, qui seront ici les seules à être évoquées, étaient d'une généralité
confinant à l'abstraction. Aucune précision, et donc aucun choix, n'était
proposé sur les activités culturelles concrètes que l'on aimerait voir
développées et soutenues.
On nous demandait si l'on
souhaitait que soit renforcée “l'offre de spectacle rural”. Le “spectacle rural”
peut être mille choses différentes… Et d'abord qu'est-ce qui le différencie
substantiellement d'un spectacle urbain ? S'agit-il de spectacles spécialement
destinés aux bicanards que les villauds ne sauraient goûter ? On n'ose
l'imaginer. Je dis bien “destinés au ruraux”, car il n'est jamais question de
création rurale dans la consultation… De même au sujet des “spectacles de
notoriété nationale”, mis en concurrence avec les premiers… Notons qu'il
pourrait très bien s'agir de spectacles créés dans notre région, voire même,
justement, “ruraux” et ayant eu du succès. Mais cela semble exclu par principe.
Et qu'entend-on par ces “jeunes talents locaux” que l'on aimerait voir soutenus
? Quels pourraient être les critères de sélection de ces jeunes talents ? Quels
types d'expression surtout sont concernés ? Puisque le questionnaire cultive ce
souci de ruralité et de localité on est tout de même très étonné de ne trouver
aucune allusion, nulle part, au développement de la culture et de la langue
régionales (l'occitan limousin) qui aurait tant besoin de soutien public, pas
plus d'ailleurs qu'il n'est fait la moindre référence aux cultures de
l'immigration, ni à celles de la grande Europe et du vaste monde, comme si
d'une part rien de particulier, de véritablement localisé, que ce territoire
aurait en propre, ni d'autre part rien d'international ou du moins d'extra ou
de transnational, n'avait à être véritablement pris en compte dans une
politique culturelle départementale ! Comme si le but suprême de la culture
départementale était de parvenir à attirer des “spectacles” de renommée “nationale”,
comme tels nécessairement fabriqués ailleurs (à
Jean-Pierre Cavaillé